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11/02/2010

j’ai cédé au désir de vous dire ce qu’en pense une femme

 

Coupe America !!

Il y a loin de la coupe à la mer amère.

http://www.youtube.com/watch?v=b8XdcG9VRg0

Allusion à deux géants, bateaux de course, tellement bien conçus qu'ils ne peuvent pas naviguer : pas assez de vent ! trop de vagues ! trop de vent ! y'a du brouillard ! le skipper s'est cassé un ongle !

Des motifs à n'en plus finir ! J'en passe et des meilleurs .

Tellement sophistiqués, tellement "pointus" qu'ils sont plus doués pour faire des ronds dans le bassin des Tuileries que sur mer.

C'est vrai que si tout se passait bien, cette course en trois manches (plus une quatrième , celle d'un avocat, dans laquelle on trouve tout , tout ce qu'il faut pour faire gagner le perdant  : c'est ça le sport nautique, oui, monsieur quand il ya autant de pognon en jeu !! ) pouvait être baclée en une semaine .

Je comprends que ceux qui sont bien payés à ne rien faire (si cracher dans l'eau pour faire des ronds !) ont intérêt à ce que leur engagement dure, dure ... Je viens négligemment de me mettre deux équipes de valeureux sportifs sur le dos ! Sans doute pas ! Je les vois mal tenir un winch d'une main et les écrits de Voltaire de l'autre , quoique ce ne soit pas incompatible , j'entends, une activité après l'autre ...

 

 

 

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« A Pierre-Joseph Thoulier d’Olivet

 

A Cirey ce 12 février 1736

 

                            Si vous avez eu la goutte dans votre séjour du tumulte et de l’inquiétude [= Paris ! ], j’ai eu la fièvre, mon cher abbé, dans l’asile de la tranquillité.

 

                            Si bene calculum ponas, ubique naufragium invenies [si on calcule bien (les chances de la vie), partout on trouvera le naufrage ; Pétrone], mais il faut absolument que je vous apprenne que pendant mon indisposition Mme la marquise du Châtelet daignait me lire au chevet de mon lit. Vous allez croire peut-être qu’elle me lisait quelque chant de l’Arioste ou quelqu’un de nos romans. Non,  elle me lisait les Tusculanes de Cicéron, et après avoir goûté tous les charmes de cette belle latinité elle examinait votre traduction, et s’étonnait d’avoir du plaisir en français. Il est vrai qu’en admirant l’éloquence de ce grand homme, cette beauté de génie au caractère vrai de vertu et d’élévation qui règne dans cet ouvrage, et qui échauffe le cœur sans briller d’un vain éclat, après, dis-je, avoir rendu justice à la belle âme de Cicéron et au mérite comme à la difficulté d’une traduction si noble, elle ne pouvait s’empêcher de plaindre le siècle des Cicéron, des Lucrèce, des Hortensius, des Varron, d’avoir une physique si fausse et si méprisable, et malheureusement ils raisonnaient en métaphysique tout aussi faussement qu’en physique. C’est une chose pitoyable que toutes ces prétendues preuves de l’immortalité de l’âme alléguées par Platon. Ce qu’il  y a de plus pitoyable  peut-être est la confiance avec laquelle Cicéron les rapporte. Vous avez-vous-même dans vos notes osé faire sentir le faible de quelques unes de ces preuves, et si vous n’en avez pas dit davantage, nous nous en prenons à votre discrétion. Enfin le résultat de cette lecture était d’estimer le traducteur autant que nous méprisions les raisonnements de la philosophie ancienne. Mon lecteur ne pouvait se lasser d’admirer la morale de Cicéron et de blâmer ses raisonnements. Il faut avouer, mon cher abbé, que quelqu’un qui a lu Loke, ou plutôt qui est son Loke à soi-même, doit trouver les Platon des discoureurs et rien de plus. J’avoue qu’en fait de philosophie un chapitre de Loke ou de Clark est, par rapport au bavardage de l’Antiquité, ce que l’optique de Neuton est par rapport à celle de Descartes. Enfin vous en penserez ce qu’il vous plaira, mais j’ai cédé au désir de vous dire ce qu’en pense une femme conduite par les lumières d’une raison que l’amour-propre n’égare point, qui connait les philosophes anciens et modernes et qui n’aime que la vérité.  J’ai cru que c’était une chose flatteuse et rare pour vous d’être estimé d’une Française presque seule capable de connaitre votre original.

 

                            On doit vous avoir rendu votre malheureux livre de la vie de Vanini [ Vanini, exécuté en 1619 ; La Vie et les sentiments de Lucilio Vanini, 1717, de David Durand, livre demandé par V* le 30 novembre 1735 . cf lettres du 4 octobre 1735 et 6 janvier 1736 à d’Olivet]. L’autre exemplaire n’était pas encore arrivé à Paris. Ainsi je reprends le pardon que je vous demandais de ma méprise.

