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28/10/2010

j'étais fourré dans la querelle du philosophe bienfaisant, et du petit singe ingrat

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« A Etienne-Noël Damilaville

 

28 octobre 1766

 

On aurait bien dû m'avertir, mon cher ami, que j'étais fourré dans la querelle du philosophe bienfaisant, et du petit singe ingrat [i]. Vous savez que je vous ai toujours dis que je ne connaissais pas cette lettre qu'on prétend que j'avais écrite à Jean-Jacques [ii]. Si vous la retrouvez faites-moi le plaisir de me l'envoyer, je veux voir si cette lettre est aussi plaisante que je le souhaite. Renvoyez-moi donc les trois lettres de ce Huron [iii] écrites à M. du Theil [iv].

 

Le projet de ce pauvre Boursier [v] ne reste sans exécution que parce que vous ne lui fournissez pas les secours nécessaires. S'il avait seulement deux personnes de votre caractère, il se flatterait bien de réussir. Ces deux personnes d'ailleurs ne risqueraient rien de faire le voyage. Est-il possible que personne ne veuille entreprendre une chose si importante et si aisée, lorsqu'on est sûr de la plus grande protection ![vi]

 

Point de nouvelles de Meyrin . Êtes-vous bien sûr que le paquet [vii] a été mis à a diligence ? Mes maladies augmentent tous les jours. Je m'imagine que l'élixir de Boursier pourrait seul me faire du bien, mais il faudrait que ce fût vous qui le préparât.

 

Je vous prie, mon cher ami, de faire mettre une enveloppe à la lettre de M. d'Alembert [viii], et d'envoyer l'autre à son adresse.

 

Comme je vous embrasse ! »

 

i Il s'agit de Hume et de JJ Rousseau ; cf. lettre du 14 juillet. Dans la lettre suivante :

http://www.voltaire-integral.com/Html/26/03_Hume.html : « Je me trouve impliqué dans cette affaire . Le sieur Rousseau m'accuse de lui avoir écrit en Angleterre une lettre dans laquelle je me moque de lui . Il a accusé M. d'Alembert du même crime. »

 

ii Lettre au docteur Pansophe :

http://www.voltaire-integral.com/Html/26/02_Pansophe.html

Cf. lettres du 2 et 23 juin à Damilaville . http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2009/06/02/c...

 

 

iii JJ Rousseau, bien sûr ! V* écrit L'Ingénu, conte qui paraitra dans l'été 1767, et dont le héros est un Huron.

http://www.audiocite.net/livres-audio-gratuits-romans/vol...

 

iv Lettres écrites par JJ Rousseau pendant son séjour à Venise, et qui, selon V* montrent qu'il était « domestique » de M. de Montaigu et non pas secrétaire d'ambassade comme il le prétendait ; cf. lettres du 17 septembre 1765 aux d'Argental et celle du 6 novembre 1766. JJ Rousseau était premier secrétaire de Montaigu.

http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2010/09/16/p...

http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2009/11/07/a...

Lettre 15 et lettre 97 : http://classiques.uqac.ca/classiques/Rousseau_jj/lettres_...

 

v= V* lui-même ! Il s'agit de son projet de « colonie » philosophique à Clèves; cf. lettres du 23 juillet à Diderot et d'Alembert et du 4 août à Damilaville.

http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2010/07/23/s...

http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2010/08/02/d...

 

vi Celle de Frédéric II.

 

vii La réponse de Diderot .

 

viii Celle qu'il a écrite à Beaumont, avocat des Sirven, et qui porte une adresse.

27/10/2010

Ma bonne santé et ma mort sont également fausses.

 MST non transmissible par le Net : http://www.deezer.com/listen-5573726

M. de Béthisy n'a jamais chanté ceci avec Volti, j'en suis sûr  :  http://www.deezer.com/listen-2258696

 

bonnet de nuit.jpg

 

 

« A Marie-Louise Denis

rue Bergère, vis-à-vis l'hôtel des Menus à Paris

 

26 octobre [1768]

 

Je reçois la lettre de ma chère nièce du 21 . Je ne sais pas pourquoi M. de Béthisy [i] exalte tant ma bonne santé. Il ne m'a jamais vu qu'en bonnet de nuit, et je ne suis pas sorti du château depuis que vous en êtes partie [ii]. On me disait mort à Fontainebleau [iii]. Ma bonne santé et ma mort sont également fausses.

