14/04/2018
J'ai vu votre petit fou avec son ode ... Cette espèce pullule
... Michael Cohen , avocat du tristement célèbre Donald Trump, me semble bien correspondre à ce titre , et ce n'est pas le procureur fédéral Geoffrey Berman qui dira le contraire : http://www.leparisien.fr/international/la-justice-america...
Classiquement, cul , intimidation, chantage et dollars, tout comme dans les feuilletons US à deux cents .
« A Gabriel Cramer
[vers le 20 avril 1763]
Je suppose que vous avez envoyé ces cartons à M. Philibert, ou que vous les enverrez lundi avec celui de palès 1 et de gnomonstres 2. Je vous supplie de m'envoyer ce soir huit exemplaires de chaque carton . J'ai vu votre petit fou avec son ode . Cela ressemble comme deux gouttes d'eau au Pauvre Diable 3. Cette espèce pullule . »
1 Allusion au 21 avril , voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Pal%C3%A8s
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13/04/2018
C’est à ceux qui font du bien dans ce monde à être les favoris
...
« A Louise-Dorothée von Meiningen, duchesse de Saxe-Gotha
Aux Délices par Genève 16 avril 1763 1
Madame, Les Calas diront qu’ils prieront Dieu pour Votre Altesse Sérénissime ; mais je crois qu’elle leur fait plus de bien qu’ils ne lui en feront jamais. J’admire toujours que de pauvres diables disent qu’ils protégeront les grands auprès de Dieu. Ne voilà-t-il pas une belle protection ? Il me semble que si quelqu’un devait avoir du crédit auprès du Créateur, ce serait, madame, une âme comme la vôtre. C’est à ceux qui font du bien dans ce monde à être les favoris du Maître qui dispose du monde présent et du monde à venir.
Il y a deux ans que j’ai cessé d’écrire au roi de Prusse. Tant qu’il n’a pu faire autre chose que de verser du sang, j’ai respecté cette sorte de gloire. Mais celle dont il se couvre aujourd’hui étant plus humaine, elle m’intéresse davantage et m’enhardira jusqu’à le féliciter d’être Trajan, après avoir été César.
Je crois avoir mandé à Votre Altesse Sérénissime que M. le prince Louis de Virtemberg était devenu philosophe suisse, et qu’il était retiré à quelques lieues de chez moi avec madame sa femme, qu’il veut faire déclarer princesse 2. Ces déclarations sont sujettes à quelques inconvénients. On dit que madame la duchesse de Virtemberg, la régnante, ou non régnante, qui n’a plus ni père, ni mère, ni mari, pourrait bien se retirer avec son frère et se faire philosophe aussi. Pour moi chétif, j’avoue, madame, que c’est à votre cour que je voudrais bien philosopher. Mais je suis si vieux, j’ai si peu de santé, que je ne peux plus raisonnablement espérer un second voyage à Gotha, et c’est là ma plus grande tribulation.
Je viens d’envoyer à Genève pour savoir si vos ordres touchant le Corneille ont été exécutés. Ils le sont, madame, Votre Altesse Sérénissime signale partout ses bontés. Qu’elle daigne agréer mon profond respect. »
1 La duchesse a écrit le 2 avril 1763 : « […] je vous ai monsieur une obligation infinie de ce procès [des Calas] ; pour cette fin monsieur vous recevrez au premier jour vingt-quatre louis de ma part par les mains des Ohlenschläger de Frankfurth […] . Il y a déjà près d'un an que la même somme doit vous être parvenue […] pour l'ouvrage du grand Corneille . Comme vous n'en avez point fait mention dans aucune de vos lettres je suis en doute si vous l'avez reçue . De grâce monsieur daignez me dire ce qui en est […] . »
2 Louis-Eugène, prince de Wurtemberg s'est installé au château de Renan ; voir sa lettre à V* du 30 mars 1763 qu'il termine en le remerciant pour le « chocolat excellent » qu'il en a reçu, « présent le plus convenable qu'on puisse faire à un homme marié ; aussi ma petite femme vous en remercie . » Voir lettre 47 (datée du 20 mars) : https://books.google.fr/books?id=AeJkAAAAcAAJ&pg=PA4586&lpg=PA4586&dq=pr%C3%A9sent+le+plus+convenable+qu%27on+puisse+faire+%C3%A0+un+homme+mari%C3%A9%C2%A0;+aussi+ma+petite+femme+vous+en+remercie+voltaire+1763&source=bl&ots=u-rxF8tkm4&sig=YnyTBwpdPyuMVMASLi5ofxQCbkQ&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwj3ufj6_rTaAhVHcRQKHeQxAQcQ6AEILjAA#v=onepage&q=pr%C3%A9sent%20le%20plus%20convenable%20qu'on%20puisse%20faire%20%C3%A0%20un%20homme%20mari%C3%A9%C2%A0%3B%20aussi%20ma%20petite%20femme%20vous%20en%20remercie%20voltaire%201763&f=false
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12/04/2018
un contresens de polichinelle causé par un alinéa et par la ponctuation . Cela est bien douloureux
... Sera-ce le cas ce jour à Berd'huis-la-renommée, qui, entre autres , se flatte d'avoir deux cents footeux, preuve de qualité de vie s'il en est ?