 

                            Avez-vous lu la traduction de l’Essai de Pope sur l’homme ? C’est un beau poème en anglais quoique mêlé d’idées bien fausses sur le bonheur. Adieu, augmentez mon bonheur en m’écrivant.

 

                            J’ai bien des anecdotes sur Corneille et sur Racine, et sur la littérature du beau siècle passé. Vous devriez augmenter mon magasin [pour le Siècle de Louis XIV ].

 

                            V. »

 

10/02/2010

Le roi ne sait pas tout ... peut-il connaitre tous les trous que font les taupes dans les jardins

J'ai des envies de XVIIIème musical !

Haëndel, ça vous tente ? Alors musique de 1751 : http://www.youtube.com/watch?v=RrWfltFo8Mg

Foin du rap qui sincèrement me les gonfle et me les brise menu , alternativement ! Musicalement nul ! Parfois sauvé par le texte, mais je dois avouer que je manque de cours du soir pour arriver à suivre le débit de ces rappeurs-rapeurs ! Ne vous précipitez pas pour combler cette lacune, je vis très bien comme ça !

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« A Claude-Etienne Darget

 

[Vers le 10 février 1751]

 

                            Mon chien de procès n’étant point encore fini, et l’Ancien Testament [« le juif Hirschell » ; le jugement sera rendu le 18 février] me persécutant toujours, je ne sais que vous mander, mon cher ami. Ma maladie augmente, j’ai besoin d’un peu de courage. Car en vérité, si vous songez qu’après avoir suscité contre moi un d’Arnaud [on attribue à V* des « chansons pour les filles » sous le titre « Chanson de l’illustre Voltaire pour l’auguste princesse Amélie »], après avoir corrompu mon secrétaire [Tinois , que V* accuse de s’être laissé séduire par Baculard d’Arnaud et être à l’origine du vol d’un manuscrit de La Pucelle], et après m’avoir exposé par là aux suites les plus funestes, après m’avoir attaqué auprès du roi jusqu’à entrer dans les détails les plus bas [à Frédéric le 19 février il écrira : « Pourquoi vous fit-on dire dès le 29 novembre que j’avais acheté pour 80 mille écus de billets de la Stere [= la Steuer ; le traité de Dresde qui mettait fin à la guerre de Silésie, stipulait que tout Prussien porteur de ces effets tombés bien en dessous de leur valeur serait intégralement remboursé ; d’où un agiotage effréné ; Frédéric interdit en mai 1748 l’entrée de ces bons en Prusse] tandis que … j’avais dès le 24 novembre … défendu à Hirschell de prendre pour moi un seul billet en question ? Pourquoi dicta-t-on à Hirschell une lettre calomnieuse adressée à Votre Majesté, lettre dont tous les points sont reconnus autant de mensonges par un jugement authentique (celui du 18 février) ? » « On m’a fait passer auprès de Votre majesté pour un homme bassement intéressé. Voila pourquoi … j’avais prié Darget … de vous supplier de supprimer ma pension … pour convaincre Votre majesté qu’elle est mon unique objet ». On l’a aussi « accusé » auprès du roi « de ne pas faire assez de dépense » écrit-il à Darget à la mi-février.], on me poursuit encore ; si vous songez à toutes les mauvaises nouvelles que j’ai reçues à la fois de chez moi [V* est mécontent et inquiet de l’édition entreprise à Paris par Lambert ; et surtout de la « niche », écrit-il à Thibouville le 5 février, faite par «  un échappé du système (de Law) nommé André, qui s’est avisé de faire saisir tout (s)on bien à Paris pour une prétendue dette de billets de banque, qu’il a la mauvaise foi … de renouveler juste au bout de trente ans » ; il fera allusion à cette « saisie » en écrivant à Frédéric le 19 février. En sus, les « affaires » de Prusse sont répercutées en France.]; si vous ajoutez à tout cela une maladie affreuse et la privation de la vue de Sa Majesté [V* et Frédéric sont revenus à Berlin le 16 décembre, mais Frédéric est retourné à Potsdam du 16 au 18 janvier et 30 et 31 janvier.], vous m’avouerez qu’il me faudrait quelque fermeté. Je n’ai plus le bonheur de lire de beaux vers, de voir et d’entendre le seul homme sur la terre pour qui j’ai pu quitter ma patrie. Je me console en travaillant à l’histoire du siècle de Louis XIV, dans les heures où mes maux me laissent quelque relâche. Je suis continuellement dans la chambre que Sa Majesté a daigné m’accorder, pénétré de ses bontés, attendant la fin de ses rigueurs. Le roi ne sait pas tout ce que j’ai essuyé ; peut-il connaitre tous les trous que font les taupes dans les jardins de Sans-Souci ? Bonsoir, mon très cher ami. Ma nièce me mande que je dis trouver dans vous bien de la consolation, et elle a raison. On a créé pour Moncrif la place de secrétaire général des postes de France. Moncrif est plus vieux que moi. Il ne fait peut-être pas mieux des vers, mais il se porte bien. Ah ! Mon cher ami, la perte de la santé, à trois cent lieues de sa famille, est bien horrible ! Conservez la vôtre et goûtez le bonheur d’être auprès de votre adorable maitre.

