18/12/2009
à Montriond. J’y cherche la santé et la solitude, et je n’y trouve ni l’une ni l’autre
Sourire ? Sans souris ! Sans soucis !...
http://www.youtube.com/watch?v=b7e9s9srnmg&feature=re...
Hommage (?! ) au monde paysan qui se crève la nénette la plupart du temps pour jongler avec des prix de vente indécemment bas et la paperasse des aides européennes.
http://www.youtube.com/watch?v=2bHTnEsMbUk&feature=re...
Puisque j'y suis autant vous faire profiter de ce petit "chef-d'oeuvre" machin plus près du style Ingmar Bergman que Wallace et Grommit !
Je vous autorise à me jeter la pâte à modeler qui vous reste en travers du clavier !
http://www.youtube.com/watch?v=857uO3LT8vU&feature=re...
« A Charles-Augustin Ferriol, comte d’Argental
19 décembre [1755] à Montriond
Mon cher ange, je vous demande pardon de vous envoyer des vers tragiques qui ne sont pas d’une tragédie [Poème sur le désastre de Lisbonne ? ], mais ils pourront exercer votre philosophie et celle de votre société. Je les crois aussi sages qu’il est possible, et de nature cependant à n’être qu’en vos mains [à Thiriot, il écrit qu’il a « fait un sermon … sur Lisbonne » mais ne lui envoie pas .] .Mandez-moi, je vous prie, votre sentiment et celui des anges.
Je ne sais si vous avez reçu une lettre où je vous annonçais une tragédie pour vos menus plaisirs [Les Commènes, de François Tronchin, annoncée dès le 10 décembre, jamais jouée à Paris]. L’auteur dit qu’il a une voie pour vous la faire tenir, mais je ne crois pas que vous en ayez une pour la faire jouer. Songez, je vous prie, qu’il faut que je termine Jeanne, et La Guerre de 1741, et l’Histoire universelle, et mes Œuvres qu’on imprime, et songez que je n’ai point de santé.
Donnez-moi toujours vos ordres sous l’enveloppe de M. Tronchin. Je passe mon quartier d’hiver à Montriond. J’y cherche la santé et la solitude, et je n’y trouve ni l’une ni l’autre. Il me faut cependant l’une et l’autre pour vous donner des tragédies, puisque vous les aimez.
Adieu mon divin ange.
V. »
Montriond ? A Lausanne ?
Connais pas ?
A voir :
http://images.google.fr/imgres?imgurl=http://www.lausanne...
17:57 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : voltaire, argental, montriond, lisbonne, santé, solitude
17/12/2009
une affaire qui regarde le bon ordre, et qui demande une justice un peu expéditive.
Lorsque j'entends "justice expéditive", mon inconscient me souffle tout de suite "tailler dans le vif" !
Quoi de mieux qu'un couteau ( A Knife ) pour le faire .
Ma misérable mémoire me rappelle que Genesis a joué ce morceau que je vous livre :
http://www.youtube.com/watch?v=5XhDHJNuyXw
Rétro mais encore écoutable !!
Par contre à ne pas écouter, à moins que vous soyez fan de mensonges et d'hypocrisie ...
Voulez-vous voir un exemple de menteuse de la plus parfaite hypocrisie ?
http://www.youtube.com/watch?v=tgoFlqY8OiA
Et ce n’est qu’une goutte dans l’océan de la vie de celle qui croit qu’avec un sourire carnassier ultra-brite on peut bluffer continuellement !
Souriez, madame !
Continuez à vivre dans le mensonge et l’agressivité !
Prise en photo la main dans mon pot de confiture, je suis prêt à parier que vous trouveriez encore l’aplomb de dire que le procédé est « déloyal, minable, lamentable etc », enfin des arguments assénés du haut de votre suffisance !
«On ne me pardonnera rien, on ne m’a jamais rien pardonné, ce n’est pas aujourd’hui que ça va commencer»
Arrêtez ! je vais pleurer !
Le masque est fissuré, il tombe et ce que vous montrez ne donne pas envie de l'imiter !
