03/09/2022
je n’avais jeté sur le papier que des notes informes, de simples indications pour me faire souvenir de ce que je dois dire quand vous m’aurez envoyé le reste
... Pap Ndiaye dixit [ou aurait pu le dire], à qui on rappelle la réalité du terrain, bêtement occultée par une tentative de mensonge ministériel : "La rentrée s'est bien passée, dans de bonnes conditions (...), c'est un sujet de satisfaction et de fierté", a-t-il indiqué depuis une école de Toulouse . C'est de l'auto-satisfaction puissance dix, de l'incompétence et de l'imbécilité puissance cent . Si de telles conditions réelles sont dites "bonnes", je n'ose imaginer quand elles seront déclarées mauvaises . Ce ministre se contente de peu, mouche du coche en plus .
https://www.bfmtv.com/societe/education/pap-ndiaye-se-dit...
« A Augustin Marie, marquis de Ximénès
18è mars 1767
Je vous ai déjà mandé, monsieur le marquis, que je n’avais jeté sur le papier que des notes informes, de simples indications pour me faire souvenir de ce que je dois dire quand vous m’aurez envoyé le reste. Si vous ne me l’envoyez pas, que puis-je faire ? Rien. Je sais bien que Racine est rarement assez tragique ; mais il est si intéressant, si adroit, si pur, si élégant, si harmonieux ; il a tant adouci et embelli notre langue, rendue barbare par Corneille 1, que notre passion pour lui est bien excusable. M. de La Harpe est tout aussi passionné que nous ; il s’indigne avec moi qu’on ose comparer le minéral brut de Corneille à l’or pur de Racine.
Vous savez qu’il a répondu à l’abbé de Rancé, et que l’épître du moine vaut beaucoup mieux que l’épître de l’abbé. Je présume qu’il vous a envoyé les corrections nécessaires qu’il a faites à ce bel ouvrage. Je me flatte que vous en ferez faire plusieurs copies, pour l’édification de ceux qui aiment la raison et les vers.
Si vous n’avez vu les Scythes que dans l’édition des Cramer, vous n’avez point vu la pièce. Je la corrige tous les jours, et j’y ai fait plus de cent vers nouveaux ; on n’a jamais fini avec une tragédie. Il est beaucoup plus aisé de faire toute l’histoire de Rollin qu’une seule pièce de théâtre. Je ne sais si on jouera les Scythes avant ou après Pâques et si même on les jouera jamais. J’ai fait cette pièce pour m’amuser, et pour la jouer à Ferney. Si elle peut servir à faire gagner quelque argent aux comédiens de Paris à la bonne heure. Nous fermons notre théâtre à Ferney tant que Mme la dauphine sera en danger. Je vous assure pourtant que je ne crois pas qu’elle meure ; et ma raison, c’est que les médecins l’ont condamnée.
Adieu, monsieur ; mille tendres respects du meilleur de mon cœur.
V. »
1 Certains estiment que c'est là un des plus injustes et des plus faux jugements de V* sur Corneille .
00:23 | Lien permanent | Commentaires (0)
02/09/2022
tel qu’il est, il inspire la pitié et la conviction.
... N'oublions pas Franck Terrier : https://www.ouest-france.fr/societe/faits-divers/attentat...
« A Etienne-Noël Damilaville
18è Mars 1767
Voici, mon cher ami, une réponse à M. de Beaumont. Son mémoire réussit beaucoup. S’il avait conservé ce bel épiphonème 1 : Vous n’avez point d’enfants ! il aurait réussi davantage ; mais, tel qu’il est, il inspire la pitié et la conviction.
On dit qu'on juge le procès d'Obéide le 23 . J'espère que Mme la dauphine gagnera le sien . Elle est condamnée par les médecins, elle vivra .
On me parle d'une lettre de l'abbé Mauduit ; je ne sais ce que c'est .
Je vous embrasse tendrement . É L .