 

 

 

 

 Après ceci, on peut remercier le Grand Architecte en chantant ! : http://www.youtube.com/watch?v=m3gd6uCD2FM&feature=related

 

Musique, soupers, bals, théâtres, amours, sciences, société ; il ne me manque ici que vous

"L'Europe ! l'Europe! l'Europe !" comme s'exclamait le général de Gaulle, la voici "galante", grâce à André Campra qui mourut en 1744, mais qui évoquait sans doute la déesse plus que l'entité géographique.

http://www.youtube.com/watch?v=BP3aJnm2k7s

 

 Frédéric II avec Schwerin  et von Podewils (à droite)

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« A Otto Christoph, comte de Podewils

Envoyé de Prusse à La Haye.

 

Ce lundi 10 février [1744] à trois heures du matin,

 doit partir demain mardi à dix heures.

 

                            Je crois, mon cher et respectable ami, que le prétendant est à Antibes [Charles-Edouard Stuart, débarqué à Antibes le 23 janvier]; du moins on le disait hier à Versailles. Ce n’est pas tout à fait le chemin de Londres. Notre flotte est à la voile [depuis le 6 février, pour envahir l’Angleterre], et tout Paris est au bal. On rejoue Mérope avec un succès prodigieux. Nous avons une mademoiselle du Meni [= Dumesnil] qui fait fondre en larmes pendant cinq actes. Je suis bien fâché que vous ne puissiez voir notre spectacle. Jamais il n’a été si parfait, j’entends de la part des acteurs. Je ne sais pas ce qu’on fera sur la frontière, mais  Paris sera toujours le paradis terrestre. Musique, soupers, bals, théâtres, amours, sciences, société ; il ne me manque ici que vous et votre adorable amie à qui je présente mes regrets et mes respects. Je vous envoie Acajou par M. de La Reynière [Acajou et Zirphile, de Duclos, roman composé, dit V*, pour être ajusté aux estampes qui avaient été faites pour un autre roman écrit et emporté par le comte Carl Gustav Tessin]. Ecrivez à M. de La Bonardière, près de l’hôtel Charost, faubourg Saint-Honoré. Mais quand vous enverrez gros paquets, adressez-les à M. de La Reynière.

                            Je vous embrasse tendrement.

                            J’ai tout reçu en son temps.

http://www.youtube.com/watch?v=BFKyWEZDvOM&feature=re...

09/02/2010

si j’avais vos connaissances, votre style, et votre précision

 

 

 Je fais un petit détournement de signification pour "sel" juste pour vous faire remuer :

http://www.youtube.com/watch?v=aZ0BpzVRQPc

 

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 Quelques repères sur des valeurs de nos jours oubliées :

http://dictionnaire.sensagent.com/minot/fr-fr/

 

Sel, produit nécessaire (?) ce jour où il neige sur le château depuis ce matin : http://videos.tf1.fr/jt-we/l-est-de-la-france-en-rupture-...

 

http://www.tagtele.com/videos/voir/48955 = "arpents verts" so kitch !

 

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LouisDor_France_back_1726.jpg

 

 

 

« A François de Fargès de Polizy

 

9 février 1776

 

                            Monsieur,

 

                            La lettre dont vous m’honorez du 31 janvier reçue le 7 février redouble la joie et les acclamations de mes compatriotes.

 

                            Je commence par vous remercier au nom de douze mille hommes de vos deux mille minots de sel.

 

                            Ensuite j’ose vous prier, monsieur, de vouloir bien seulement montrer à monsieur le contrôleur général dans un moment de loisir ce petit article-ci par lequel je lui demande pour nos Etats la faveur de les laisser les maîtres d’asseoir la répartition des trente mille livres pour les pauvres fermiers généraux [rachat du monopole des fermiers généraux dans le pays de Gex]. Le fait est qu’en général l’agriculture dans notre canton est à  charge aux propriétaires, et qu’un homme qui n’a point d’attelage pour labourer son champ et qui emprunte la charrue et la peine d’autrui perd douze livres par arpent. Un gros marchand horloger peut gagner  trente mille francs par an. N’est-il pas juste qu’il contribue un peu à  soulager le pays qui le protège ? Tout vient de la terre sans doute, elle produit les métaux comme les blés, mais cet horloger n’emploie pas pour trente sous de cuivre et de fer au mouvement d’une montre qu’il vend cinquante louis d’or. Et ce cuivre, et ce fer changé en acier fin, il le tire de l’étranger. A l’égard de l’or dont la boite est formée et des diamants dont elle est souvent ornée, on sait assez que notre agriculture ne produit pas de ces misères.

