01/10/2014
Je fais du bien dans mes terres aux autres et à moi . Voilà par où il faut finir
...
« A Alexis-Claude Clairault 1
à Paris, rue du Coq
27 août 1759 2
Votre lettre,3 monsieur, m'a fait autant de plaisir que votre travail m'a inspiré d'estime ; votre guerre avec les géomètres au sujet de la comète me parait la guerre des dieux dans l'Olympe , tandis que sur terre les chiens se battent contre les chats ; je suis effrayé de l'immensité de votre travail ; je me souviens qu’autrefois quand je m'appliquais à la théorie de Neuton, je ne sortais jamais de l'étude que malade ; les organes de l'application et de l’intelligence ne sont pas si bon chez moi que chez vous . Vous êtes né géomètre, et je n'étais devenu votre disciple que par hasard . Votre dernier travail doit certainement honorer la France ; les Anglais ne peuvent pas avoir tout dit . Neuton avait fondé ses lois en partie sur celles de Kepler, et vous avez ajouté à celles de Neuton ; c'est une chose bien admirable d'être parvenu à reconnaître les inégalités que l'attraction des grosses planètes opère sur la route des comètes ; ces astres que nos pères les Grecs ne connaissaient qu'en qualité de chevelus selon l'étymologie du nom 4, et en qualité de méchants, comme nous connaissons Clodion le Chevelu,5 sont aujourd'hui soumis à votre calcul, aussi bien que les astres du système solaire, mais il faudrait être bien difficile pour exiger qu'on prédit le retour d'une comète à la minute, de même qu'on prédit une éclipse de soleil ou de lune . Il faut se contenter de l'à peu près dans ces distances immenses, et dans ces complications de causes qui peuvent accélérer ou retarder le retour d'une comète . D'ailleurs, la quantité de la masse de Jupiter et de Saturne, peut-elle être connue avec précision ? Cela me parait impossible . Il me semble que quand on vous accordera un mois d'échéance pour le retour d'une comète, comme on en accorde pour les lettres de change qui viennent de loin, on ne vous fera pas une grande grâce, mais quand on vous avouera que vous faites honneur à la France et à l'esprit humain , on ne vous rendra que justice . Plût à Dieu que notre ami Moreau Maupertuis eût cultivé son art comme vous , qu'il eût prédit seulement le retour des comètes au lieu d'exalter son âme pour prédire l’avenir, de disséquer des cervelles de géants pour connaître la nature de l'âme, d'enduire les gens de poix-résine pour les guérir de toutes sortes de maladies, de persécuter Koenig, et de mourir entre deux capucins .
Au reste , je suis fâché que vous désigniez par le nom de neutoniens ceux qui ont reconnu la vérité des découvertes de Neuton . C'est comme si on appelait les géomètres euclidiens . La vérité n'a point de nom de parti, l'erreur peut admettre des mots de ralliement ; on dit, janséniste, Moliniste, Quiétiste, pour désigner différentes sortes d'aveugles ; les sectes ont des noms, et la vérité est vérité . Dieu bénisse l'imprimeur qui a mis les altercations de la comète au lieu d'altérations ; il a eu plus raison qu'il ne croyait ; toute vérité produit altercation . Je pourrais bien me plaindre aussi à mon tour, de ceux qui ne m'ont pas rendu justice quand j'ai mis le premier en France le système de Neuton au net ; mais j'ai essuyé tant d’injustices ailleurs, que celle-là m'a échappé dans la foule . Je suis enfin parvenu à ne plus mesurer que la courbe de mes nouveaux semoirs tracent au bout de leurs rayons . Le résultat est un peu de froment, mais quand je me suis tué à Paris pour composer des poèmes épiques, des tragédies et des histoires, je n'ai recueilli que de l'ivraie . La culture des champs est plus douce que celle des lettres , je trouve plus de bon sens dans mes laboureurs et dans mes vignerons, et surtout plus de bonne foi et de vertu, que dans les regrattiers 6 de la littérature qui m'ont fait renoncer à Paris , et qui m'empêchent de le regretter . Je mets en pratique ce que l'Ami des Hommes 7 conseille . Je fais du bien dans mes terres aux autres et à moi . Voilà par où il faut finir. J'ai fait naître l'abondance dans le pays le plus agréable à la vue et le plus pauvre que j'aie jamais vu . C'est une belle expérience de physique de faire croître quatre épis où la nature n'en donnait que deux . L'académie 8 de Cérès et de Pomone valent bien les autres .