Plus que douloureux ce contresens
« A Gabriel Cramer
[avril 1763 ?]
N.b. caro .
Lisez dans le second tome czar page 211, au milieu de la page, un contresens de polichinelle causé par un alinéa et par la ponctuation 1 . Cela est bien douloureux.
Il faudrait au moins corriger à la main . »
1 Un nouveau paragraphe ayant été commencé, alors qu'il ne fallait qu'une virgule, le sens du passage est compromis . La faute fut corrigée dans les éditions suivantes . Voir : https://fr.wikisource.org/wiki/Histoire_de_l%E2%80%99empire_de_Russie_sous_Pierre_le_Grand/%C3%89dition_Garnier/Avertissement_de_Beuchot
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je pense qu'à présent ces lettres ne peuvent faire ni bien ni mal
... FN ? LR ? PS ? CGT ? FO ? CFTC ? FEN ? FSU ? MEDEF ? PUMSUD ? SNADGI ? SNI ? UGFF ? UMP ? USTICA ? ...
Pour certaines, on connait leur pouvoir de nuisance, pour une activité bienfaisante, la question reste en suspens .
« A Philippe Debrus
[avril 1763]1
Hé bien, il n'y a pas si grand mal qu'on ait arrêté ces deux volumes des Lettres toulousaines, mais je pense qu'à présent ces lettres ne peuvent faire ni bien ni mal quand les procédures de Toulouse seront parties pour Paris .
Si monsieur Debrus veut faire donner à la servante un louis d'or de ma part, M. Cathala le lui remboursera . Je le supplie de vouloir bien faire mes compliments à M. Dumas et à Mme Calas . J'ignore si M. Dumas a été à l'audience de M. le duc de Choiseul . Je présente mes obéissances à Monsieur Debrus et à M. de Végobre . »
1 La date est portée sur le manuscrit .
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11/04/2018
Si on me demande comment il faut défricher un désert et donner du pain à des familles qui n'en avaient pas, je le dirai bien
... Ainsi se prépare Emmanuel Macron, prêt à tout comme vous le voyez, pour l'interview de ce mercredi face à Jean-Pierre Pernaut .
Pourquoi JPP me direz-vous ? tout simplement parce qu'à l'heure de l'apéro, c'est un pernod ou rien du tout !
Et une ch'tite mousse pour décoller la menteuse ! Chacun ses goûts !
« A Etienne-François de Choiseul-Stainville, duc de Choiseul-Stainville
[avril 1763]1
Mon protecteur,
Si on me demande comment il faut défricher un désert et donner du pain à des familles qui n'en avaient pas, je le dirai bien, mais j'ignore comment il faut présenter au roi le détail de Fontenoy, l'érection de l’École militaire, et les autres évènements qui ne peuvent choquer que sa modestie . J'ignore surtout si on peut lui présenter cette édition, qui est pourtant la neuvième . Tout ce que je sais c'est que je prends la liberté de l’adresser à mon protecteur qui en fera tout ce qu'il voudra . Il sait mieux que moi quid deceat quid non 2.
Je ne demanderai jamais 3 rien qui puisse être le moins du monde hasardé . Sa bonté pour moi me tient lieu de tout . Je suis comme le bourgeois gentilhomme, j'aime mieux être incivil qu'importun 4.
Je lui souhaite de fond de mon âme succès dans toutes ses entreprises, gaieté inaltérable, et point de gravelle .
La veille marmotte des Alpes 5 est à ses pieds avec le plus tendre respect .