 

                            Nous nous proposons, Monsieur, de ne recevoir jamais au-delà de six francs par tête de chaque maître horloger et nous n’en recevrons pas davantage des autres marchands et des cabaretiers qui offrent tous de nous secourir dans l’affaire des trente mille livres, et dans celle de l’heureuse abolition des corvées.

 

                            Quant à la nécessité absolue de tirer nos grains de la Franche-Comté et du Bugey ou de mourir de faim, si quelques paysans abusent de cette permission, il sera aisé à monsieur le contrôleur général de limiter d’un mot la quantité de cette importation.

 

                            Pour les tanneries j’ai cru, Monsieur, sur la foi de l’almanach royal qu’elles étaient sous vos ordres [Fargès est intendant du Commerce]. Je me contente de représenter ici que les tanneries de Gex ont été déclarées exemptes de tous droits par le duc de Sully, prédécesseur immédiat de monsieur Turgot.

 

                            A l’égard des pauvres habitants de l’abîme nommé Lélex, cinq cents pieds sous neige au bas de la Faucille de Gex, déclarés dépendants de Belley à quinze lieues de leur habitation, par cet autre prédécesseur monsieur l’abbé Terray, je me jette encore aux pieds de monsieur le contrôleur général en faveur de ces malheureux qui travaillèrent encore l’an passé à nos corvées, et qui ont toujours pris leur sel à Gex. Les gardes viennent de les saisir chargés de quelques livres de sel achetées à Ferney. J’ai pris la liberté d’envoyer le procès-verbal à Mons[ei]g[neur] le contrôleur général.

 

                            Nous attendons l’édit des corvées comme des forçats attendent la liberté. Vous daignez me proposer, Monsieur, de publier un écrit sur cet objet. J’y travaillerais sans doute dès ce moment, si j’avais vos connaissances, votre style, et votre précision. Je suis si ignorant sur cette matière que je ne sais pas même comment monsieur Turgot s’y est pris pour détruire ce cruel abus dans sa province. Si je recevais de vos bontés quelques instructions, je pourrais hasarder de me faire de loin votre secrétaire comme je le suis de nos Etats.

 

                            Pourriez-vous, Monsieur, pousser votre extrême condescendance jusqu’à me favoriser d’un mot de réponse et d’éclaircissement sur les articles de cette trop longue lettre ?

 

                            J’ai l’honneur d’être avec respect et reconnaissance

                                      Monsieur votre …

 

                                                                  Voltaire. »

 

 

 

 

Quelques renseignements sur les arcanes du gouvernement sous l'Ancien Régime , où l'on retrouve notre Fargès de Polizy :  http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/be...

 

 

je ne peux rendre ni les hommes, ni les filles raisonnables

 Un peu d'auto-dérision pour commencer : http://www.youtube.com/watch?v=ip5m8xUdbE8

Un petit retour vers un conte, favori de ma dame favorite et que j'aime aussi (et la dame itou ! ) ...

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« A Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d’Argental

 

                   9 février 1763

 

                            Madame ange,

 

                            Les lettres se croisent comme les conversations de Paris. Celle-ci est une action de grâce de la part de Mme Denis, qui a un érésipèle, un point de côté, la fièvre, etc. ; de la part de mon cornette de dragons [Dupuits, fiancé de Mlle Corneille], qui se jette à vos pieds, e t qui baise le bas de votre robe avec transport ; de la part de Marie Corneille, qui vous écrirait un volume si elle savait l’orthographe ; et enfin de la part de moi aveugle qui réunis tous leurs sentiments de respect et de reconnaissance. Il n’y a rien que vous n’ayez fait ; vous échauffez les Abbé de La Tour du Pin [V* dit que l’abbé de La Tour du Pin, considéré comme un parent de Marie Corneille, aurait cherché à empêcher son adoption par V*], vous allez exciter la générosité des fermiers généraux [le 26 janvier, V* écrit aux d’Argental : « … il doit être désagréable à un gentilhomme, à un officier d’avoir un beau-père facteur de la petite poste dans les rues de Paris . Il serait convenable qu’il se retirât à Evreux avec sa femme et qu’on lui donnât un entrepôt de tabac ou quelque dignité semblable qui n’exigeât ni une belle écriture ni l’esprit de Cinna. Je vous soumets ma lettre aux fermiers généraux… »] . Il n’y a qu’un point sur lequel j’ose me plaindre de vous, c’est que vous avez omis la permission de la signature d’honneur de mes deux anges. Je vous avertis que j’irai en avant, et que le contrat de Marie sera honoré de votre nom ; vous me désavouerez après, si vous voulez.