Voici une réponse d’un moine à une héroïde de l’abbé de Rancé , 2. Le moine vaut mieux que l’abbé. C’est, à mon gré, le meilleur ouvrage de M. de La Harpe. Faites en faire tant de copies qu’il vous plaira, et ensuite ayez la bonté d’envoyer cet exemplaire, avec la lettre ci-jointe, à M. Barthe, secrétaire de l’abbé de La Trappe. »
1 C'est « une sorte d'exclamation sentencieuse par laquelle on termine un récit . » Littré .
2 Voir lettre du 16 mars 1767 à Chabanon : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2022/08/27/c-est-toujours-le-plan-qui-nous-echauffe-le-plus-que-l-on-do-6398177.html
23:20 | Lien permanent | Commentaires (0)
01/09/2022
J’imagine que rien ne sera décidé qu’après Pâques
... Comme il est d'usage quand , en France, on traite une affaire urgente touchant les mesures pour réguler nos dépenses .
« A Jean-Baptiste-Jacques Élie de Beaumont
Avocat au parlement
à Paris
Je doute fort, mon cher Cicéron, que le conseil de Berne ajoute rien à la modique pension qu’il fait aux Sirven ; c’est beaucoup s’il la continue. M. Seigneux de Correvon 1, à qui vous écrivez, ne peut nous être d’aucun secours ; il n’a que sa bonne volonté.
Je sens bien que la réconciliation du premier président 2 avec le parlement de Toulouse peut nous être défavorable ; mais j’espère que le conseil ne voudra pas se relâcher sur le droit qu’il a de prononcer des évocations que la voix publique demande, et que l’équité exige. Les conseillers d’État et les maîtres des requêtes paraissent penser unanimement sur cette affaire. Votre mémoire vous fait beaucoup d’honneur . Il a consolé ce pauvre Sirven. Je vous l’enverrai dès que le tribunal qui doit le juger sera nommé. Cinq années de désespoir ont un peu affaibli sa tête ; il ne répondra peut-être qu’en pleurant ; mais, après votre mémoire, je ne sais rien de plus éloquent que des pleurs.
M. Seigneux de Correvon voulait l’engager à faire travailler M. Loiseau ; vous pensez bien qu’il n’en fera rien. J’imagine que rien ne sera décidé qu’après Pâques. J’exécuterai tous vos ordres ponctuellement, et au moment que vous prescrirez.
Bien des respects à madame de Canon 3.
18è Mars 1767. »
1 Voir : https://dictionnaire-journalistes.gazettes18e.fr/journaliste/745-gabriel-seigneux-de-correvon
2 Bastard. .
3 Madame Élie de Beaumont. .
00:05 | Lien permanent | Commentaires (0)
31/08/2022
Il n'est pas permis à un bon sujet de se donner des plaisirs quand la cour est dans les alarmes
... A quoi va servir ce nouveau bidule mis au jour par notre président omniprésent et omniscient ?
https://www.ladepeche.fr/2022/08/30/conseil-de-defense-en...
« Au chevalier Jacques de Rochefort d'Ally
16 mars [1767]
Je vous dois depuis longtemps une réponse, mon cher ami . J'amusais mes maux et ma décrépitude en faisant jouer Les Scythes à Ferney ; mais , sur la nouvelle de l'état de Mme la dauphine, nous avons tout interrompu . Il n'est pas permis à un bon sujet de se donner des plaisirs quand la cour est dans les alarmes et peut-être dans le deuil .
Je vous supplie de faire mes tendres compliments à M. de Chennevières .
S'il y a quelque chose de nouveau, ayez la bonté de nous le mander . Nous prions la […] de se souvenir toujours de nous . »
08:55 | Lien permanent | Commentaires (0)
L’histoire et la bibliographie sont son fait ; mais on risque avec cela de mourir de faim, si on n’a pas quelque chose d’ailleurs
... Ce ne sont pas les professeurs qui sont en ordre de marche actuellement qui diront le contraire, hélas !
« A Louis-François-Armand du Plessis, duc de Richelieu
À Ferney, ce 16 mars 1767
Votre lettre du 2 de mars, monseigneur, m’étonne et m’afflige infiniment. Mon attachement pour vous, mon respect pour votre maison, et toutes les bienséances réunies, ne me permirent pas de vous envoyer une pièce de théâtre le jour que j’apprenais la mort de Mme la duchesse de Fronsac. Je vous écrivis 1, et je vous demandai vos ordres. Voici la pièce que je vous envoie. Il se sera passé un temps assez considérable pour que votre affliction vous laisse la liberté de gratifier votre troupe de cette nouveauté, et que vous puissiez même l’honorer de votre présence.