Que le diable continue de vous accompagner ! Avez-vous toujours le même couturier (que lui ) ?
« A Jean-Frédéric Phélypeaux, comte de Maurepas
A Paris le 17 décembre 1742
Monseigneur,
J’ai recours à vos bontés pour une affaire qui regarde le bon ordre, et qui demande une justice un peu expéditive.
On a imprimé sous le titre de mes œuvres prétendues [Œuvres de M. de Voltaire, Amsterdam (Paris ?) 1741-1742, contenant des libelles contre V*, Mme du Châtelet, Maupertuis, Thiriot, Le Pelletier des Forts anciens ministre, …] deux mille exemplaires de libelles diffamatoires contre les ministres, contre Mme la marquise du Châtelet et d’autres personnes respectables, toutes désignées par leurs noms et par les notes les plus scandaleuses. Je sais à n’en pouvoir douter que les mêmes libraires doivent faire un recueil de toutes les chansons infâmes et de toutes les plates satires qu’on a faites en dernier lieu.
Si je n’étais pas malade, j’aurais déjà parlé à M. de Marville. Je suis en état de lui indiquer le nom des libraires, le nombre des associés [V* nommera François Didot et Marie-Jacques Barrois qui tiennent « les pièces scandaleuses » d’un « nommé Savoye » et d’un « nommé Henri » ; Feydeau de Marville fera arrêter Didot et Barrois le 27 décembre ], celui des exemplaires qui leur restent, leur magasin, et je ne doute pas qu’il n’en fasse une prompte justice. Je vous supplie, Monseigneur, de lui recommander fortement cette affaire qui intéresse tout le monde. J’irai le trouver dès que vous aurez écrit tout malade que je suis. Permettez que j’aie l’honneur de vous souhaiter la bonne année, et de vous renouveler les sentiments du profond respect, et du profond attachement avec lequel je serai toute ma vie, Monseigneur etc.
Voltaire. »
05:06 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : voltaire, maurepas, chatelet, thiriot, le pelletier, marville, didot, barrois, savoye
16/12/2009
Sa petite âme ne voulait qu’une réputation viagère
Petite occasion de sourire avant ou après avoir lu son horoscope !
http://www.youtube.com/watch?v=saclo51anNY
« A Marie de Vichy de Chambond, marquise du Deffand
16è décembre 1770
Je m’en étais douté, il y a trente ans que son âme n’étais que molle, et point du tout sensible [le président Hénault mort le 24 novembre ; le 5 décembre V* écrit à Mme du Deffand : « Je regrette jusqu’au fond de mon cœur le président Hénault », mais le 9 décembre elle lui écrivit que , dans son testament, le président « de ses amis n’en parle point » ]; qu’il concentrait tout dans sa petite vanité, qu’il avait l’esprit faible et le cœur dur ; qu’il était content pourvu que la reine trouvât son style meilleur que celui de Montcrif, et que deux femmes se le disputassent. Mais je ne le disais à personne, je ne disais pas même que ses Etrennes mignonnes [=Abrégé chronologique de l’histoire de France] ont été commencées par Du Molard et faites par l’abbé Boudot.
Je reprends toutes les louanges que je lui ai données.
Je chante la palinodie,
Sage du Deffand je renie
Votre président et le mien.
A tout le monde il voulut plaire
Mais ce charlatan n’aima rien,
De plus il disait son bréviaire !
Je voudrais, Madame, que vous sussiez ce que c’est que ce bréviaire, ce ramas d’antiennes et de réponses en latin de cuisine ! Apparemment que ce pauvre homme voulait faire sa cour à Dieu comme à la reine par de mauvais vers.
Je suis dans la plus grande colère, je suis si indigné que je pardonne presque au misérable La Beaumelle d’avoir si mal traité les Etrennes mignonnes du président [polémique à propos de l’Examen de la nouvelle histoire de Henri IV, dans laquelle V* voulait entrainer Hénault ; voir lettres de septembre 1768 à février 1769 ]. Quoi ! ne vous pas laisser la moindre marque d’amitié dans son testament, après vous avoir dit pendant quarante ans qu’il vous aimait ! Sa petite âme ne voulait qu’une réputation viagère. Je suis très persuadé que l’âme noble de votre grand-maman [la duchesse de Choiseul ] trouvera cela bien infâme.