 

                            J’ai reçu aujourd’hui une lettre de Mme de Colmont Vaulgrenand. Elle demande pardon pour son dur mari ; elle me conjure de donner Mlle Corneille à son fils ; je lui réponds que la chose est difficile, attendu que Mlle Corneille est fiancée à un autre ; il y a de la destinée dans tout cela, et je crois fermement à la destinée, moi qui vous parle. Celle de M. Lefranc de Pompignan est de me faire toujours pouffer de rire (moi et le public s’entend). Oh ! la plaisante chose que son sermon [Discours prononcé dans l’église de Pompignan le jour de sa bénédiction (24 octobre 1762) écrit en réalité par Reyrac. V* répondit par la Lettre de M. de l’Ecluse… et l’Hymne chanté au village de Pompignan : Vive le roi et Simon Lefranc] et la relation de sa dédicace ! On est trop heureux qu’il y ait de pareilles gens dans le monde.

 

                            J’insiste pour que mon neveu d’Hornoy [Alexandre-Marie-François de Paule de Dompierre d’Hornoy, fils de sa nièce Mme de Fontaine] soit conseiller au parlement. Il ne fera jamais tant de bruit que l’abbé Chauvelin ; mais enfin il sera tuteur des rois, et fera brûler son oncle comme un autre. En vérité, Messieurs sont bien tendres aux mouches. S’ils criaient pour une particule conjonctive, je leur dirais : Messieurs, vous avez oublié la grammaire que les jésuites vous avaient enseignée.

 

                            Tout le public murmura, et le roi fut assassiné. [Après la peur des d’Argental, V*, le 3 février leur écrit : « Calmez-vous… Cette feuille n’a point été tirée, je l’ai bien empêché. Philibert Cramer a très mal fait de la coudre à son exemplaire. Je sentis bien que ces mots : cent quatre-vingts membres (du parlement) se démirent de leurs charges, les murmures furent grands dans la ville et le roi fut assassiné pourraient faire soupçonner à des grammairiens que cet assassinat fut le fruit immédiat du lit de justice, comme en effet Damiens l’avoua dans ses interrogatoires à Versailles et à Paris. Je sais bien qu’il est permis de dire une vérité que le parlement a fait imprimer lui-même ; mais j’ai bien senti que le parlement serait fâché qu’ion vit dans l’histoire ce qu’on voit dans le procès-verbal . Cette seule particule  et est un coup mortel … Cette même particule, très mal expliquée par M. de Silhouette dans le traité d’Utrecht, a causé la dernière guerre … ; malgré mon juste ressentiment contre l’infâme condamnation de la Loi naturelle, je fis jeter au feu cette feuille ; je mis à la place : « ces émotions furent bientôt ensevelies dans une consternation générale, par l’accident le plus imprévu et le plus effroyable. Le roi fut assassiné le 5 janvier dans la cour de Versailles… » Finalement les deux faits furent relatés dans le Précis du Siècle de Louis XV, celui qui concerne le parlement à la fin du chapitre, celui qui concerne « l’assassinat » au début du chapitre suivant.] . Quel rapport cette phrase peut-elle avoir avec le parlement de Paris ?  Je présenterais requête au roi et à son conseil, comme les Calas, mais ce serait avant d’être roué, et je  ferais l’Europe juge entre le parlement et la grammaire. Je vous parle ainsi, mes anges, parce que je vous crois plutôt ministres d’un petit fils de Louis XIV [d’Argental est « ministre » du duc de Parme à Paris] que partisans de la Fronde. Il est doux de dire ce qu’on pense à ses anges. Je vous avoue que je suis comme Platon ; je n’aime pas la tyrannie de plusieurs. Je sais que le parlement ne m’aime guère, parce que j’ai dit dans le Siècle de Louis XIV des vérités que je ne pouvais taire. Ce motif d’animosité n’est pas trop honorable. Je vous ai dit tout ce que j’avais sur le cœur ; cela me pesait. Mais que vos bontés pour moi ne s’alarment point ; je vous réponds qu’il ne subsiste aucune particule qui puisse déplaire [V* leur enverra le 13 février « cette terrible feuille qui devait tant déplaire à Messieurs. »].

 

                            Parlons du tripot pour nous égayer.

 

                            On dit que la très sublime Clairon ne veut pas ôter le rôle de Mariamne à la très dépenaillée Gaussin. Que voulez-vous ! ce n’est pas ma faute, je ne peux rendre ni les hommes, ni les filles raisonnables ; qui est-ce qui se rend justice ? quel est le prédicateur de Saint-Roch qui ne croie surpasser Massillon ?

 

                            Je me rends justice, mes anges, en disant que mon cœur vous adore.

 

                            V. »

 

 

 

 

 

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Ce qui suit n'est pas très XVIIIème siècle, mais bon , il faut se lacher parfois , c'est bon pour le coeur : http://www.dailymotion.com/video/x7f8zx_la-destinee-de-l-...

 

 

 

 

08/02/2010

Ô pauvres cœurs que nous sommes, foutus Français !

Brut de décoffrage !

