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08/09/2017

Je vous marquai mon indignation et mon mépris pour cette plate imposture

... disent en choeur Hamon et Mélenchon en souvenir du rapprochement honni il y a quelques mois, et qui curieusement (quoique en politique politicienne ce soit courant) , aux yeux du petit Hamon semble désirable aujourd'hui . Lors du défilé envisagé bientôt, je ris d'avance en imaginant ce couple à la Dubout à la tête du cortège .

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« A Pierre Rousseau

Au château de Ferney, 10 octobre 1762 1

Vous m'écrivîtes il y a quelque temps 2, monsieur, au sujet d'une lettre aussi absurde que criminelle, qu'on imprima sous mon nom, au mois de juin, dans le Monthley, journal de Londres .

Je vous marquai mon indignation et mon mépris pour cette plate imposture . Mais comme les noms les plus respectables sont indignement compromis dans cette lettre, il est important d’en connaître l'auteur . Je m'engage de donner 50 louis à quiconque fournira des preuves convaincantes .

J'ai l'honneur d'être , etc.

Voltaire. »

1 Edition « Libelle inséré dans le St James Chronicle du 17 juillet 1762, et lettres de M. de Voltaire à M. Rousseau, auteur du Journal encyclopédique », Journal encyclopédique, Bouillon, 1er novembre 1762 .

2 Lettre du 14 août mentionnée au début de la lettre du 20 août 1762 à P. Rousseau : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2017/07/13/les-honnetes-gens-eclaires-savent-bien-a-quoi-s-en-tenir-sur-5962820.html

Mes chers frères, continuez à éclairer le monde, que vous devez tant mépriser. Que de bien on ferait, si on s’entendait !

... Il est difficile de dire le contraire !

Du bien, et de l'union, il en faudra pour réparer  les énormes dégâts causés par Irma .

Irma La Douce Street Chic

Irma la douce, il t'était si facile de faire du bien, impossible de semer la terreur .

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville

10 octobre [1762] 1

Mes frères et maîtres 2 ont donc envoyé leur réponse à M. de Schovalof. Il est plaisant qu’un Russe favorise des philosophes français, et il est bien horrible que des Français persécutent ces philosophes. J’avais déjà assuré la cour russe de la reconnaissance [et] des refus de nos sages 3.

Mes chers frères, continuez à éclairer le monde, que vous devez tant mépriser. Que de bien on ferait, si on s’entendait ! Jean-Jacques eût été un Paul, s’il n’avait pas mieux aimé être un Judas. Helvétius a eu le malheur d’avouer un livre 4 qui l’empêchera d’en faire d’utiles . Mais j’en reviens toujours à Jean Meslier. Je ne crois pas que rien puisse jamais faire plus d’effet que le testament d’un prêtre qui demande pardon à Dieu, en mourant, d’avoir trompé les hommes. Son écrit est trop long, trop ennuyeux, et même trop révoltant ; mais l’extrait est court, et contient tout ce qui mérite d’être lu dans l’original.

Le Sermon des Cinquante, attribué à La Mettrie, à Dumarsais, à un grand prince, est tout à fait édifiant. Il y a vingt exemplaires de ces deux opuscules dans le coin du monde que j’habite. Ils ont fait beaucoup de fruit. Les sages prêtent l’Évangile aux sages ; les jeunes gens se forment, les esprits s’éclairent. Quatre ou cinq personnes à Versailles ont de ces exemplaires sacrés. J’en ai attrapé deux pour ma part, et j’en suis tout à fait édifié. Pourquoi la lampe reste-t-elle sous le boisseau 5 à Paris ? Mes frères, in hoc non laudo 6. Le brave libraire qui imprime des factums en faveur de l’innocence 7 ne pourrait-il pas aussi imprimer en faveur de la vérité ?

Quoi ! la Gazette ecclésiastique 8 s’imprimera hardiment, et on ne trouvera personne qui se charge de Meslier ? J’ai vu Woolston, à Londres, vendre chez lui vingt mille exemplaires de son livre contre les miracles 9. Les Anglais, vainqueurs dans les quatre parties du monde, sont encore les vainqueurs des préjugés . Et nous, nous ne chassons que des jésuites, et ne chassons point les erreurs. Qu’importe d’être empoisonné par frère Berthier ou par un janséniste ? Mes frères, écrasez cette canaille. Nous n’avons pas la marine des Anglais, ayons du moins leur raison. Mes chers frères, c’est à vous à donner cette raison à nos pauvres Français.

