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23/01/2018

ces coïonneries qui me sont venues de Montauban

... Quelques unes parmi des milliers :

https://www.ladepeche.fr/article/2018/01/23/2727063-manif-agricole-un-mercredi-noir.html

Je souhaite bien du plaisir aux Montalbanais , cette cuisine là n'a rien à voir avec celle du regretté Paul Bocuse . La chasse aux subventions pour les "zones agricoles défavorisées" est ouverte, mais est-ce bien nécessaire de semer la merde (au sens propre) ?

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« A Jean Le Rond d'Alembert

Le 21 février [1763] 1

J'envoie à mon digne et parfait philosophe ces coïonneries qui me sont venues de Montauban . Nous avons chanté l'hymne avec l'accompagnement . Je joins ici l'air noté . Les philosophes devraient le chanter en goguettes , car il faut que les philosophes se réjouissent . »

1 L'édition de Kehl place cette lettre en 1761, erreur évidente corrigée depuis longtemps .

Il est bon que mon géant ait la lettre véritable par-devers lui, de peur qu'elle ne soit falsifiée

...  Le combat contre les fake news ne date pas de l'ère électronique, nos siècles passés ont déjà bien donnés pour le faux et usage de faux par la voix et par les lettres . M. Macron ne pourra pas, je le crois, éradiquer ce fléau dans un monde où certains croient que la terre est plate -comme leurs encéphalogrammes- et que Mahomet et Jésus sont montés au paradis céleste .

Mentir est le propre de l'homme .

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« A François-Pierre Pictet

[vers le 20 février 1763]

J'envoie à mon géant cette lettre à M. d'Alembert 1 dont il court des copies . Il est bon que mon géant ait la lettre véritable par-devers lui, de peur qu'elle ne soit falsifiée . Je lui enverrai incessamment quelques bagatelles pour l’amuser ; je lui fait les plus tendres compliments . »

1Voir lettre du 4 février 1763 qui était parvenue à Bernis lorsqu'il écrivait à V* le 17 février 1763 ; http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2018/01/04/employer-ainsi-sa-peine-son-temps-son-eloquence-son-credit-e-6014092.html

faire un nouveau mémoire qui résumant tous les autres achèvera de convaincre

... Dure , dure, plus que dure sera la réforme des régimes de retraite , mais pas impossible , notre président a lancé le chantier et compte réussir avant sa propre retraite .

http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2018/01/22/20002-20180...

 

 

« A Philippe Debrus

[vers le 20 février 1763] 1

Je pense qu'il est absolument nécessaire que la servante de M. Calas vienne chez moi . Elle y sera très bien, on lui donnera des gages plus forts qu'à Toulouse . On les lui assurera pour sa vie, on aura soin d'elle si elle tombe malade .

Elle pourra répondre devant mon juge que je ferai déléguer par le Conseil pour recevoir ses dépositions .

Alors on pourra en vertu de ses dépositions faire un nouveau mémoire qui résumant tous les autres achèvera de convaincre le Conseil et le public . »

1 Dans l'édition Lettres inédites, 1863, la lettre est datée de janvier-février, et d'environ le 10 février par le catalogue du British Museum . Elle semble de peu antérieure à celle du 25 février 1763 à Debrus .

22/01/2018

l'ouvrage est beaucoup plus long qu'on ne croyait

... Cinquante-cinq ans d'âge et encore beaucoup d'autres à venir, j'espère :

http://www.lemonde.fr/europe/article/2018/01/22/il-y-a-ci...

 Le général de Gaulle (D) embrasse le chancelier allemand Konrad Adenauer après la signature du traité de coopération franco-allemand le 22 janvier 1963 dans le salon Murat du Palais de l'Elysée à Paris.

Kiss me , vieille branche !

 

 

« A Gabriel Cramer

à Genève

[vers le 20 février 1763]

M. de Voltaire renvoie à monsieur Cramer la première feuille de la Tolérance ; et il demande à la revoir encore avant qu'on la tire . Il y joint de la copie , et ne laissera pas chômer le compositeur . Il demande la plus grande diligence, parce que l'ouvrage est beaucoup plus long qu'on ne croyait . »

 

 

« A Gabriel Cramer

[vers le 20 février 1763]

On envoie le Commentaire sur Œdipe ; il faudra peut-être y ajouter encore quelque chose, mais ce sera probablement la dernière pièce où l'on sera obligé de remanier . On enverra incessamment l'autre ouvrage, dès qu'on y aura mis les additions et les adoucissements nécessaires .