M. de Thibouville va faire jouer à Paris Les Scythes ; c’est une obligation que je lui ai, car c’est une peine très grande, et souvent désagréable, que de conduire des acteurs.
J’ai chez moi actuellement M. de La Harpe et sa femme. Vous n’ignorez pas que M. de La Harpe est un homme de très grand mérite, qui vient de remporter deux prix à notre Académie, par deux ouvrages excellents 2. Il récite les vers comme il les fait . C’est le meilleur acteur qu’il y ait aujourd’hui en France. Il est un peu petit, mais sa femme est grande. Elle joue comme Mlle Clairon, à cela près qu’elle est beaucoup plus attendrissante. Je souhaite que la pièce soit jouée à Paris et à Bordeaux comme elle l’est à Ferney.
La petite Durancy est mon élève. Elle vint, il y a dix ans, à Genève ; c’était un enfant. Je lui promis de lui donner un rôle, si jamais elle entrait à Paris à la Comédie ; elle me fit même, par plaisanterie, signer cet engagement ; il est devenu sérieux, et il a fallu le remplir. Je lui ai donné le rôle d’Obéide. Je ne connais point Mlle Dubois ; je ne savais pas même quelle sorte d’emploi elle avait à la Comédie. Vous savez qu’il y a près de vingt ans que les Fréron me chassèrent de Paris, où je ne retournerai jamais. Vous savez aussi que les pièces de théâtre font mon amusement ; j’en fais présent aux comédiens, et je ne dois attendre d’eux que des remerciements, et non des tracasseries. C’était même pour arrêter toutes les querelles de ce tripot que j’avais fait imprimer la pièce, que je ne comptais pas livrer au théâtre, ainsi que je le dis dans la préface. Enfin la voici avec tous les changements que j’ai faits depuis, et avec les directions, en marge, pour l’intelligence de la pièce, et pour gouverner le jeu des acteurs. Je ne sais si vous serez en état de vous en amuser, mais vous le serez toujours de la protéger. Ces petites fêtes font l’agrément de ma vieillesse. Je vous envoie la pièce dans un autre paquet, et j’annonce sur l’enveloppe le titre du livre afin qu’il puisse servir de passeport.
Je me doutais bien que Galien 3, qui, dans ma tragédie, joue le rôle d’un jeune Scythe, ne jouerait pas dans votre réponse celui d’un futur inspecteur des toiles . Mais vous êtes assez puissant pour lui procurer autre chose. L’histoire et la bibliographie sont son fait ; mais on risque avec cela de mourir de faim, si on n’a pas quelque chose d’ailleurs. Il attend tout de vos bontés. Il travaille toujours beaucoup, et il a déjà plusieurs portefeuilles remplis de bons matériaux sur le Dauphiné, où il voudrait bien aller faire un tour pour voir ses parents près Grenoble, qui n’est pas loin d’ici.
Comme il se connaît en livres rares, il en a acheté un petit nombre de ce genre, et que vous n’avez pas. Il veut vous les offrir ; mais comme ce sont de ces livres sur lesquels on n’entend pas raillerie en France, je ne suis point du tout d’avis qu’il vous les envoie . Il y aurait du danger, et les conséquences en pourraient être fâcheuses . Il vaut mieux qu’il les garde jusqu’à ce que vous m’ayez fait connaître vos ordres sur ces deux derniers articles.
Agréez, monsieur, les sentiments inaltérables du respect et de l’attachement que je conserverai pour vous jusqu’au dernier moment de ma vie.
V. »
1 C’est la lettre du 11 février 1767 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2022/06/23/je-sais-que-chaque-province-a-ses-embarras-et-qu-il-est-bien-6388469.html
2 Voir lettre du 17 septembre 1766 à La Harpe : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2021/12/23/vous-n-ignorez-pas-tous-les-bruits-qui-ont-couru-6356712.html
3 Voir lettre du 8 octobre 1766 à Richelieu : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2022/01/10/il-n-y-a-point-assurement-de-facon-de-pisser-plus-noble-que-6359638.html
00:05 | Lien permanent | Commentaires (0)
30/08/2022
J’ai souhaité qu’au moins des infortunés fussent unis
... Ils le sont, les Ukrainiens, les Pakistanais, les paysans, les sans-logis, les affamés, ... Mais l'union dans l'infortune, minimum vital selon Voltaire, ne suffit diablement pas à en sortir . Ne comptons pas sur ceux qui créent les problèmes pour les résoudre .
