23/05/2017
il est convenable de garder un fonds pour les frais du procès, car les frais seront immenses
... Selon les dires de Boris Boillon, ex-ambassadeur, truqueur patenté, marchand de tapis, proche de Sarkozy, si proche que le goût pour l'argent de l'un a trouvé un écho favorable chez l'autre, et ne me demandez pas lequel des deux a commencé ni lequel a formé l'autre . Dis-moi qui tu fréquentes, etc., etc.
Qui dérangeait !
« A Philippe Debrus
[vers le 2 juillet 1762] 1
Je crois, monsieur, qu'il est convenable de garder un fonds pour les frais du procès, car les frais seront immenses . J'ai donné dix louis d'or aux deux frères . Gardons le reste pour les pressants besoins .
Je vous embrasse vous et vos amis . Faites mes compliments je vous prie à Mme Calas et à ses filles, et recevez les miens du fond de mon coeur . »
1 Le manuscrit porte la mention « R. le 4 juillet » et au verso « 4 juillet 1762 ».
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22/05/2017
la plus vertueuse mère réduite à l'état le plus horrible
... Dont je vous présente ici le triste rôle semble ignorer (mais on peut l'excuser avec un tel mari ) que "bonne renommée vaut mieux que ceinture dorée " . Il est vrai qu'avec un contrat de 95 milliards d'euros de vente d'armes à l'Arabie, Melania peut se balader avec quelques lingots autour de la taille, c'est plus seyant qu'une ceinture d'explosif made in EI-Daech .
Malgré ses rodomontades, Trump vient de baisser son froc face à des dirigeants pour qui une victoire n'a pas besoin d'être honorable, au pays du bakchich tous les coups sont permis pour acheter l'adversaire et en réalité le tenir à la gorge ( ou plus bas, si vous voyez ce à quoi je pense ) .
J'ai hâte de savoir ce que Donald va vendre au pape François, en buvant cette fois-ci du vin de messe : pour deux mille dollars de hallebardes pour Gardes Suisses ?
http://www.leparisien.fr/international/arabie-saoudite-le...
« A Louis Phélypeaux, comte de Saint-Florentin
Aux Délices, 2 juillet 1762
Monseigneur,
On me conjure de prendre la liberté de vous adresser ces pièces, et je la prends . Je vous supplie d'excuser l'attendrissement qui me force à vous importuner . Je crois l'innocence des Calas démontrée, et j'ose vous dire que plus d'une nation vous bénira si vous daignez protéger une famille malheureuse et la plus vertueuse mère réduite à l'état le plus horrible .
J'ai l'honneur d'être avec le plus profond respect,
monseigneur,
votre très humble, très obéissant et très obligé serviteur
Voltaire. »
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j'ose vous conjurer d'en parler ou d'en écrire à monsieur le chancelier avec cette bonté et cette force dont vous appuyez la justice
... Nous dit Voltaire , et moi je dis à François Bayrou d'user lui aussi de bonté et force pour appuyer la justice et bannir le piston et les passe-droit des nantis aux dépens de ceux qui n'ont pas de fortune .
Concernant une plainte contre lui pour diffamation, je suis de son côté, pour avoir connu , bien connu des créateurs/présidents/ membres de conseils d'administration d'associations internationales (de préférence pour toucher le maximum) et avoir une vie de luxe aux frais de donateurs et des collectivités dispensant des subventions ; El Sistema vit ainsi et ses dirigeants ne sont pas désintéressés, c'est le moins qu'on puisse dire .[http://www.francetvinfo.fr/politique/francois-bayrou/pour...]
« A Aymard-Charles-François, marquis de Nicolaï 1
Aux Délices près de Genève 2 juillet 1762 2
Monsieur,
Je ne doute pas que M. Tronchin ne vous envoie un exemplaire des pièces ci-jointes . Mais je satisfais à mon devoir et aux mouvements de mon cœur en prenant avec vous cette liberté .