Vous voulez des vers pour la Bibliothèque bleue [ensemble de romans parus sous couverture bleue en brochures : Histoire de Pierre de Provence et de la belle Maguelonne ; Histoire de Robert le Diable ; Histoire des quatre fils Aymon, etc]; vous vous adressez très bien ; en voici qui sont dignes d’elle.
La belle Maguelone avec Robert le Diable
Valaient peut-être au moins les romans de nos jours ;
Ils parlaient de combats, de plaisirs et d’amours.
Mais tout ce papier bleu quoique très estimable
N’est plus regardé qu’en pitié.
Mon cœur en a senti la cause véritable,
On n’y parle point d’amitié.
N’est-il pas vrai, Madame, que nous n’aurons point la guerre ? C’est une obligation que la France aura encore au mari de votre grand-maman.
Je veux que vous m’écriviez dorénavant à cœur ouvert, nous n’avons rien à dissimuler ensemble. [d’après Atys, opéra de Quinault] .Mais quelque chose que vous ayez la bonté de m’écrire, faites contresigner par votre grand-maman, ou envoyez votre lettre chez M. Marin, secrétaire général de le Librairie, rue des Filles-Saint-Thomas, qui me la fera tenir très sûrement, le tout pour cause.
Voltaire. »
APPEL au PEUPLE !!
"Je veux que vous m’écriviez dorénavant à cœur ouvert, nous n’avons rien à dissimuler ensemble.": cette phrase est dédiée à tous ceux qui n'osent pas ou ne prennent pas le temps de laisser de commentaire !!
Allez, on arrose ça !!
05:27 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : voltaire, deffand, hénault, montcrif, du molard, boudot, beaumelle, choiseul
15/12/2009
qu’il est assez en dessous d’un être pensant de se faire une affaire sérieuse de ces bagatelles
http://www.youtube.com/watch?v=sI8lS8hr-nY
http://images.google.fr/imgres?imgurl=http://selkis.canal...
Prémonitoire cette image sur le blog du 21 mars 2006 qui précède ?
Je fais une confiance totale aux toubibs qui vont réparer cette illustre tête à claques et je ne me fais aucun souci pour la statuette du dôme de Milan qui est l'arme fatale 1 .
Au fond de moi, j'aurais aimé que l'agresseur utilise une statue de la Vierge !
Symboliquement, Berlusconi enfin frappé par une vierge, ça aurait eu de la gueule ! (pour la gueule, j'en connait un qui n'est pas de mon avis, tant pis, certains chirurgiens esthétiques sont parfois un peu maladroits ; question d'instrument sans doute ).
Berlusconi, tel que je le considère,
et j'en demande pardon à ce pauvre babouin à la gueule cassée !
Vingt ans avant le divorce avec JJR, Volti me semble assez heureux de refiler la patate chaude à celui qui possède « deux talents », je dirais, car je suis assez partial, deux talents très modestes à mes yeux .
Volti connait ses limites et aime les choses bien faites .
Même lorsqu’on pourra lui reprocher d’être trop « léger » dans certaines de ses tragédies, je veux dire un texte sans grand intérêt, il aura toujours à cœur de consulter ses amis (et parents, parfois ) pour peaufiner son ouvrage .
Un peu pinailleur, dirait-on de nos jours.
Je ne m’en plains pas, je vous l’assure .