V.
Le paquet part par la même poste . »
1 L'édition de Kehl place la lettre en mars 1762 . La nouvelle édition de l'Essai sur l'histoire générale, dont le volume VIII , aux chapitres XLIII-LX, contient une version étendue de ce qui doit former plus tard le Précis du siècle de Louis XV, est le seul ouvrage que V* puisse à cette époque songer à offrir au roi ; or l'impression de ce volume semble avoir été terminée à la fin du mois de mars 1763 . V* en envoya d'abord quelques exemplaires à des amis (voir lettre du 2 avril 1763 à d'Argental : ) ; en conséquence la présente lettre ne peut être placée au plus tôt que dans la première moitié d'avril .
2 Ce qui convient, ce qui ne convient pas ; Horace, Épîtres, I, VI, 62 .
3 V* a d'abord écrit demande assurément, remplacé par ces deux mots .
4 Le Bourgeois gentilhomme, III, 4 .
5 des Alpes, ajouté par V* au dessus de la ligne .
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10/04/2018
Il raie l'endroit où il dit qu'on devait lui ériger une statue . C'est bien dommage
...Eh oui ! Fanfoué Hollande met la dernière main à son livre superflu, on lui a fait remarquer que statufié, les pigeons et autres volatiles viendront lui caguer sur le crâne, tout comme ils l'ont déjà fait sans respect de la fonction présidentielle .
« A Gabriel Cramer
[vers le 13 avril 1763]
Je supplie instamment monsieur Cramer de ne pas négliger les cartons et les errata . Ils sont d'une nécessité absolue .
On m'assure que Jean-Jacques fait aussi des cartons . Il raie l'endroit où il dit qu'on devait lui ériger une statue . C'est bien dommage . »
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nous avons le ridicule de demander la santé à un malade. Il n’y a que le ridicule de prier les saints qui soit plus fort
... No comment .
« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental
et à
Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'ArgentaI
13 avril [1763] aux Délices 1
Mes divins anges, je vois avec peine, en écrivant, ce que j’écris ; mon clerc est bien malade 2, et moi aussi ; maman Denis a un engorgement au foie. Nous sommes tout auprès d’Esculape-Tronchin, mais Esculape à la goutte, et nous avons le ridicule de demander la santé à un malade. Il n’y a que le ridicule de prier les saints qui soit plus fort. Mes anges nous ne sommes nullement de votre avis sur la figure d’Antigone au mariage d’Olympie. Nous savons ce que c’est que d’assister à des mariages. Vous ne nous aviez jamais fait cette objection ; pourquoi la faites-vous aujourd’hui ? quel ennemi vous a parlé contre nous ? comment pouvez-vous me dire qu’Antigone a les raisons les plus fortes pour s’opposer à ce mariage ? Il n’en a certainement aucune ; il n’a pas le moindre droit, il n’a pas la possibilité, il est hors du temple dans le parvis . Il faudrait qu’il fût fou pour troubler les cérémonies sacrées. Comment peut-il empêcher que Cassandre donne la main à son esclave ? Il n’est sûr de rien ; il n’a encore pris aucune mesure ; il n’a que des doutes, il n’est venu que pour les éclaircir. Dira-t-il : Je m’oppose à ce mariage, parce que je crois Olympie fille d’Alexandre 3? Tout le monde, le grand-prêtre, Cassandre, Olympie, répondrait , Tant mieux, c’est un mariage fort sortable ; vous n’êtes point en droit de vous y opposer ; vous ne connaissez pas seulement Olympie . Le droit civil et le droit canon sont contre vous . De quoi vous avisez-vous de faire du bruit à la messe ?
Antigone n’est donc pas si sot que de faire un tapage inutile . Il s’y prend plus prudemment ; il soulève les peuples, et fait venir des troupes . Il agit en prince, en ambitieux, en méchant homme.