 

 

« A Sophie-Frédérique-Wilhelmine de Prusse, margravine de Bayreuth

 

A Montriond près de Lausanne pays de Vaud 8 février [1757]

 

                            Madame,

 

                            Je crois que la suite des nouvelles que j’ai eu l’honneur d’envoyer à Votre Altesse Royale lui paraîtra aussi curieuse qu’atroce, et que le Roi son frère en sera surpris. a[f1] 

 

                            Il a eu la bonté de m’écrire une lettre où il daigne m’assurer de ses bonnes grâces. b[f2]  Mon cœur l’a toujours aimé. Mon esprit l’a toujours admiré. Et je crois que je l’admirerai encore davantage.

 

                            L’impératrice de Russie me demande à Pétersbourg ; pour écrire l’histoire de Pierre Ier. Mais Pierre Ier n’est pas le plus grand homme de ce  siècle. Et je n’irai point dans un pays dont le Roi votre frère battra l’armée.

 

                            Je ne sais si la nouvelle du changement de ministère en France est parvenue déjà à Votre Altesse Royale. On croit que l’abbé de Bernis aura le premier crédit. c[f3]  Voilà ce que c’est que d’avoir fait de jolis vers.

 

                            Madame, Madame, le Roi de Prusse est un grand homme.

 

                            Que Votre Altesse Royale conserve sa santé. Qu’elle daigne ainsi que Monseigneur honorer de sa protection et de ses bontés ce vieux Suisse qui lui a été tendrement attaché avec le plus profond respect dès qu’il a eu l’honneur d’être admis à sa cour. Qu’elle n’oublie pas frère V…

 

 

 


 [f1]Datées de Paris 30 janvier, elles concernent le procès de Damiens : il aurait des complices, on aurait envoyé du poison au dauphin, la Bastille est pleine. Il est question également du changement de ministres et que l’abbé de Bernis « qui a signé le traité de Vienne (alliance avec l’Autriche) a(it) les Affaires étrangères ». Ces informations seront transmises par la margravine à son frère.

 [f2]Lettre de Dresde le 19 janvier

 [f3]Il était entré au Conseil le 2 janvier, mais c’est Rouillé qui va être nommé ministre des Affaires étrangères ; Rouillé sera obligé de démissionner le 15 juin et sera remplacé par Bernis qui prêtera serment le 29 juin.

 

 

 

 

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 « A Charles de Brosses, baron de Montfalcon

 

8 février [1760] aux Délices

 

                            Monsieur,

 

                            1° Il doit vous importer fort peu, ainsi qu’au parlement, qui paye les frais du beau procès Panchaud, Sa majesté ou moi. Ainsi, permettez que je vous recommande mon bon droit, comme Agnelet.a[f1]  J’ai eu beau demander, chercher un titre, un  exemple qui prouvât que la justice de Tournay s’étend sur le fief de Genève où est située la cabane près de laquelle on a volé des noix et donné un coup de sabre. Je n’ai eu nul éclaircissement. Je présente requête au parlement pour qu’il soit ordonné aux juges de Gex de faire apparoir comme quoi la justice appartient à Tournay ; et faute de ce, le procès fait à Panchaud sera aux frais de Sa Majesté : je ne vois rien de plus juste.

 

                            Je vous supplie donc, Monsieur, de faire donner au procureur qu’il vous plaira la mienne requête. Je vous serai très obligé de cette bonté. Il faut secourir les gens en détresse.

 

                            2° Un point plus important est l’objet de délivrer la province, grande comme une épître de Lacédémonien, de douze brigades d’alguazils, qui la dévastent sans que nosseigneurs les fermiers généraux tirent un sou de ces déprédations.

 

                            Un fermier général va venir pour traiter avec la province b[f2] ; la province avec la compagnie. Vos cent dix mille livres serviront à libérer le pays, et vous produiront dix pour cent. c[f3] 

 

                            3° Une aventure de sbires contribue à la libération de la province ; la voici. Le pain manquant aux Délices, nous faisons venir de Ferney vingt-quatre coupes de blé (car du blé à Tournay ! néant d[f4] , grâce à l’administration de Chouet, qui meurt ivre et ruiné). Nous accompagnons nos voitures de Ferney d’un billet d’avis et de la permission du bacha de la province ; trois domestiques sont envoyés, l’un pour endosser la patente du bacha, les deux autres pour témoins. On nous saisit notre blé, nos équipages. Grandes plaintes, mémoires au contrôleur général, à Mgrs les fermiers généraux, à Sa majesté M. l’intendant ; procès, écritures ; enfin le contrôleur du bureau vient déclarer et signer aux Délices que les employés sont des fripons et qu’il les désavoue ; et le lendemain, le receveur vient déclarer et signer qu’ils ont fait un faux procès-verbal, et qu’ils l’ont antidaté. Leurs aveux, et copies figurées, envoyées vite en haut, comme disent les petits, et si haut même que copie en parvient à l’assemblée de nosseigneurs les fermiers généraux, le tout suivi de remontrances contre l’armée qu’ils entretiennent au pays de Gex et contre l’infernale administration de ce malheureux pays. Or, Monsieur, je vous demande sur tout cela votre protection immédiate.