« A Jean-Jacques Rousseau
15 décembre 1745
Vous réunissez, Monsieur, deux talents qui ont toujours été séparés jusqu’à présent [poète et musicien ; Rousseau écrivait à V* le 11 décembre : « pour avoir fait la musique d’un opéra, je me trouve, je ne sais comment, métamorphosé en musicien. C’est … en cette qualité que M. le duc de Richelieu m’a chargé des scènes dont vous avez lié vos Divertissements de la Princesse de Navarre ; il a même exigé que je fisse dans les canevas les changements nécessaires… »]. Voilà déjà deux bonnes raisons pour moi de vous estimer, et de chercher à vous aimer. Je suis fâché pour vous que vous employiez ces deux talents à un ouvrage qui n’en est pas trop digne. Il y a quelques mois que M. le duc de Richelieu m’ordonna de faire en un clin d’œil une petite et mauvaise esquisse de quelques scènes insipides et tronquées qui devaient s’ajuster à des divertissements qui ne sont point faits pour elles. J’obéis avec la plus grande exactitude, je fis très vite et très mal. J’envoyai ce misérable croquis à M. le duc de Richelieu, comptant qu’il ne s’en servirait pas ou que je le corrigerais. Heureusement il est entre vos mains, vous en êtes le maître absolu, j’ai perdu tout cela entièrement de vue [La Princesse de Navarre devint Les fêtes de Ramire ]. Je ne doute pas que vous ayez rectifié toutes les fautes échappées nécessairement dans une composition si rapide d’une simple esquisse, que vous n’ayez rempli les vides, et suppléé à tout.
Je me souviens qu’entre autres balourdises, il n’est pas dit dans ces scènes qui lient les divertissements comment la princesse Grenadine passe tout d’un coup d’une prison dans un jardin ou dans un palais. Comme ce n’est point un magicien qui lui donne des fêtes, mais un seigneur espagnol, il me semble que rien ne doit se faire par enchantement. Je vous prie, Monsieur, de vouloir bien revoir cet endroit dont je n’ai qu’une idée confuse. Voyez s’il est nécessaire que la prison s’ouvre, et qu’on fasse passer notre princesse de cette prison dans un beau palais doré et verni, préparé pour elle. Je sens très bien que tout cela est fort misérable, et qu’il est assez en dessous d’un être pensant de se faire une affaire sérieuse de ces bagatelles, mais enfin puisqu’il s’agit de déplaire le moins qu’on pourra, il faut mettre le plus de raison qu’on peut, même dans un mauvais divertissement d’opéra.
Je me rapporte en tout à vous et à M. Ballot [Balot de Sovot ], et je compte avoir bientôt l’honneur de vous faire mes remerciements et de vous assurer, Monsieur, à quel point j’ai celui d’être votre très humble et très obéissant serviteur.
Voltaire. »
Un peu de jeu dans ce monde de brutes :
http://www.5min.com/Video/How-to-Make-a-Balloon-Monkey---...
05:09 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : voltaire, rousseau, richelieu, opéra, balot, ballot
14/12/2009
Je souhaite passionnément que les parlements puissent avoir le crédit de soutenir dans ce moment-ci les lois, la nation, et la vérité contre les prêtres
http://www.youtube.com/watch?v=3NjTYe_dBlg&feature=re...
http://www.youtube.com/watch?v=0ObXmnpGW9M&feature=re...
Volti a des soucis avec ses voisins genevois et il a déjà appliqué le fameux :"on se téléphone et on fait une bonne bouffe" pour que les estomacs s'échauffent et le esprits se refroidissent .
Un peu en vain, semble-t-il !
Et pourtant, connaissant les Suisses (quelques uns ) et les Genevois (non , ce n'est pas une erreur de ma part ! on est d'abord de son canton, puis, si affinité de la confédération ! ), je peux vous assurer qu'ils sont, encore de nos jours, lents à la détente et longs à arrêter .
Grands coupeurs de cheveux en quatre (dans le sens de l'épaisseur évidemment, pays de la micro-mécanique oblige ! ), si vous voulez le fond de ma pensée ...