Feliqui potuit rerum cognoscere causas,
Fortunatus et ille deos qui novit agrestes .9
J'ai l'honneur d'être avec tous les sentiments de la plus respectueuse estime
monsieur
votre très humble et très obéissant serviteur
Volt.
Au château de Ferney pays de Gex par Genève
Présentez mes respects je vous prie à tous ceux de vos confrères qui voudront bien se souvenir de moi . »
1 Voir : http://fr.wikipedia.org/wiki/Alexis_Claude_Clairaut
et : http://www.visitvoltaire.com/f_e_alexis-claude_clairaut.htm
2 Minute corrigée de la main de V* et titrée par lui : « réponse à M. Clairault 27 août 1759 » avec une note de Wagnière « imprimée dans le commentaire sur les œuvres de l’auteur de la Henriade, fait par Wagnière » ; la fin manque à partir de J'ai l'honneur … ; édition Les oreilles des bandits de Corinthe, avec une lettre de M. de Voltaire sur les comètes, 1772, faite sous les yeux de V* et dont par conséquent on donne ici le texte plutôt que celui du Journal encyclopédique et celui du Commentaire historique .
3 Clairault écrivait le 16 août 1759 : « […] J'ai donc imaginé que l'intérêt que vous prenez au système de Newton […] vous engagerait à jeter les yeux sur les efforts que j'ai faits en dernier lieu pour contribuer à l'avancement de ce système . C'est la fixation du retour de la comète annoncée par Halley, opération que j'ai faite en appliquant ma détermination générale des perturbations que les corps célestes se causent mutuellement . » La lettre était accompagnée de deux mémoires, et de l'annonce de l'ouvrage entier lorsqu'il serait imprimé : Théorie du mouvement des comètes …, 1759 .
4 Kometos dont le sens est bien celui-ci .
5 Clodion le Chevelu, fils du mythique Pharamond, fut roi des Francs de 428 à 448 .
6 Un regrattier est un vendeur de seconde main . V* désigne ici les spéculateurs de bas étage de la marchandise littéraire, contrefacteurs et pirates des ouvrages d'autrui .
7 Victor Riqueti, marquis de Mirabeau, l'Ami des hommes ou Traité de la population, 1756-1758, déjà vu dans la lettre du 25 novembre 1758 à Cideville : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2013/12/15/quand-vous-serez-a-paris-parlez-nous-des-sottises-que-vous-y-5247040.html
8 L'édition du Commentaire historique corrige en Les académies .
9 Heureux qui a pu connaître les causes des choses , Fortuné aussi celui qui connait les dieux agrestes . Virgile, Georgiques, II,49, 493.
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30/09/2014
on sait à Paris combien ma philosophe a eu de courage
... Oui, Mam'zelle Wagnière, c'est bien de vous qu'il s'agit .
« A ma belle philosophe
Louise-Florence-Pétronille de Tardieu d'Esclavelles d'Epinay
[25 août 1759]1
Il faut absolument que j'aille voir ma philosophe . Tous les jours sont pour moi le jour de sa fête . Je ne passe pas les miens en fêtes, avec ma détestable santé . La vue de ma courageuse philosophe me ranimera .
J'ai reçu une lettre de M. d'Epinay 2 mais je n'ai point répondu afin de ne pas être soupçonné d'être indiscret si on sait à Paris combien ma philosophe a eu de courage . »
1 La date est choisie sur l'hypothèse que la lettre a été écrite le jour de la fête de Mme d'Epinay, à savoir la st Louis, le 25 août . Le mot courageuse fait rappel de l'inoculation récente de Mme d'Epinay ; voir lettre du 5 août 1759 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2014/09/06/nous-ne-manquerons-pas-de-venir-admirer-le-courage-et-voir-l-5441715.html
2 Dont elle est séparée , celui-ci ayant été trop infidèle ; voir : http://fr.wikipedia.org/wiki/Louise_d%27%C3%89pinay
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Je ne crois pas qu'il y ait dans le monde entier une âme plus perverse, un scélérat plus consommé dans le crime, un avare plus lâche, un menteur plus hardi, un homme plus signalé par son ingratitude parmi les ingrats, que le nommé ...