Sentez-vous bien, mes anges, à quel point il serait ridicule de faire le mariage devant un confident qui ensuite en rendrait compte à Antigone ? Je suis si convaincu de tout ce que je vous dis, que le parterre même ne me ferait pas changer de sentiment. Cette pièce d’ailleurs n’est point du tout dans le système ordinaire du théâtre. Elle nous a fait un très grand effet, à nous autres habitants des Alpes, qui ne connaissons point la tyrannie de l’usage ; le spectacle en est fort beau. Si vous aviez vu Statira entourée de ses prêtresses, et la scène où Olympie (en embrassant sa mère) lui avoue en larmes qu’elle aime le meurtrier de son père et de sa mère ; si vous aviez vu notre bûcher, vous auriez eu du plaisir comme nous. L’hiérophante est un digne prêtre . Catholiques, huguenots, luthériens, déistes, tout le monde l’aime. Je ne réponds point de Paris . Je crois bien que la cabale de Fréron criera, et c’est pourquoi j’ai toujours été dans le dessein de hasarder cette tragédie plutôt à l’impression qu’au théâtre. Mes chers anges, vous la ferez jouer si vous voulez ; je n’ai sur cela aucune volonté que la vôtre. Vous vous doutez bien qu’il m’importe assez peu quelle pièce on représente dans une ville que j’ai quittée pour jamais, quand la moitié de la ville s’efforçait de louer Catilina, et que tous les Mercure et toutes les brochures m’accablaient de mépris en croyant faire leur cour à madame de Pompadour. Après avoir vécu malheureusement pour le public, j’ai pris le parti de vivre pour moi. J’avoue que l’an passé je fus un peu trop séduit d’Olympie, mais je me suis tempéré.
Jean-Jacques ne se tempère pas comme moi. Jean a écrit à Christophe. Il y a un mois que sa lettre est imprimée 4, mais il n’y en a eu que trois exemplaires dans Genève. L’abbé Quesnel5 l’a eue à Versailles. Malheureusement l’auteur fait des cartons 6, et c’est ce qui retarde la publicité de ce modeste ouvrage. L’auteur y disait qu’on aurait dû lui élever des statues 7. On lui a fait voir qu’en effet on pourrait bien lui en dresser une dans la place de Grève, qu’à la vérité elle ne serait pas ressemblante, mais qu’il y aurait un écriteau dans le goût de celui d’I.N.R.I. . Enfin il cartonne , et moi je cartonne aussi l’Histoire générale, de peur de l’I.N.R.I.
Vous ne me parlez point, mes anges, de l’incendie de l’Opéra 8. C’est une justice de Dieu : on dit que ce spectacle était si mauvais, qu’il fallait tôt ou tard que la vengeance divine éclatât.
Je suis en peine de mon contemporain le président Hénault . Il aura pris sa pleurésie à Versailles. Cet accident devrait le corriger. J’ai connu une femme qu’une grande maladie guérit de sa surdité. Le président est sourd, et moi aussi ; mais j’ai par-dessus lui une propension extrême vers l’aveuglement. J’ai perdu ma jolie petite écriture, les yeux me cuisent. Je finis en baisant le bout de vos ailes avec les respects les plus tendres.
V. »
1 Manuscrit olographe dont V* a numéroté les pages de 1 à 9 .
2 Entre les lettres du 3 avril 1763 et celle du 25 avril 1763, on n'en a aucune de la main de Wagnière .
3 Lapsus pour Cassandre .
4 Les premiers exemplaires semblent être parvenus à Genève au milieu de mars, mais l'ouvrage ne semble pas avoir été mis en vente avant le 21 avril 1763 ; voir Louis-J. Courtois : Chronologie critique de la vie et des œuvres de Jean-Jacques Rousseau : http://ccfr.bnf.fr/portailccfr/jsp/index_view_direct_anonymous.jsp?record=bmr%3AUNIMARC%3A10790848
5 Il doit s'agir du Quesnel qui a été précepteur du duc de Penthièvre : https://www.idref.fr/069148732
6 Il n'y a pas de cartons dans le livre de Rousseau comme le reconnaitra V* dans une lettre du 25 avril 1763 à d'ArgentaI : « Il n'a point fait de cartons, comme on le croyait, il persiste toujours à dire qu'il fallait lui élever des statues ... »
7 Rousseau écrit à la fin de sa Lettre à M. de Beaumont : « oui, je ne crains point de le dire, s'il existait en Europe un seul gouvernement vraiment éclairé dont les vues fussent utiles et saines, il eût rendu des honneurs publics à l'auteur de l'Emile, il lui eût élevé des statues. » La « statue » dont parle V* ensuite est l'effigie qu'on brûlait en place de Genève dans les cas d'exécution par contumace .
8 Il y eut un incendie à l'Opéra le 6 avril 1763 : http://classes.bnf.fr/essentiels/grand/ess_1161.htm
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