 

                            4° Qu’est devenue votre Sallusterie ? e[f5]  Les discours de Gordon en français viennent de paraître. Il y a deux chapitres contre la monarchie papale et contre la monarchie jésuitique, qui ne sont pas à l’eau de rose.

 

                            Ces Anglais pensent comme ils se battent. O noï poverini becchi, fututi francesi ! f[f6] 

 

                            Mille respects.

 

                            V. »

 

 

 


 [f1]Dans L’Avocat Patelin, comédie de David-Augustin Brueys, jouée en 1706 et rééditée en 1760.

 [f2]V* a demandé à Mme d’Epinay d’envoyer son mari.

 [f3]Il s’agit de fonder une compagnie qui rachète le droit de « fournir le sel au pays de Gex » et si possible à « Genève, à Versoy, et ua pays de Vaud …(et) à l’étranger ». V* faisait le compte des dépenses et bénéfices à Fabry  le 4 janvier. Il a demandé à être le syndic : le 7 janvier à de Brosses : « Si la chose réussit, s’engage à payer (à de Brosses) une rente de dix pour cent pour la vente de Tournay », mais il ne lui versera « aucune somme comptant en signant le contrat… Les 110 000 livres, prix de Tournay seront placées dans la somme donnée au roi par la province. »

 [f4]Les documents retrouvés montreront que ce n’est pas tout à fait exact.

 [f5]Histoire de la République romaine par Salluste, en partie traduite du latin sur l’original, en partie rétablie et composée sur les fragments (1777) . V* a proposé en janvier 1759 de faire imprimer l’ouvrage à Genève

 [f6]Ô pauvres cœurs que nous sommes, foutus Français !

 

 

 

06/02/2010

cette Pucelle pour qui on m’a tant fait trembler

 

 

 

 

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Cette illustration a deux rapports ce jour, l'un avec la lettre de Volti, l'autre plus proche avec un éléphant PS qui se fait jeter par sa direction : Georges Frèche.
De l'éléphant il a l'intelligence et la mémoire .
Malheureusement, comme celui qui orne cette note, il est décoré comme un sapin de Noël, aime ça,  et ose dire avec des trémolos dans la voix et des larmes de crocodile : "quand on me dit qu'on m' aime, je suis le maître du monde ! " . Personnellement , je suis d'accord quand c'est un proche qui vous le dit, mais quand ce sont quelques électeurs , je pense immédiatement à Di Caprio à la proue du Titanic et je dis "arrête ton film avant de couler !! ".
Il y a moins d'un an ce grand sentimental avait des paroles plus proches de sa pensée réelle et , à sa décharge, il a le mérite de dire haut et clair ce que pensent bien d'autres élus.
J'étais montpelliérain à l'époque où il est arrivé au pouvoir municipal et il n'avait pas tardé à montrer son sens de la dépense et du tape-à-l'oeil avec les deniers publics .
Ma grand-mère disait que "le nom des fous est écrit partout", ce qui me permet d'affirmer que Frèche est cinglé car tout ce qui est bâti à Montpellier porte la sacro-sainte plaque "bâti, Georges Frèche étant maire- député - président du conseil régional" et tutti quanti .Sera-t-il plus modeste pour sa pierre tombale ?
Je laisse à votre réflexion ce qui suit : http://www.youtube.com/watch?v=t55CC7U82nc
Electeurs -arbitres du Languedoc-Roussillon la balle est dans votre camp ! Il est temps de sortir le carton rouge !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d’Argental

 

A Prangins 6 février [1755]

 

                            Mon cher ange, puisque Dieu vous bénit au point de vous faire aimer toujours le spectacle à la folie, je m’occupe à vous servir dans votre passion. Je vous enverrai les cinq actes de nos Chinois[f1]  ; vous aurez ici les trois autres, et vous jugerez entre ces deux façons ; pour moi je pense que la pièce en cinq actes étant la même pour tout l’essentiel que la pièce en trois, le grand danger est que les trois actes soient étranglés, et les cinq trop allongés ; et je cours le risque de tomber, soit en allant trop vite soit en marchant trop doucement. Vous en jugerez quand vous aurez sous les yeux les deux pièces de comparaison.

 

                            Mais ce n’est pas tout. Vous aurez encore quelque autre chose à quoi vous ne vous attendez pas . J’y joindrai aussi les quatre derniers chants de cette Pucelle[f2]   pour qui on m’a tant fait trembler.