Thieriot est parti pour embrasser nos frères. Ne pourrais-je pas rendre quelque service à ce bon libraire Martin ou Merlin ? car je n’ai pu lire son nom.

J’embrasse mes frères en Confucius, en Platon, etc.

Ah ! l’infâme !

Je prie mon très cher frère de vouloir bien m'envoyer au plus vite le Dictionnaire des hérésies en deux volumes in-douze 10.

Je voudrais bien savoir ce que je lui dois .

Voici une lettre importante pour M. d'Alembert 11 sur laquelle il confèrera avec mon cher frère . »



1 Les trois derniers paragraphes de la copie Beaumarchais suivie par toutes les éditions sont remplacés par la lettre du 25 octobre 1762 à Damilaville : «Je voudrais [...] la grâce tire parti de tout . » ; voir dans : http://www.monsieurdevoltaire.com/2014/05/correspondance-annee-1762-partie-28.html

2 D'Alembert et Diderot .

3 Diderot écrit à V* le 29 septembre 1762 : « Non, très cher et très illustre frère, nous n'irons ni à Berlin ni à Petersbourg achever l'Encyclopédie ; et la raison, c'est qu'au moment où je vous parle, on l'imprime ici et que j'en ai des épreuves sous les yeux ; mais chut ! Assurément c'est un énorme soufflet pour nos ennemis que la proposition de l'impératrice de Russie ; mais croyez-vous que ce soit le premier de cette espèce que les maroufles aient reçu ? Oh que non ! Il y a plus de deux ans que le roi de Prusse qui pense comme nous […] leur en avait appliqué un tout pareil . Si vous avez la bonté décrire un mot en mon nom à M. de Schouvalov, comme je vous en supplie, vous ne manquerez pas de faire valoir cette conformité de vues entre la princesse régnante, et le plus grand monarque qui soit . […] Par les offres qu'on nous fait, je vois qu'on ignore que le manuscrit de l'Encyclopédie ne nous appartient pas, qu'il est en la possession de libraires qui l'ont acquis à des frais exorbitants et que nous n'en pouvons distraire un feuillet sans infidélité .[...] »

D'Alembert écrit le 2 octobre 1762 : « Oui, mon cher et illustre maître, j'ai reçu l’invitation de M. de Schouvalow, et j'y ai répondu comme vous vous y attendiez . […] je ne désire, même dans mon propre pays, ni place ni honneurs ; jugez si j'en irai chercher à 800 lieues ; mais je suis d'ailleurs de votre avis, il faut faire servir les offres qu'on nous fait à l'humiliation de la superstition et de la sottise ; il faut que toute l'Europe sache que la vérité persécutée par les bourgeois de Paris, trouve un asile chez des souverains qui auraient dû l'y venir chercher [...] »

4 De l'esprit .

5 Évangile de Matthieu , V, 15 : https://www.info-bible.org/lsg/40.Matthieu.html#5

6 En cela je ne vous loue pas .

7 Les mémorandums des avocats avaient été publiés par Le Breton ; ceux de Voltaire sont sans nom de libraire . Ils avaient apparemment été distribués par Joseph Merlin, qui semble avoir eu du goût pour les écrits séditieux ; voir : http://theses.univ-lyon2.fr/documents/getpart.php?id=lyon2.1998.oferret&part=4831

8 Journal janséniste qui s'imprimait clandestinement .

10 François-André-Adrien Pluquet : Mémoires pour servir à l'histoire des égarements de l'esprit humain par rapport à la religion chrétienne ou Dictionnaire des hérésies, des erreurs et des schismes, 1762 ; voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Fran%C3%A7ois-Andr%C3%A9-Adrien_Pluquet

et : http://data.bnf.fr/12176450/francois-andre-adrien_pluquet/

 

et https://books.google.fr/books?id=a6Ysua72iugC&printsec=frontcover&hl=fr&source=gbs_ge_summary_r&cad=0#v=onepage&q&f=false

et : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2098659

11Voir lettre du 12 octobre 1762 malgré la date donnée .

07/09/2017

et qui a assez de mérite et de bien pour se passer d’être utile

... ?

Ce compliment de Voltaire me plait ,et il me plait également de le mettre à la forme interrogative pour l'actualiser . Qui pourrait-il féliciter aujourd'hui, en France et dans le monde ?

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'ArgentaI

et à

Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'ArgentaI

Mes divins anges, j'ai bien des tribulations . La première, c'est de ne point recevoir de vos nouvelles .