« A Charles-Augustin Ferriol, comte d’Argental
et
à Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d’Argental
14 décembre 1765
Mes anges, vous n’allez point à Fontainebleau, vous êtes fort sages ; ce séjour doit être fort malsain, et vous y seriez trop mal à votre aise. J’ai peur que la cour n’y reste tout l’hiver. J’ai peur aussi que vous n’ayez pas de grands plaisirs à Paris ; la maladie de M. le Dauphin doit porter partout la tristesse. Cependant, voilà une comédie de Sedaine qui réussit et qui vous amuse [ Le Philosophe sans le savoir, joué à partir du 2 décembre, mais la Comédie fermera du 17 décembre au 11 janvier ].Celle de Genève ne finira pas de sitôt [« tracasseries » de Genève et « plan de pacification »de V*, oct . et nov . 1765 ; V* demandait le 25 nov. De « montrer à deux avocats de Paris (ces documents), afin de savoir si (il) ne répugne en rien au droit public et au droit des gens ».]; je crois, entre nous, que le Conseil s’est trop flatté que M. le duc de Praslin lui donnerai raison en tout. Cette espérance l’a rendu plus difficile, et les citoyens en sont plus obstinés. J’ai préparé quelques voies d’accommodement sur deux articles [le 12 février, il présentera le point « important » sur lequel doit porter la médiation de l’envoyé français Beauteville : « il s’agit des bornes qu’on doit mettre au droit que les citoyens de Genève réclament de faire assembler le Conseil général, soit pour interpréter des lois obscures, soit pour maintenir des lois enfreintes » ; « il faut savoir si le Petit Conseil est en droit de rejeter quand il lui plait toutes les représentations des citoyens sur ces deux objets ; c’est ce qu’on appelle le droit négatif. »], mais le dernier surtout sera très épineux et demandera toute la sagacité de M. Hennin. Je lui remettrai mon mémoire, et la consultation de votre avocat ; cet avocat me parait un homme de grand sens, et d’un esprit plein de ressources. Si vous jugez à propos, mes divins anges, de me faire connaitre à lui, et de lui dire combien je l’estime, vous me rendrez une exacte justice.
Je ne chercherai point à faire valoir mes petits services, ni auprès des magistrats, ni auprès des citoyens ; c’est assez pour moi de les avoir fait diner ensemble à deux lieues de Genève, il faut que M. Hennin fasse le reste, et qu’il en ait tout l’honneur [le 17 décembre, il écrira pour inviter le nouveau résident Hennin, à Ferney, et lui remettre « un mémoire de deux avocats de Paris », à savoir le sien relu, et ajoutant : « vous verrez que l’ordre des avocats en sait moins que vous »]. Tout ce que je désire c’est que M. le duc de Praslin me regarde comme un petit anti-Jean-Jacques [ V* écrit qu’il « jette de l’eau sur les charbons ardents que (Rousseau) avait répandus dans Genève ». Les « querelles se sont élevées en partie à l’occasion du sieur Jean-Jacques Rousseau » et de l’accusation –c-à-d. « calomnie »- lancée contre V* d’avoir fait condamner Rousseau et ses livres par le Conseil.], et comme un homme qui n’est pas venu apporter le glaive, mais la paix [contraire de ce que dit l’évangile de Matthieu].Cela est un peu contre la maxime de l’Evangile, cependant cela est fort chrétien.
Vous ne sauriez croire, mes divins anges, à quel point je suis pénétré de toutes vos bontés ; vous me permettez de vous faire part de mes idées, vous avez daigné vous intéresser à mon petit mémoire sur Genève, vous me ménagez la bienveillance de M. le duc de Praslin, vous avez la patience d’attendre que le petit ex-jésuite travaille à son ouvrage [Octave ou La Triumvirat], enfin, votre indulgence me transporte. Je souhaite passionnément que les parlements puissent avoir le crédit de soutenir dans ce moment-ci les lois, la nation, et la vérité contre les prêtres ; ils ont eu des torts, sans doute, mais il ne faut pas punir la France entière de leurs fautes [« On a, ce me semble, trop fatigué le roi et le ministère par des expressions pleines d’aigreur. On a hasardé de perdre jusqu’aux libertés de l’Eglise anglicane dont tous les parlements ont toujours été si justement et si invariablement les défenseurs . Cela fait de la peine à un pauvre historien qui aime sa patrie… »]. Vive l’impératrice de Russie ! Vive Catherine qui a réduit tout son clergé à ne vivre que de ses gages, et à ne pouvoir nuire !