 

                            Je voudrais qu’on pût retirer des mains de Mlle du Thil[f3]   ce 9è Chant de l’âne qui est intolérable ; on lui donnerait cinq chants pour un. Elle y gagnerait puisqu’elle aime à posséder mes manuscrits, et je serais délivré de la crainte de voir paraître à sa mort l’ouvrage défiguré. Ne pourriez-vous pas lui proposer ce marché quand je vous aurai fait tenir les derniers chants ?  Vous voyez que je ne suis pas médiocrement occupé dans ma retraite. Cette Histoire prétendue universelle est encore un fardeau qu’on m’a imposé. Il faut la rendre digne du public éclairé. Cette histoire telle qu’on l’a imprimée n’est qu’une nouvelle calomnie contre moi[f4]  . C’est un tissu de sottises publiées par l’ignorance, et par l’avidité. On m’a mutilé, et je veux paraître avec tous mes membres.

 

                            Une apoplexie a puni Royer d’avoir défiguré mes vers[f5]  , mais c’est çà moi à présent d’avoir soin de ma prose.

 

                            Mais que direz-vous, mon cher et respectable ami, de ce Lambert qui prive Mme Denis de ses hardes, et moi de mes livres ! Il a la hardiesse de m’écrire qu’enfin il a remis le 16 janvier au carrosse de Besançon à l’adresse de M. Fleur mon ballot avec une lettre d’avis et M. Fleur me mande du 29 janvier au soir qu’il n’a reçu ni lettre ni ballot. Ce misérable m’a trompé sur le 16 janvier comme sur le 16 décembre[f6]  . Pour Dieu ayez encore la bonté de le faire au moins rougir quand vous irez à ce théâtre allobroge où l’on a cru jouer Le Triumvirat[f7]  . Nos Suisses parlent français plus purement que Cicéron et Octave.

 

                            Je vous supplie en cas que Lambert réimprime Le Siècle de Louis XIV de lui bien recommander de retrancher le petit concile[f8]   ; j’ai promis à M. le cardinal votre oncle de faire toujours supprimer cette épithète de petit ; quoique la plupart des écrivains ecclésiastiques donnent ce nom aux conciles provinciaux je voudrais donner à M. le cardinal de Tencin une marque plus forte de mon respect pour sa personne, et de mon attachement pour sa famille . Adieu, il y a deux solitaires dans les Alpes qui vous aiment bien tendrement.

 

                            Je reçois votre lettre du 30 janvier. Ce qu’on dit de Berlin est exagéré[f9]  . Mais en quoi on se trompe fort c’est dans l’idée qu’on a que j’en serais mieux reçu à Paris. Pour moi, je ne songe qu’à la Chine, et un peu aux côtes de Coromandel. Car si Dupleix est roi je suis presque ruiné[f10]  . Le Gange et le fleuve jaune m’occupent sur les bords du Léman où je me meurs.

 

                            Toute adresse est bonne, tout va.

 

 

 

 

 

 


 [f1]L’Orphelin de la Chine

 [f2]Départ du paquet le 2 avril

 [f3]Elle avait été la dame de compagnie de Mme du Châtelet. L’affaire va se compliquer et V* va mettre en cause Darget, Frédéric, le libraire Grasset.

 [f4]Allusion à l’édition « pirate » de Néaulme et aux ennuis consécutifs.

 [f5]L’opéra de Pandore que Royer a fait remanier par Sireuil.

 [f6]Le 2 janvier il a écrit à Lambert : « Comme il m’en couterait beaucoup de racheter les in-folio et les in-quarto dont vous aviez eu la bonté de vous charger, je vous prie de les faire reporter chez Mme Denis ainsi que tous nos autres livres que nous ferons venir par les rouliers. »

 [f7]La tragédie de Crébillon créée le 23 décembre 1754, puis jouée à la Comédie française 4 fois en 1754 et 6 fois en 1755.

 [f8]Il s’agit du concile d’Embrun qu’avait présidé le cardinal de Tencin. Le 20 novembre 1754, V* écrivait à d’Argental : « Je vous avouerai que je n’ai pas trouvé dans M.  le cardinal de Tencin les bontés que j’espérais de votre oncle. »

 [f9]Le 29 janvier, il écrit à la duchesse de Saxe-Gotha qu’il ne se laisserait pas « ramener » et qu’il ne retournerait pas en Prusse malgré ce qu’on lui écrivait.

 [f10]Le 11 février, il écrit à J.-R ; Tronchin, son banquier : « Je crains toujours qu’il n’ait pris envie à cette dame Dupleix qui est toujours montée sur un éléphant de monter sur le trône. Notre Compagnie des Indes se trouverait mal de cette équipée. ». On se plaignait des dépenses occasionnées par les conquêtes de Dupleix qui de mandait des renforts ; il fut rappelé ; son successeur, Godeheu, venait de signer un traité  avec les Anglais défavorable pour la  Compagnie française le 26 décembre 1754.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

http://fr.wikipedia.org/wiki/Joseph_Fran%C3%A7ois_Dupleix

 

http://www.indiablognote.com/article-34189247.html