 

Si j'avais encore un peu de forces, je prendrais mes mesures pour aller vivre ailleurs. Il règne ici une maladie horrible qui désole la moitié du village et du pays de Gex. C'est un mélange d'écrouelles et de lèpre. Ceux qui en sont attaqués ont la mauvaise honte de ne se montrer à aucun médecin, à aucun chirurgien. Les troupes qu'on nous a envoyées ont ajouté la vérole à ces deux horreurs, et ont fait gémir le malheureux paysan qui est ruiné.

 

La maladie des coquins dont vous me parlez n'est pas moins incurable. L'Homme aux quarante écus est un ouvrage sage et utile qui a plu au ministère et surtout à M. Bertin, mais on dit qu'on y combat le sentiment d'un conseiller au Parlement. Cela est effroyable [iv].

 

Le Siècle de Louis XIV part aujourd'hui pour Paris. Vous le recevrez bien tard, et encore faudra-t-il s'adresser à la chambre syndicale.

 

Je ne pouvais m'empêcher de prévenir le président Hénault, l'article où il est jugé et condamné est très bien fait [v]. On me l'attribuait. J'ai dû me justifier [vi]. Son amour propre est cruellement blessé. Il affecte de l'indifférence, et il est percé au fond du cœur. Ce scélérat de La Beaumelle a fait imprimer cette satire sous le nom du marquis de Bélestat, jeune homme de Languedoc de beaucoup d'esprit et de mœurs charmantes [vii]. C'est Chirol, l'homme de Cramer, qui a imprimé l'ouvrage. La Beaumelle est un ignorant audacieux qui écrit quelquefois des morceaux pleins de chaleur et de force.

 

Je m'intéresse davantage aux Guèbres de Linant [viii], et non moins aux Scythes que Lekain devrait bien rejouer. Il me doit à ce qu'il me semble cette justice.

 

C'est Jaco Tronchin qui a été dire que j'avais fait une tragédie. Ce bavard de Cramer l'avait imaginé parce qu'il avait vu des vers sur ma table. Il a fait vraiment bien d'autres indiscrétions. Mais il a parlé en l'air, et j'ai lavé la tête à Jaco, ainsi que la tête chauve et poudrée de Gabriel [ix]. J'aime la vôtre, j'aime votre cœur. Je vous embrasse tendrement. Me voilà las d'écrire de ma main, mais non pas de m'entretenir avec vous. Embrassez pour moi les deux enfants [x]. M. Dupuits doit avoir reçu à Hornoy un gros paquet par M. de Courcelles. Vous savez notre dernière déconfiture en Corse [xi]. »

 

ii Depuis le mois de mars 1768, cf. lettres de mars.

 

iii Ce bruit a couru le 10 octobre.

 

iv Le 15 mars, à son neveu d'Hornoy, V* donne son avis sur les critiques sur l'Homme aux quarante écus : « Vous souvenez-vous d'une certaine qualification des Quarante écus , comme contraire au respect dû aux personnes en place , ... Ces personnes en place sont des faiseurs de brochures qui dans leurs greniers avaient proposé de nouveaux systèmes de finance. C'est de ces gredins qu'on se moquait dans l'Homme aux quarante écus. On les y appelle par dérision les anciens ministres, l'ancien gouvernement. Les gens qui trouvèrent ce livre entre les mains d'un nommé Josserand, en voyant ces mots : gouvernement, ministres, contrôleurs généraux, s'imaginèrent que c'était en effet du contrôleur général et des ministres réels qu'on parlait ». L'Homme aux quarante écus est une réponse contre l'ouvrage du physiocrate Le Mercier de La Rivière : L'ordre essentiel et naturel des sociétés politiques de juin 1767. Le conte fut condamné par le Parlement de Paris le 24 septembre 1768.

 

vC'est l'Examen de la nouvelle histoire de Henri IV, que V* attribue à La Beaumelle, et la lettre qu'il a écrite à ce sujet au président Hénault le 13 septembre ; cf. lettre du 18 septembre à d'Argental. V* dit qu'il « ne pouvait s'empêcher de prévenir le président Hénault » et dans une autre lettre du 17 octobre il proposa à Hénault « de combattre pour lui ». Mme du Deffand de son côté, le 29 novembre : « Vous auriez encore mieux fait de lui laisser ignorer l'offense ; il y avait plus de quatre mois que nous n'étions occupée qu'à lui dérober la connaissance de cette brochure, craignant l'effet qu'elle pourrait faire... »

 

vi Ce qu'il répondra à Mme du Deffand.