La seconde c'est d'avoir vu jouer Cassandre, d'avoir été glacé de l'évanouissement de Statira, et d'avoir été obligé de refaire la valeur de deux actes .

La troisième c'est d'être malade .

La quatrième c'est la belle lettre qu'on m'impute 1, et que je vous envoie . Je voudrais qu'on en connût l'auteur et qu'il fut pendu . Il y a dit-on des personnes à Versailles qui croient ce bel ouvrage de moi, et c'est de Versailles que l'on me l'envoie . Il y a apparemment peu de goût dans ce pays-là . Mais je n'imagine pas qu'on puisse m'attribuer longtemps de si énormes bêtises et de si grandes absurdités . Pour peu qu'on réfléchisse l'impossibilité saute aux yeux . D'ailleurs je suis accoutumé à la calomnie .

Vous ne m'avez jamais dit si vous aviez présenté ma petite félicitation à M. le comte de Choiseul 2. J'attends votre réponse sur le Tronchin qui peut lui être utile , et qui a assez de mérite et de bien pour se passer d’être utile .

Vous pensez bien qu'en refaisant Olympie je n'ai pu songer ni à Mariamne ni à Œdipe . Je ne me porte pas assez bien pour avoir à la fois trois tragédies sur le métier, et une calomnie sur les bras .

Je supplie mes anges de vouloir bien avoir la bonté de faire parvenir ce paquet à Mme la comtesse d'Egmont, fille de M. le maréchal de Richelieu .

Je vous renouvelle mes tendres respects .

V. »

2 Voir lettre du 6 septembre 1762 au comte de Choiseul , au sujet de laquelle V* s'est déjà inquiété à plusieurs reprises : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2017/08/03/temp-si-je-ne-voulais-que-faire-entendre-ma-voix.html

06/09/2017

Genève a quelquefois besoin de seigneurs d'humeur gaillarde

... Et quand il n'y en a pas ...

On s'offre une petite mousse : https://www.tdg.ch/video/?video_id=302497

En attendant les Géants nantais : https://www.tdg.ch/video/?video_id=302781&channel_id=...

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« A Ami Camp

à Lyon

Aux Délices 9 octobre [1762] 1

Mon frère Thieriot s'en retourne mon cher monsieur et va philosopher à Paris . Je vous supplie de lui continuer vos bontés, et de lui donner six louis d'or pour l'aider à payer sa diligence, car frère Thieriot n'est pas aussi riche que votre archevêque .

Le séjour de M. le maréchal de Richelieu a été assez gai . Genève a quelquefois besoin de seigneurs d'humeur gaillarde . Mme Denis vous fait mille tendres compliments . Conservez un peu d'amitié à votre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire . »

1 L'édition Gaullieur n'en donne qu'une seule phrase .

On ne peut être plus content que je le suis, monsieur, du mémoire que vous avez bien voulu faire

... En faveur des travailleurs indépendants qui voient disparaitre le RSI (Régime Social des Indépendants ).

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« A Pierre Mariette, avocat

au Conseil,

Rue Simon-le-Franc

à Paris

A Ferney 7 octobre [1762]

On ne peut être plus content que je le suis, monsieur, du mémoire que vous avez bien voulu faire en faveur de cette malheureuse famille Calas . C'est sur ce mémoire qu'on jugera . Il n'y a rien que de vrai, tout est exposé dans le plus grand jour . Tous les moyens de révisions sont juridiques . Ce sera à vous monsieur que les Calas et le public devront la cassation de l'arrêt le plus odieux que jamais on ait rendu .

Je ne crois pas que les autres mémoires faits ou entrepris pour cette famille innocente doivent diminuer en rien votre gloire, et vous faire la moindre peine . On m'a mandé qu'une consultation de plusieurs avocats avait été un préliminaire nécessaire, et que la signature de quinze jurisconsultes était une espèce de jugement solennel qui prévenait celui du conseil , et qui forçait en quelque manière les juges à se conformer à cette décision .

A l'égard du factum de M. Lorsel 1, je n'en ai point entendu parler . Tout ce que je sais c'est que les Calas vous ont la plus grande obligation, et que je la partage . J'ai l'honneur d'être avec tous les sentiments que je vous dois,

monsieur,

votre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire . »

1 Aucun Lorsel n'est connu dans ce contexte ; peut-être V* a-t-il mal rapporté le nom de Loiseau (Alexandre -Jérôme Loyseau de Mauléon) qu'on retrouvera ; voir : https://books.google.fr/books?id=-KhEAAAAcAAJ&printsec=frontcover&source=gbs_ge_summary_r&redir_esc=y#v=onepage&q&f=false

05/09/2017

La voix des gens d’esprit dirige quelquefois celle des juges.