... Vous pouvez à votre aise et selon votre mauvaise humeur mettre le nom de votre choix à la suite de cette citation . Je vous fais confiance .
Si cette tête peut faire peur, craignez encore davantage celles qui sont au-dessus d'un superbe costard-cravate
« A Charlotte-Sophie Von Altenburg, comtesse Bentinck
25 août [1759] au soir
Il me semble , madame, que vous n'avez pas assez de joie de l'incident de votre grand procès gagné contre M. Barrabas . J'ai donc les passions plus vives que vous . Je sacrifie même au plaisir de voir un chicaneur fripon dans le train d'être puni, le plaisir de vous parler de pièces de théâtre .on dirait à votre lettre que vous vous intéressez autant à vos amusements qu'à vos affaires . Je ne pense pas ainsi, et je vous dirai comme Chicaneau à Isabelle
Et tu fuis les procès ! C'est méchanceté pure .1
Je ne respire que procédures, amendes, confiscations, condamnations contre votre infâme chicaneur, et je vous supplie très instamment de présenter mes sincères respects à votre avocat aulique . C'est un génie du premier ordre . Il s'est conduit dans cette affaire si épineuse mieux que Tribonien 2, Cujas 3 et Bartole 4 n'auraient jamais fait . Je l'admire et je le remercie . Je ne crois pas qu'il y ait dans le monde entier une âme plus perverse, un scélérat plus consommé dans le crime, un avare plus lâche, un menteur plus hardi, un homme plus signalé par son ingratitude parmi les ingrats, que le nommé Barrabas ; et je vous conjure de montrer cette lettre à votre illustre avocat .
Pour les affaires publiques, madame, je ne vous en dirai mot . Je ne songe dans ma solitude qu'à bâtir, à planter, à faire un théâtre dans mon château . Ma nièce joue comme Mlle Clairon . Je veux faire une tragédie d'une nièce arrivant à Francfort avec un passeport du roi de France, arrêtée par un Freitag, saucée dans les ruisseaux, trainée en prison, volée et couchée sans domestique entre quatre soldats la baïonnette au bout du fusil 5. Mais admirez ma bonne âme . Je m'intéresse plus encore à votre grand procès et à M. du Triangle 6. Adieu madame, j'ai peur de dire des sottises , je vous conjure de daigner m'apprendre où vous en êtes de vos affaires . Parlez-moi de votre plaisir , mais parlez-moi de vos intérêts . Mon plaisir et mon intérêt sont de vous être attachés avec le plus tendre respect .
V. 7
Plusieurs lettres de Saxe disent que les Russes ont été battus . Je ne m'intéresse à tous ces meurtres qu'autant qu'ils pourront servir à ramener la paix .
Est-il vrai qu’on s’est battu près de Minden dans les terres de M. le comte de Lippe ? »
1 Les Plaideurs, de Racine , Ac. II, sc. 6 ; .http://books.google.fr/books?id=_I1RAAAAcAAJ&pg=PA67&lpg=PA67&dq=Et+tu+fuis+les+proc%C3%A8s%C2%A0!+C%27est+m%C3%A9chancet%C3%A9+pure+.&source=bl&ots=fIJwlLmqD7&sig=FlpVGd_Gy4phAT7aAiiGNrLM1y8&hl=fr&sa=X&ei=-oQqVLvYHcLzPLuQgLgF&ved=0CCsQ6AEwAg#v=onepage&q=Et%20tu%20fuis%20les%20proc%C3%A8s%C2%A0!%20C%27est%20m%C3%A9chancet%C3%A9%20pure%20.&f=false
2 Juriste célèbre, ministre de Justinien .Voir : http://fr.wikipedia.org/wiki/Tribonien
3 Jacques Cujas, fameux professeur de droit du XVIè siècle . Voir : http://fr.wikipedia.org/wiki/Jacques_Cujas
4 Bartolo (de Saxoferrato) , juriste italien du XIVè siècle . Voir : http://fr.wikipedia.org/wiki/Bartole
et : http://es.wikipedia.org/wiki/B%C3%A1rtolo_de_Sassoferrato
5 Cet épisode de l' « avanie de Francfort » sera à la source des Lettres d'Amabed, publiées en 1769 ; voir la notice de ce conte, dans Romans set contes, de V* . Voir : http://fr.wikisource.org/wiki/Les_Lettres_d%E2%80%99Amabed
6 Kaunitz, voir lettre du 9 septembre 1758 à la comtesse Bentinck : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2013/10/22/tout-le-monde-avoue-qu-il-faut-etre-philosophe-qu-il-faut-et.html