 

vii M. le marquis de Bélestat de Garduch revendiquera la paternité de l'ouvrage le 20 décembre dans une lettre à V*.

http://www.ville-ge.ch/bge/imv/gazette/25/a_propos.html...

 

 

viii V* attribue maintenant ses Guèbres à Linant.

 

ix Gabriel Cramer.

 

x Les Dupuits, Marie-Françoise Corneille et son mari.

 

xi Prise de Borgo par les Corses de Paoli ; Gènes avait cédé la Corse à la France le 15 mai 1768.

http://www.accademiacorsa.org/pontenovu.html

 

 

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http://www.google.fr/imgres?imgurl=http://2.bp.blogspot.c...

26/10/2010

vous connaissez mon cœur et ma manière de penser . J'ai pleuré sa mort et je voudrais être avec elle

Version française de la lettre écrite en anglais à Thieriot le 26 octobre 1726, rédigée le 19 août 2011 pour parution le 26 octobre 2010 .

 

 

 

« A Nicolas-Claude Thieriot

 

[26 octobre 1726]

 

Je veux vous envoyer deux ou trois poèmes de M. Pope, le meilleur poète d'Angleterre et, pour le moment , du monde entier . J'espère que vous connaissez assez la langue anglaise pour être sensible à tous les charmes de ses ouvrages . Pour moi, je considère son Essai sur la critique comme supérieur à l'Art poétique d'Horace, et sa Boucle de cheveux enlevée, dans le genre comique, est à mon avis supérieure au Lutrin de Despréaux . Je n'ai jamais rencontré une imagination aussi aimable, des grâces aussi charmantes, une variété aussi grande, autant d'esprit et une connaissance aussi raffinée du monde que dans ce petit ouvrage .

 

Maintenant , mon cher Thieriot, après avoir répondu tout au long de vos questions sur les livres anglais, laissez-moi vous mettre au courant de cette mauvaise fortune qui me poursuit toujours . Je suis revenu en Angleterre vers la fin de juillet, fort désappointé de mon voyage secret en France 1, qui a été à la fois inutile et coûteux . Je n'avais sur moi que quelques lettres de change sur un juif au nom de Médina 2, pour la somme d'environ huit à neuf mille livres françaises, tout compris . En arrivant à Londres j'appris que mon diable de Juif avait fait banqueroute 3. Je n'avais pas un penny 4, j’étais malade à mourir d'une fièvre violente, personne ne me connaissait ; milord et milady Bolingbroke étaient à la campagne ; je n'osais me présenter à notre ambassadeur dans un état aussi misérable 5. Je n'avais jamais souffert une telle détresse ; mais je suis né pour subir toutes les vicissitudes de la vie . En ces circonstances, mon étoile qui , au milieu de ses influences les plus désastreuses, fait toujours descendre sur moi quelque douceur, dirigea vers moi les pas d'un gentleman anglais que je ne connaissais pas, qui me força d'accepter quelque argent dont j'avais besoin 6. Un autre habitant de Londres 7 que je n'avais vu qu'une fois à Paris, m'a emmené à sa maison de campagne, où, depuis, je mène une vie obscure et charmante, sans aller à Londres , et tout aux plaisirs de la paresse et de l'amitié . L'affection sincère et généreuse de cet homme qui adoucit l'amertume de ma vie , me porte à vous aimer de plus en plus . Tous les exemples d'amitié me rendent mon ami Thieriot plus cher encore . J'ai souvent vu milord et milady Bolingbroke ; j'ai trouvé que leur affection est toujours la même et avait même grandi an proportion de mon infortune ; ils m'ont tout offert leur argent, leur maison ; mais j'ai tout refusé parce qu'ils sont lords, et j'ai tout accepté de M. Faulkener parce que c'est un simple particulier .