Toute ma petite famille baise les ailes de mes anges comme moi-même.
V. »
Pour ceux qui ont eu l'occasion d'entendre ces bons vieux enregistrements sur bande magnétique avec une prise de son monopiste avec microphone au charbon . Il n'en reste pas moins que Bach s'en sort toujours bien sous les doigts de Benedetti-Michelangeli (1949 )
http://www.youtube.com/watch?v=BRhiphWE8fw&feature=re...
09:33 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : voltaire, argental, genève, rousseau, catherine, praslin, fontainebleau, sedaine, philosophe, beauteville, hennin
13/12/2009
L’opéra-comique soutient–il toujours la gloire de la France ?
http://www.youtube.com/watch?v=1Ti96X2tTnM
Vous pouvez le constater la période des fêtes de Noël a perdu un peu de son mystère pour moi !
http://www.youtube.com/watch?v=OLag3lQ6lFc&feature=re...
Le compte à rebours commercial est enclanché ! Faites chauffer vos cartes bleues silver-gold-platine- (fer blanc , comme la mienne ).
http://www.youtube.com/watch?v=6Guhjf2OCGI&feature=re...
L'Infâme de cette période ...
http://www.youtube.com/watch?v=ZmRwJdFQPJM&feature=re...
Qui peut nous remettre sur pieds ?
Volti, bien sûr !
« A Etienne-Noël Damilaville
13 décembre [1762]
Ô mon cher frère, vous faites une action digne des beaux siècles de la philosophie [Damilaville a écrit une réponse aux Erreurs de M. de Voltaire… de Nonnotte ; V* joindra sous le titre Additions aux susdits éclaircissements , la réponse de Damilaville à la sienne intitulée Eclaircissements historiques à l’occasion d’un libelle calomnieux sur l’Essai de l’histoire générale, en 1763 quand il ajoutera un volume à l’Essai]. Je vous remercie au nom de la vérité et du mien. J’ai fait sur-le-champ transcrire votre écrit qui m’enchante autant qu’il m’honore Je vous renvoie le mien qui sera bien honoré d’être à coté du vôtre. Il est mieux qu’il n’était, parce qu’il est conforme à vos remarques autant que je l’ai pu. On m’assure que l’impertinent ouvrage que vous daignez réfuter et qui peut en imposer aux ignorants, est de la façon de Patouillet et de Caveirac. J’ai cru y reconnaitre le style de l’abominable auteur de l’apologie de la Saint-Barthélemy. Il est juste que de mon côté je serve un peu la philosophie et les frères. Je vais insérer dans l’Histoire générale un chapitre sur les gens de lettres et sur l’Encyclopédie [chapitre LXI : « D’un fait singulier concernant la littérature » du huitième volume ajouté à l’Essai sur l’Histoire en 1763]. Il sera fait de façon qu’Omer Fleury [Omer Joly de Fleury qui fit suspendre l’Encyclopédie par le Parlement en 1759] en rougira, et ne pourra ni se fâcher ni nuire.
Le mémoire de Loyseau vient fort bien après les autres [sur l’affaire Calas, après ceux de Mariette et de Beaumont, qui lui, en prit ombrage]. Ce sont trois batteries de canon qui battent la persécution en brèche. Je crois vous avoir dé jà mandé [dès le 6 décembre, V* annonce à Damilaville son Traité sur la Tolérance, en ajoutant qu’ « on attendra que la révision ait été jugée ». Le Traité paraitra en novembre 1763] qu’il paraîtrait en son temps, à l’occasion des Calas, un écrit sur la tolérance prouvée par les faits [allusion à « l’ouvrage odieux » de l’abbé d’Houtteville La vérité de la religion chrétienne prouvée par les faits (1722) et où la tolérance est appelée « système odieux » dans la préface].. Ô mes frères combattons l’Inf… jusqu’au dernier soupir ! Frère Thiriot est du nombre des tièdes ; il faut secouer son âme. Je n’ai reçu que douze lignes de lui depuis qu’il dort à Paris.