Au reste, l'affaire des Calas sera jugée cette semaine , ou dans l'autre au plus tard ; et il serait bon de profiter de l'attention d'un moment que le public donne à cette affaire, et que le public de Paris oubliera bientôt . On fait mille compliments à monsieur Cramer . »

 

 

« A Gabriel Cramer

[vers le 20 février 1763]

Je supplie monsieur Cramer de faire renvoyer A, et B, pour les confronter .

Je renvoie aussi la détestable feuille de Pertharite, où il n'y a pas un vers qui soit digne seulement du théâtre de la Foire .

J'oubliai hier de lui dire que le roi ne veut point du tout qu'on lui envoie deux cents exemplaires, qu'il n'en demande que douze ; qu'il honore notre mariage de son approbation, et qu'il fera plus qu'on ne croyait . »

 

21/01/2018

Il faut m’en croire quand je me condamne moi-même

...Mea culpa, mea culpa, mea maxima culpa ....

 Image associée

 

 

« A Henri-Louis Lekain

A Ferney 20è février 1763

Mon grand acteur, je proteste contre Adélaïde pour bien des raisons ; une des plus fortes, c’est qu’il n’est pas permis d’imputer à un prince du sang un crime qu’il n’a pas fait. Cette fiction révolta le public, et m’obligea de changer la pièce. L’aventure sur laquelle cette tragédie est fondée arriva en effet à un duc de Bretagne, mais non à un prince du sang de France. Les gens sensés qui savent l’histoire seront révoltés à la cour, je vous en avertis, et je présente requête par cette lettre à M. le duc de Duras ; je le supplie très instamment de faire jouer Le Duc de Foix, que je crois incomparablement moins mauvais qu’Adélaïde.

Mademoiselle Corneille, devenue madame Dupuits, vous fera de petits Corneilles, qui vous donneront de bonnes tragédies dont vous avez besoin. Je vous embrasse du meilleur de mon cœur.

J’ajoute à ma lettre qu’il y a encore dans cette Adélaïde un héros blessé dans le combat ; que cette blessure, étant absolument inutile au dénouement, n’est qu’une puérilité ; que cela seul suffirait pour gâter une pièce. Il faut m’en croire quand je me condamne moi-même. Je vous demande en grâce de montrer cette lettre à M. le duc de Duras. Bonsoir ; je suis fort occupé avec Pierre Corneille ; il me fait trouver Racine admirable.

V. »

20/01/2018

ne vous effarouchez pas de cet énorme fardeau

... Mark Zuckerberg et son trop célèbre Fesses de bouc va tenter  de faire le ménage, nettoyer ses écuries d'Augias électroniques avec l'aide de ses utilisateurs : la chasse aux fake news est ouverte . Ce qui m'intrigue, c'est que les nettoyeurs sont ceux-là même qui ne se font pas prier pour diffuser, consciemment ou pas, le pire du Net . Mark se fait juge et partie, le résultat ne sera qu'une nouvelle biaisée à coup sûr, et n'est pas Hercule qui veut .

 http://www.20minutes.fr/high-tech/2205495-20180120-fake-n...

 Image associée

 Facebook au quotidien

 

« A Carlo Goldoni

Au château de Ferney, 19 février 1763

J’ai respecté longtemps vos occupations, monsieur ; mais la meilleure raison qui m’ait empêché de vous écrire, c’est qu’on dit que je deviens aveugle . Ce n’est pas comme Homère, c’est comme La Mothe-Houdart, dont vous avez peut-être entendu parler à Paris, et qui faisait des vers médiocres tout comme moi. Je suis menacé de perdre la vue, et ce petit accident me prive d’un grand plaisir, qui est celui de lire vos pièces.

Un homme de beaucoup d’esprit, et qui entend parfaitement l’italien, m’a mandé qu’il était extrêmement satisfait de la dernière comédie dont vous avez gratifié notre public de Paris. Si elle est imprimée, je vous demande en grâce de me l’envoyer. Mes yeux feront un effort pour la lire, ou bien ma nièce nous la lira.

Au cas que vous ayez livré cet ouvrage à l'impression, je vous demande en grâce de l'envoyer par la petite poste, à M. Damilaville, premier commis des bureaux du vingtième, quai Saint-Bernard à Paris .

Je vous destine une quarantaine de volumes.

Nardi parvus onix eliciet cadum.1

Mais ne vous effarouchez pas de cet énorme fardeau . Il y a vingt volumes de votre serviteur que vous pourrez jeter dans le feu ; et, pour vous consoler, le reste est de Corneille.