... Quelquefois ! tout dépend du talent du procureur ou/et de l'avocat .

 

 

« A Charles Pinot-Duclos

A Ferney , 7 octobre 1762 1

Je présume, monsieur, que vous êtes encore à Vic-sur-Aisne 2. Je me doute qu’on ne peut pas quitter aisément le maître du château. J’attendrai que je sois sûr de votre retour à Paris pour amuser l’Académie d’un Héraclius traduit de l’espagnol, qui est à peu près à l’Héraclius de Corneille ce que le César de Shakespeare est à Cinna.

Je vous prie, en attendant, de vouloir bien faire passer ma réponse et nos remerciements à M. le secrétaire du bureau d’agriculture de Bretagne 3, supposé que ce soit là son titre. Je n’ai ici ni son livre ni sa lettre, qui sont aux Délices sous un tas de paperasses qu’on a transportées à la hâte pour faire place à ceux à qui j’ai prêté cette maison. Ayez la bonté, je vous prie, de faire mettre le dessus.

Le Corneille avance : Héraclius et Rodogune sont imprimés. Le reste demandera moins de peine. Je compte toujours sur les bontés de l’Académie et sur les vôtres.

Vous avez dû recevoir des mémoires pour les Calas. Je demande votre suffrage pour cette famille si infortunée et si innocente. La voix des gens d’esprit dirige quelquefois celle des juges. »

1 D'après copie ancienne sur laquelle on a joint à la fin de cette lettre celle du 1er février 1763 à Pinot Duclos (voir : http://www.monsieurdevoltaire.com/2014/06/correspondance-... )

2 Comme hôte de Bernis par l'intermédiaire duquel la lettre est envoyée ; voir lettre du même jour : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2017/09/02/vous-avez-pu-croire-que-toutes-ces-brochures-etaient-des-pie-5976022.html

04/09/2017

Il vaut mieux tard que mal, et cela en tout genre.

... Y compris pour mettre en ligne l'oeuvre/correspondance de Voltaire !

A moins que ce soit le retard lui-même qui est le mal , exception qui confirme la règle .

 

 

« A Cosimo Alessandro Collini

7 octobre [1762] 1

Voici ce qui m’est arrivé, mon cher secrétaire de la famille d’Alexandre et de Son Altesse Électorale palatine. On a représenté Olympie chez moi. Madame Denis y a joué comme mademoiselle Clairon, et mademoiselle Corneille s’est surpassée. Mais la mort de Statira, son évanouissement sur le théâtre, m’ont glacé, et l’amour d’Olympie ne m’a pas paru assez développé. Je deviens très difficile quand il faut plaire à Leurs Altesses électorales. J’ai tout changé ; et la nouvelle leçon que je vous envoie me paraît infiniment mieux ou infiniment moins mal. Si la pièce n’est pas encore jouée à Schwessingen, je demande en grâce qu’on diffère jusqu’à ce que les acteurs sachent les trois derniers actes tels que je les ai corrigés. Il s’agit de mériter le suffrage de Mgr l’électeur . Il ne serait certainement pas content de l’évanouissement de Statira. Il vaut mieux tard que mal, et cela en tout genre.

Je vous supplie instamment de présenter mes très humbles obéissances au chambellan 2 qui dirige les spectacles , et à son ami 3, dont j’ignore le nom , mais dont je connais le mérite par des lettres qu’il a écrites à M. de Chennevières, premier commis de la guerre à Versailles. Vous trouverez aisément à débrouiller tout cela 4. En vérité, je n’ai pas un moment à moi . Je suis surchargé de tous côtés. Aimez-moi toujours un peu.

V. »

1 Manuscrit olographe sur lequel Collini a mentionné la date et résumé le contenu .

2 Le baron d'Erbestein , selon G. d'Avenel ( voir : http://www.monsieurdevoltaire.com/2014/05/correspondance-annee-1762-partie-28.html ), ou Collini lui-même selon d'autres .

3 Note de Collini sur le manuscrit : « M. le comte de Couturelles, chambellan de Mgr l’Électeur palatin . »

4 Le manuscrit porte ici une ligne et demie fortement biffée par Collini .