7 Comme il termine au bas de la troisième page, V* ajoute t.s.v.p.
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29/09/2014
Je crois à présent tous nos grands préparatifs pour le théâtre de Polichinelle parvenus à leur fin
... Ne reste plus qu'à élire le Polichinelle-sénateur-président pour que la farce de la soi-disant opposition montre toute la qualité de sa remarquable magnifique réflexion sur l'avenir de notre France .
Raffarin-Larcher, Larcher-Raffarin, kif-kif bourricot, deux patapoufs qui pantouflent sans gène dans un sénat hypertrophique ( à leur image , justement ! ) .
Et n'oublions pas le tout aussi génial Marini qui est en mal de publicité et veut jouer les pseudo trouble-fêtes d'opérette, ou l'amant qui sort du placard . Il en sera marri, mais ne voudra jamais l'admettre car un marri nie ( je sais , je ne vous épargne rien ! mais vous le méritez bien ).
Ce type de politicienchinelle vit grassement à nos crochets
« A Ami Camp
à Lyon
22 août [1759]
Je rougis un peu, monsieur, de toutes les peines que vous et M. Tronchin vous voulez bien vous donner pour des bagatelles . Je crois à présent tous nos grands préparatifs pour le théâtre de Polichinelle parvenus à leur fin . Il ne nous faut que cent soixante pieds de fleurs et de verdure au lieu de cent aunes 1. Je réduis ma magnificence le plus que je peux . Il n'en sera pas ainsi du voyage du roi dans votre belle ville . Je crois que vous n'épargnerez pas les dépenses comme je fais .
Il n'y a encore nulle nouvelle des Russes et des Prussiens . Ceux-là peuvent s'égorger tant qu'ils voudront . Je ne m'intéresserai pas à eux comme à l'armée que le duc de Broglie aurait dû commander . Mille compliments à tous vos amis .
V. »
1 400 pieds ; http://fr.wikipedia.org/wiki/Aune
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28/09/2014
écrire, et empêcher la lésion qui nous dévore de tous les côtés dans une année fort mauvaise
... An(n)us horribilis comme disait queen Mum' ! et ce ne sont pas les livres de Montebourg et de Nicolas Sarkozy qui vont donner des solutions valables pour d'autres qu'eux-mêmes, la pompe à phinances ubuesque ne donnant qu'à ceux qui ont déjà le superflu comme les sus-nommés .
« A [Louis-Gaspard Fabry]
Aux Délices 19 août 1759
Voici monsieur la lettre du procureur de Bellai . Mme Denis et moi nous vous supplions de l'examiner . Nous ne voulons point importuner monsieur l'intendant pour cette bagatelle, nous comptons assez sur votre amitié et sur votre crédit pour nous flatter que vous voudrez bien avoir la bonté de lui écrire, et empêcher la lésion qui nous dévore de tous les côtés dans une année fort mauvaise . Je joindrai ma reconnaissance à celle de Mme Denis . J'ai l'honneur d'être avec tous les sentiments qui vous sont dus
monsieur
votre très humble et très obéissant serviteur
Voltaire . »
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27/09/2014
Cette vie là ne me déplait point . Elle est toute remplie ... Je me plains toujours selon l'usage, mais dans le fond je suis fort aise
... On croirait entendre un pilote d'Air France si l'un d'eux était capable d'un peu de franchise !
« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental
A Ferney 19 août 1759
Mon divin ange, est-ce que M. Faitema 1 n'aurait pas trouvé grâce devant vos yeux ? Voici pour vous réjouir un gros paquet contenant des choses délicieuses, un billet de M. Fabry, fermier de Gex , c'est-à-dire son reçu de son tiers de lods et ventes . Quelle lecture agréable ! Et puis une lettre à l'abbé d'Espagnac, pleine de jérémiades sur le sort des pauvres seigneurs du château, et une lettre à M. de Chauvelin l'ambassadeur . Je me console au moins avec lui de cet embarras d'affaires . Savez-vous que je passe les jours entiers dans ces discussions de toute espèce ? Il faut s'accoutumer à tout . Cette vie là ne me déplait point . Elle est toute remplie . Il est plus doux qu'on ne pense de planter, de semer, et de bâtir . Je me plains toujours selon l'usage, mais dans le fond je suis fort aise .
Je réserve les chevaliers 2 pour le temps des vendanges . Vous mon cher ange, et M. de Chauvelin qui daignez être mes médiateurs avec M. d'Espagnac, vous n'échouerez pas dans votre négociation . Lisez ma lettre à M. d'Espagnac et vous verrez si j'ai raison . Lisez aussi ma dépêche à M. de Chauvelin et vous jugerez si le conseil de Mgr le comte de La Marche n'a pas beaucoup de torts .
Enfin donc je crois que mes Russes sont près du grand Glogau . Qui croirait que la Barbarini va être assiégée par mes Russes ; et dans Glogau 3! Ô destinée ! Je n'aime point Luc, il s'en faut de beaucoup . Je ne lui pardonnerai jamais ni son infâme procédé avec ma nièce, ni la hardiesse qu'il a de m'écrire deux fois par mois des choses flatteuses sans avoir jamais réparé ses torts . Je désire beaucoup sa profonde humiliation, le châtiment du pécheur ; je ne sais si je désire sa damnation éternelle .
Mon divin ange, vous ne m'écrivez point . Vous ne me dites rien des succès que M. le comte de Choiseul à la cour de Vienne . Je sais sans vous qu'il y réussit beaucoup . Je suis toujours si enchanté que je ne lui demande rien . Je ne veux point du tout l'importuner pour ma terre viagère de Tournay . Je veux qu'il sache que je lui suis attaché par goût , par reconnaissance, et que l'intérêt ne déshonore point mes sentiments généreux .
Comment se porte Mme Scaliger ? Je suis à ses pieds, et bientôt je travaillerai sur ses commentaires. Adieu divins anges . Je souhaite à votre nation tous les succès possibles dans le continent et dans les îles .
À propos parlez-vous italien? Mille tendres respects à tous les anges .
V. »
1 La mort de Socrate, dont Faitema est le prétendu auteur .
2 Tancrède .
3 Quand elle eut épousé Karl Ludwig von Cocceji, « la Barbarini » et son mari furent exilés par Frédéric II à Glogau .Voir : http://de.wikipedia.org/wiki/Karl_Ludwig_von_Cocceji
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26/09/2014
avec [ce] que j'attends des mains de vos religieuses, je n'aurai besoin de rien ; je me flatte que cela ne sera pas cher
...
« A Ami Camp
à Lyon
17è août [1759]
J'ai arrangé tellement, monsieur, mon théâtre de marionnettes, qu'avec une centaine de bandes de clinquant 1, que j'ai , et une centaine d'aunes de verdure et de fleurs que j'attends des mains de vos religieuses, je n'aurai besoin de rien ; je me flatte que cela ne sera pas cher . Je vous supplie de vouloir bien me dire quand vous croyez que je pourrai avoir ces bouquets sacrés . J'ai l'honneur de vous écrire avant que la poste d'Allemagne soit arrivée, ainsi je ne sais aucune nouvelle . Si vous en savez de la descente en Angleterre, du voyage de la cour à Lyon, et des édits bursaux dont on menace nos bourses très vides, je vous serai fort obligé de m'en faire part . Mme Denis vous remercie de vos bontés encore plus que moi, car c'est elle qui a la rage de la comédie . Mille tendres respects à toute votre société .
Votre très humble et très obéissant serviteur
V. »
1 Voir la lettre du 24 octobre 1759 à d'Argental : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2010/10/24/on-paye-cher-les-malheurs-de-nos-generaux.html
16:28 | Lien permanent | Commentaires (0)