Joue-t-on encore Eponine ? [pièce de Michel-Paul-Guy de Chabanon, jouée le 6 décembre 1762] . L’opéra-comique soutient–il toujours la gloire de la France ?
Voltaire. »
Noël un opéra-comique ? En avez-vous votre dose ?
Allez, encore une goutte : http://www.youtube.com/watch?v=0HWiVI4-OMI&feature=re...
17:53 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : voltaire, damilaville, caveirac, calas, nonnotte, fleury, patouillet, libelle
12/12/2009
ceux qui se font tuer pour ces messieurs là sont de terribles imbéciles
http://www.youtube.com/watch?v=6F2gh4YygWo
Contraste avec le bon Georges Brassens , anar au coeur tendre !
Image de l'Apocalypse : pour foutre la trouille au crédule humain, et les soumettre tous les moyens sont bons !
Audio-visuel de l'époque : un tonsuré (ou non ) qui tonne en chaire et
des illustrateurs plus ou moins crétinisés en ce domaine de l'espoir de la vie éternelle (qui n'appartient qu'aux humbles et respectueux du clergé en place ) .
Volti se fait fort de les démasquer et les remettre à leur place :"Fanatiques ... pétris de la même merde ... ". Quelle terrible lucidité ...
« A Jean Le Rond d’Alembert
Aux Délices, 12 de décembre [1757]
Vous savez, mon cher philosophe, tous les murmures de la synagogue. M. de Lubières a dû vous en parler [Fils de l’ancien gouverneur de Neuchâtel ; le Conseil de Genève assemblé le 9 décembre a décidé de sursoir à toute intervention]. Ces drôles osent se plaindre de l’éloge que vous daignez leur donner [article « Genève » de l’Encyclopédie], de croire un dieu, et d’avoir plus de raison que de foi.
Quelques uns m’accusent d’une confédération impie avec vous [le 29 décembre V* « supplie instamment « Jacob Vernes de croire qu’il n’a pas « la moindre part à l’article »]. Vous savez mon innocence [V* écrivait à d’Alembert le 2 décembre : « On m’apprend que (l’article) de Genève se trouve dans le nouveau tome de l’Encyclopédie ; mais on prétend que vous y louez la modération de certaines gens . Hélas ! vous ne les connaissez point … »]. Ils disent qu’ils protesteront contre votre article. Laissez-les protester, et moquez-vous d’eux. Ils auront beau jurer qu’ils croient la Trinité, leurs camarades de Hollande, de Suisse et d’Allemagne savent bien qu’il n’en est rien ; ils n’auront que la honte d’avoir renié inutilement leur créance ; mais vous à qui quelques-uns se sont ouverts, vous qui êtes instruit de leur foi par leur bouche [lors de son séjour à Genève en juillet 1756], ne vous rétractez pas ; il y va de votre salut : votre conscience y est engagée. Ces gens là vont se couvrir de ridicule ; chaque démarche qu’ils font depuis le tombeau du diacre Pâris, la place où ils ont assassiné Servet, et jusqu’à celle où ils ont assassiné Jean Hus, les rend tous également l’opprobre du genre humain. Fanatiques papistes, fanatiques calvinistes, tous sont pétris de la même m… détrempée de sang corrompu. Vous n’avez pas besoin de mes saintes exhortations pour soutenir la gale que vous avez donnée au troupeau de Genève. Vous serez ferme, je ne suis pas en peine ; mais je ne peux m’empêcher de vous parler de leurs criailleries.
A l’égard de Luc [surnom de Frédéric, anagramme transparent, et nom du singe de V* qui l’a effectivement mordu en octobre 1756], tantôt mordant, tantôt mordu, c’est un bien malheureux mortel ; et ceux qui se font tuer pour ces messieurs là sont de terribles imbéciles. Gardez-moi le secret avec les rois et avec les prêtres, et croyez que je vous suis attaché avec l’estime infinie et la reconnaissance que je vous dois.
Le vieux Suisse V. »
05:03 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : voltaire, alembert, lubières