Je reçois quelquefois des nouvelles de votre ami M. le marquis Albergati. Si j’étais jeune, je vous accompagnerais à votre retour pour aller l’embrasser ; mais j’ai soixante et dix ans, et il faut que je meure entre les Alpes et le mont Jura, dans ma petite retraite. Vous aurez un vrai serviteur jusqu’au dernier moment de ma vie.

Voltaire. »

1 Un petit onyx plein de nard fera sortir une jarre ; Odes, IV, xii, 17, Horace .

19/01/2018

on dit que les aveugles sont gais

... Voltaire a précédé , et peu être inspiré Joseph Joubert qui déclare : " Les aveugles sont gais, parce que leur esprit n'est pas distrait de la représentation des choses qui peuvent leur plaire et qu'ils ont encore plus d'idées que nous n'avons de spectacles. C'est un dédommagement que le ciel leur accorde."

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Génial trait d'union avec le monde, le chien-guide

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

et à

Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'Argental

19 février 1763 1

Mes anges, ceci vous amusera peut-être ; du moins en ai-je été amusé 2. Ce n’est qu’une chanson d’aveugle , mais on dit que les aveugles sont gais. J’enverrai bientôt quelque chose à mes anges de fort sérieux, car je ne laisse pas de l’être parfois. Vous savez que mon patron est L’Intimé 3, qui avait plusieurs tons.

Corneille m’ennuie à présent autant que Marie m’amuse. Quel exécrable fatras que quinze ou seize pièces de ce grand homme ! Pradon est un Sophocle en comparaison, et Danchet un Euripide. Comment a-t-on pu préférer à un homme tel que Racine un rabâcheur d’un si mauvais goût, qui, jusque dans ses plus beaux morceaux, qui ne sont, après tout, que des déclamations, pèche continuellement contre la langue, et est toujours ou trivial ou hors de la nature ? Que Boileau avait bien raison de ne faire nul cas de toutes ces amplifications de rhétorique ! Qu’il est rare, dans notre nation, d’avoir du goût !

Madame Denis est toujours bien malade : il y a quinze jours qu’elle a la fièvre. Nous espérons que, dans peu, elle sera en état de vous écrire. Nous vous promettons d’appeler Pierre Corneille le premier enfant mâle qu’aura Manon Cornélie. Il y a en effet un pape nommé Corneille, dont on a fait un saint, parce que, dans les premiers siècles, tous les évêques  prenaient le nom de saint, au lieu de celui de monseigneur 4.

Au reste, mes divins anges, ne soyez nullement en peine de François Corneille ni de sa petite femme . Je suis toujours le maître des arrangements, et je proportionnerai la part du père à la recette. Ai-je eu l’honneur de vous mander que le roi ne prend que douze exemplaires, et non pas cent, comme disait M. le contrôleur-général ? Sa Majesté approuve beaucoup ce mariage, et fera les choses noblement.

Le sang me bout sur les Calas ; quand la révision sera-t-elle donc ordonnée ?

N’entendrai-je parler que du triste succès de l’impression de Dupuis et Desronais ?5 Le tripot a bien fait ses affaires ; mais le libraire, dit-on, fait mal les siennes. Il n’y a que la pièce de M. le duc de Praslin qui réussisse parfaitement 6.

Toute la famille se met sous les ailes des anges .

J'attends des nouvelles de M. le président de La Marche.

V.»

1 L'édition de Kehl omet la dernière phrase .

3 Personnage des Plaideurs, de Racine ; voir acte III, sc. 3 : http://www.theatre-classique.fr/pages/pdf/RACINE_PLAIDEURS.pdf

4 Cornélius ( 251-253 ) : https://www.france-pittoresque.com/spip.php?article14166 . Il est exact que les premiers papes ont été automatiquement canonisés .

5 Privée des prestiges de la représentation, la pièce de Collé ne pouvait guère soutenir la comparaison avec l'histoire de Robert Challe, dont les Illustres françaises se lisaient encore  ( https://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Illustres_Fran%C3%A7aises et http://data.bnf.fr/11949188/robert_challe_les_illustres_f... )

; l'ouvrage avait eu plus d'une douzaine d'éditions depuis l'originale de 1713, dont les dernières n'étaient pas très anciennes (1748 et 1756 , si on en croit certains bibliographes ) . La fin du siècle allait encore voir les éditions de Néaulme en 1775 et de Leboucq en 1780 .

6 La paix définitive a été signée à Paris le 10 février 1763 .