« A Charles Palissot de Montenoy
à Argenteuil
par Paris
16è mars 1767
Vous avez touché, monsieur, la véritable corde ; j’ai vu Fréret, le fils de Crébillon, Diderot, enlevés et mis à la Bastille ; presque tous les autres, persécutés ; l’abbé de Prades, traité comme Arius par les Athanasiens ; Helvétius, opprimé non moins cruellement ; Tercier, dépouillé de son emploi ; Marmontel, privé de sa petite fortune 1 ; Bret, son approbateur, destitué et réduit à la misère. J’ai souhaité qu’au moins des infortunés fussent unis, et que des forçats ne se battissent pas avec leurs chaînes 2. Je n’ai pu jouir de cette consolation : il ne me reste qu’à achever, dans ma retraite, une vie que je dérobe aux persécuteurs.
Jean-Jacques Rousseau, qui pouvait être utile aux lettres, en est devenu l’ennemi par un orgueil ridicule, et la honte par une conduite affreuse. Je conclus qu’il faut cultiver son jardin. Je cultive le mien, et je serai toujours avec autant d’estime que de regret, monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur 3
V. »
1 Ce ne fut pas à l’occasion du Bélisaire, comme quelques personnes l’ont dit, que Marmontel fut privé du privilège du Mercure, mais en 1759, c’est-à-dire huit ans plus tôt, à l’occasion d’une Parodie d’une scène de Cinna, qui était l’ouvrage de Cury ; voyez la note 4, tome XXXVII, page 33. (Moland , 1883 : https://fr.wikisource.org/wiki/Page:Voltaire_-_%C5%92uvres_compl%C3%A8tes_Garnier_tome37.djvu/43
2 Voltaire avait dit dans les derniers vers de la troisième partie de la Loi naturelle, poème , fin de la IIIè partie : https://athena.unige.ch/athena/voltaire/voltaire-poeme-sur-la-loi-naturelle.html
Je crois voir des forçats dans un cachot funeste,
Se pouvant secourir, l’un sur l’autre acharnés,
Combattre avec les fers dont ils sont enchaînés
3 Après avoir transcrit cette lettre, Palissot y ajoute, pour publication , une note (IV, 418-419 ) qui met assez bien les choses au point concernant les persécutions dont parle V* :
« On n'a pas trop conçu la liaison de cette réponse avec la lettre précédente, mais on a très bien compris que M. de Voltaire ne voulait plus d'explications . A cette liste de persécutés qu'il a pris plaisir à composer lui-même, on serait tenté de croire que la nation a vu renouveler contre les pauvres philosophes les dragonnades dont les protestants avaient gémi sur la fin de l'autre siècle . Il faut que M. de Voltaire ait été trompé par des mémoires bien étranges . Réduisons cette liste à ce qu'elle renferme de vrai, nous verrons que toutes ces persécutions sont infiniment exagérées et que la philosophie a été fort étrangère à la plupart .
Fréret fut mis à la Bastille en 1714 , temps où l'on ne parlait pas encore en France de cette philosophie, à laquelle un caprice de mode a donné depuis tant de faveur . Il avait lu à l'Académie des inscriptions un discours sur l'origine des Français, qui parut très savant, mais trop hardi . On voit qu'il n’était question que d'une discussion historique .
Crébillon le fils eut, pendant quelques jours, le sort de Fréret, pour avoir fait le roman de Tanzaï, que certainement il n'a jamais regardé comme une production philosophique .
Il y avait de la philosophie dans l'affaire de Diderot . Il avait été mis à Vincennes pour ses Lettres sur les aveugles : mais cette disgrâce ne fut ni dure , ni longue ; et depuis, on n'a pas entendu dire qu'il ait essuyé la plus légère persécution .
L'abbé de Prades, pour une thèse de théologie, qui pouvait passer du moins pour imprudente, fut exclu de la Sorbonne . Il était sans fortune, et cette aventure lu a valu un bon canonicat à Breslau .