Il s'agit d'une affaire qui étonne l'Europe et qui indigne . Il s'agit d’obtenir justice pour la famille la plus infortunée , et pour une mère qui renonce à son bien, qui fait deux cents lieues pour venir demander la mort ou la justification de son mari . L'innocence de cette famille me paraît démontrée . Si toutes les pièces ci-jointes, monsieur, vous persuadent et vous touchent j'ose vous conjurer d'en parler ou d'en écrire à monsieur le chancelier avec cette bonté et cette force dont vous appuyez la justice . Plus de cent mille hommes vous en auront obligation .
Je prends rarement la liberté de vous écrire . Je suis un vieillard hors de combat : mais mon cœur ne vous en est pas moins attaché .
Je suis avec le plus profond respect,
monsieur,
votre très humble et très obéissant serviteur
Voltaire . »
1 Voir : http://www.histoireeurope.fr/RechercheLocution.php?Locutions=Aymard-Charles-Fran%E7ois+de+Nicola%EF
2 L'allusion à Tronchin prouve que le destinataire est Nicolaï ; voir d'autres allusions à lui dans la lettre du 15 juin 1762 à Debrus : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2017/05/03/ce-ne-sont-pas-les-memes-ministres-qui-se-melent-des-rentes-5939558.html
et lettre du 14 juillet 1762 au même : « Ces pièces ont entièrement convaincu M. de Nicolaï premier président de la chambre des comptes . Il l'a mandé à M. le docteur Tronchin et à moi . »
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21/05/2017
Lisez, mon frère ; frémissez, pleurez et agissez
... Ce mot d'ordre est magnifiquement gradué , de l'information au sentiment, puis le point d'orgue : "agissez" . Eh ! oui, agissez , vous qui arrivez, tant au gouvernement qu'à la tête de quelque entreprise que ce soit ! cessez de couper le cheveux en quatre, de gloser sur ce que dit ou fait, ou ferait l'opposition, un syndicat hostile .
Voltaire doit rester un modèle de réflexion, bien entendu, mais n'oublions jamais qu'il fut homme d'action . Alors, fini le sur-place, marchons : AGISSEZ ! AGISSONS !
Ensemble, c'est mieux .
« A Etienne-Noël Damilaville
2 juillet [1762] 1
Lisez, mon frère ; frémissez, pleurez et agissez .
L'infortunée veuve demeure chez les banquiers auxquels vous avez adressé sa requête . Je vous supplie au nom de l'innocence opprimée, de tâcher de faire imprimer cette feuille au profit de cette infortunée veuve . Quand elle n'en aurait que trois louis, ce serait une petite consolation .
M. le marquis d'Argence, près d'Angoulême, a-t-il reçu le paquet ? »
1 Copie ancienne . Damilaville a écrit à V* le 29 juin 1762 : « Je n’ai point vu la veuve Calas, mais elle a été chez M. d'Argental avec M. Élie de Beaumont, son avocat […] On attend une expédition de l'arrête du parlement de Toulouse que l'on a beaucoup de peine à obtenir, et plusieurs autres pièces ; on ne veut rien entamer que toutes les armes ne soient rassemblées ; […] cette malheureuse mère voudrait que ses filles, que l'on retient au couvent à Toulouse, fussent transférées à Paris ; ce désir paraît juste et c'est la première chose que l'on demandera aussitôt qu'il sera convenable d'agir . Tous nos amis sont empressés de seconder les intentions de mon très digne et sublime Maître […] M. d'Argental m'a dit que la pauvre veuve avait l'air accablée de ses malheurs . »
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A-t-il des nouvelles des révérends pères jésuites ?
... Et en particulier du grand chef blanc, le pape François 1er ? Je m'adresse ici à notre président ou à son ministre de l'Europe et des affaires étrangères , tous deux en situation de péché à l'aune de la très sainte religion catholique, et qui s'en fichent comme de leur première gueule de bois .
« A Gabriel Cramer
[vers 1762]
Monsieur Cramer est supplié de vouloir bien faire imprimer trois exemplaires de ce feuillet . On lui sera très obligé .