Il y eut véritablement une violent orage contre le livre De l’Esprit, orage qui n'aurait pas eu lieu, si l'auteur avait eu pour lui-même le ménagement de faire imprimer cet ouvrage chez l'étranger . Il en coûta une place à M. Tercier, censeur de ce livre . Il avait alors près de soixante-quinze ans . Au reste cette persécution fut bientôt calmée, et l'auteur est mort dans le sein de sa famille, riche, considéré et regretté, parce qu'il méritait de l'être .
M. Marmontel perdit le privilège du Mercure parce qu'il eut le malheur d'être soupçonné d'avoir parodié une scène de Cinna, d'une manière très injurieuse pour quelques personnes du premier rang . Sa fortune, malgré cette perte, est demeurée très honnête, et depuis il a obtenu le brevet d'historiographe de France, et les grands honneurs de l'Académie .
M. Bret, pour avoir approuvé le conte moral de Bélisaire, fut rayé de la liste des censeurs, et destitué d'une place qui ne lui rapportait rien . Il est actuellement rétabli sur cette même liste ; il n'a jamais été dans la misère : il jouit au contraire, d'une aisance qui le distingue parmi les gens de lettres . M. Bret , d'ailleurs, ne s'est jamais donné pour philosophe . C'est un homme aimable,,un homme d'esprit, qui n'a guère fait que des comédies .
Les forçats dont parle M. de Voltaire, ne sont donc pas fort à plaindre . Il avait sûrement un peu de mélancolie lorsqu’il écrivit cette lettre . »
La lettre à laquelle V* répond n'est pas datée dans les Œuvres de M. Palissot, mais dut être écrite vers le 20 février 1767 . Palissot s'y justifie avec une certaine dignité . Il y parle d'une persécution qu'on lui avait suscitée auprès du roi de Pologne à propos de « plaisanteries innocentes » sur Rousseau, dont il « repecter[a] toujours les mœurs et les rares talents », alors que d'autres ( allusion à V* ) l' « outragent aujourd'hui avec indécence » . Il ajoute : « Est-ce à vos yeux un crime si capital en littérature que de n'admirer ni M.M . Diderot, Marmontel,Duclos,ni quelques autres ? » Enfin il fait valoir qu'il a supprimé la préface de sa comédie des Philosophes.
08:31 | Lien permanent | Commentaires (0)
29/08/2022
graver surtout ce grand mot de l’impératrice de Russie : « Malheur aux persécuteurs ! »
... Gravé et depuis effacé .
Le czar Poutine y est totalement opposé , détestable va-en-guerre, c'est bien là le malheur . L'histoire retiendra son nom à l'égal de celui de Staline, comme l'un des plus détestables . La Russie n'est-elle pas suffisamment grande qu'il faille piller et voler d'autres territoires ?
Persécuteurs
« A Jean-François Marmontel
16è mars 1767
Je prie le secrétaire de Bélisaire de dire à Mme de Geoffrin que j’avais bien raison de n’être point surpris du billet du roi de Pologne. Il vient de m’écrire sur la tolérance une lettre dans le goût et dans le style de Trajan ou de Julien 1. Il faudrait la graver dans les écoles de Sorbonne, et y graver surtout ce grand mot de l’impératrice de Russie : « Malheur aux persécuteurs ! »
Mon cher confrère, un grand siècle se forme dans le Nord, un pauvre siècle déshonore la France. Cependant l’Europe parle notre langue. À qui en a-t-on l’obligation ? À ceux qui écrivent comme vous, à ceux qu’on persécute, Non lasciar la magnanima impresa.2
Ce pauvre abbé Mauduit 3, qui se sacrifie, demande la plus grande discrétion . »
1 Voir lettre du 21 février 1767 : https://fr.wikisource.org/wiki/Correspondance_de_Voltaire/1767/Lettre_6765 et http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2022/08/28/je-voudrais-que-les-rois-et-princes-etablissent-hautement-la-6398214.html
2 Ne pas abandonner la généreuse entreprise ; Pétrarque, Sonnets, VII, 14, cité approximativement .
3 Nom sous lequel V* a écrit l'Anecdote sur Bélisaire : https://fr.wikisource.org/wiki/Anecdote_sur_B%C3%A9lisaire/%C3%89dition_Garnier
08:44 | Lien permanent | Commentaires (0)