A-t-il des nouvelles des révérends pères jésuites ?
Il n'a point envoyé l'épreuve de la feuille H. On attend aussi l'épreuve de la feuille L. »
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Omnia in pejus sunt / Tout va de mal en pis
... Ou de mâle en pis à Cannes, si je me fie à quelques images de starlettes hyper-mamelues, au-delà du raisonnable, avec leurs sponsors/cicerones/protecteurs/boy friends .
A voir, puis oublier très vite : http://www.closermag.fr/galerie/quand-la-tele-realite-deb...
Pis, utile celui-ci .
« A Théodore Tronchin
[1762 ?] 1
Vir supra viros mitte mihi anglicam cartam nomine Gazette . Omnia in pejus sunt 2.
V. »
1 L'édition Tronchin place à tort ce billet en 1757-1758 et le donne comme adressé à françois Tronchin, ce qui est impossible, en ce qui concerne au moins la date, le papier du manuscrit olographe ayant le filigrane p qui est postérieur à cette date .
2 Homme au-dessus des hommes, envoie-moi la feuille anglaise nommée Gazette . Tout va de mal en pis .
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20/05/2017
Il n'y a qu'un homme de qualité appelé aux premières fonctions qui puise traiter ainsi ce qui regarde le bien public ... Il ne faut qu'un ministre pour changer tout un pays
... Ami Voltaire, je fais des voeux pour que ce jugement corresponde à notre actualité politique française et que Emmanuel Macron et Edouard Philippe oeuvrent pour le "bien public" à temps complet . L'avenir en sera juge très bientôt .
A suivre ...
« Au marquis Cesare Bonesana Beccaria
[vers juin-juillet 1762] 1
Monsieur,
J'aurais dû vous remercier plus tôt, mais je n'ai pas voulu vous faire un vain compliment ; j'ai voulu connaître toute l'étendue du bienfait, et vous rendre mes très humbles actions de grâce en connaissance de cause . Ce n'est donc qu'après avoir lu votre livre 2 avec la plus grande attention que j'ai l'honneur de vous dire qu'on n'a jamais écrit rien de plus vrai, de plus sage et de plus clair . Il n'y a qu'un homme de qualité appelé aux premières fonctions qui puise traiter ainsi ce qui regarde le bien public . C'est ce qui est arrivé en Espagne au seul Don Ustariz 3, en France au duc de Sully, en Angleterre à plusieurs membres du parlement .
Ce que vous dites monsieur de l'intérêt de l'argent comprend toute cette question en peu de mots . L'interesse e sempre in ragione diretta dalle ricerche e inversa dalle offerte 4. Les théologiens qui ont tant embarrassé cette matière auraient mieux fait de ne point parler de ce qu'ils n'entendaient pas . Je vois par votre livre que le Milanais prend une face nouvelle . Il ne faut qu'un ministre 5 pour changer tout un pays . Vous avez chez vous un grand homme digne d'être secondé par vous . Je gémis que mon grand âge et mes maladies ne me permettent pas de vous admirer de plus près .
J'ai l'honneur d'être avec l'estime la plus respectueuse,
Mons. »
1 L'édition Cayrol donne cette lettre sans destinataire et la place en 1758 . L'identification du destinataire est due à Georges Avenel (édition Moland) qui date de mars-avril 1762 ; mais cependant il faut tenir compte de la date de l'ouvrage de Beccaria que V* avait dû « remercier plus tôt ».
2 Del disordine e de' rimedii delle monete nello stato di Milano, 1762 : https://it.wikipedia.org/wiki/Del_disordine_e_de%27_rimedi_delle_monete_nello_stato_di_Milano_nel_1762
3 Geronimo de Ustariz, Theorica y practica de comercio y de marina, 1742 : http://www.memoriachilena.cl/602/w3-article-9310.html
4 L'intérêt est toujours en raison directe de la demande et en raison inverse de l'offre .
5 Karl Josef , comte de Firmian, gouverneur de Milan : https://en.wikipedia.org/wiki/Karl_Joseph_von_Firmian
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