 

J'avais l'intention tout d'abord d'imprimer notre pauvre Henri 8 à Londres à mes frais ; mais la perte de mon argent a fâcheusement mis fin à mon projet . Je me demande si je ferai l'essai d'une souscription patronnée par la Cour . Je suis fatigué des cours, mon cher Thieriot . Tout ce qui est roi ou dépend d'un roi épouvante ma philosophie républicaine . Je ne veux pas tremper mes lèvres à la coupe de l'esclavage sur la terre de la liberté .

 

J'ai écrit librement à l'abbé Desfontaines, c'est vrai, et j'agirai toujours de même, n'ayant aucune raison de me contraindre 9. Je ne crains , je n'espère rien de votre pays . Tout ce que je désire c'est de vous voir un jour à Londres . Je me plais à vivre dans cet espoir ; si ce n'est qu'un rêve, laissez-moi en jouir, ne me désabusez pas, laissez-moi croire que j’aurai le plaisir de vous voir à Londres, vous assimilant l'esprit vigoureux de cette inexplicable nation . Vous traduirez mieux leurs pensées étranges, lorsque vous vivrez au milieu d'eux . Vous verrez une nation dévouée à la liberté, savante , spirituelle, méprisant la vie et la mort, une nation de philosophes ; ce n'est pas qu'il n'y ait pas quelques sots en Angleterre, chaque pays a ses fous ; il se peut que la sottise française soit plus agréable que la folie anglaise, mais par Dieu la sagesse anglaise et l'honnêteté anglaise sont supérieures à ce que vous avez chez vous . Je vous ferai connaître un jour le caractère de cet étrange peuple 10, mais il est temps de mettre fin à mon bavardage anglais . Vous prendrez, je le crains, cette longue épître pour quelqu'un de ces ennuyeux livres anglais que je vous ai conseillé de ne pas traduire . Avant de fermer ma lettre, je dois vous dire pourquoi j'ai reçu la vôtre si tard ; c'est la faute de mon correspondant de Calais, maître Dunoquet . Aussi, désormais, vous devez m'adresser vos lettres chez lord Bolingbroke , à Londres . C'est plus court et plus sûr . Dîtes à tous ceux qui veulent m'écrire de se servir de cette adresse .

 

J'ai tant écrit sur la mort de ma sœur 11 à ceux qui m'avaient écrit à ce sujet que j'oubliais de vous en parler . Je n'ai rien à vous dire sur ce malheur, sinon que vous connaissez mon cœur et ma manière de penser . J'ai pleuré sa mort et je voudrais être avec elle . La vie n'est qu'un rêve avec de fréquents accès de folie et plein de misères réelles ou imaginaires . La mort nous réveille de ce rêve pénible et nous donne soit une existence meilleure, soit pas d’existence du tout 12 . Adieu . Ecrivez-moi souvent . Comptez sur mon exactitude à vous répondre lorsque je serai fixé à Londres .

 

Ecrivez-moi quelques lignes en anglais, afin que je puisse juger de vos progrès dans cette langue .

 

J'ai reçu la lettre du marquis de Villars 13 et celle qui est venue de Turquie par Marseille 14.

 

J'ai oublié le roman dont vous parlez ; je ne me souviens pas avoir jamais fait de vers à ce sujet ; oubliez cela, oubliez tous ces délires de ma jeunesse ; pour moi j'ai bu l'eau du Léthé ; je ne me souviens de rien sauf de mes amis . »

 

1 V* est venu clandestinement en France vers le 20 juillet pour tenter encore de se venger du chevalier de Rohan, responsable de son embastillement et de son exil, et aussi pour chercher de l'argent .

2 Anthony Mendes da Costa ; ici commence la rétrospective des débuts de son séjour en Angleterre à partir de mai 1726 .

3 Il a fait banqueroute en décembre 1725.

4 Le père du banqueroutier, qu'il était allé trouver lui avait donné « quelques guinées » 

5 Le comte de Broglie, pour lequel il avait une lettre de recommandation .

6 Peut-être John Brinsden, homme d'affaire de lord Bolingbroke, ou bien Furnese .

7 Le négociant Everard Fawkener , un des dirigeants d'une importante maison d'import-export . En rentrant à Londres en 1725, celui-ci s'était arrêté à Paris et y avait rencontré V* . En 1726 il accueille dans sa propriété de Wandsworth l'exilé qui y reste de juin à octobre .

9 Dans sa lettre du 16 août, Thieriot l'avait mis en garde : « Ce scélérat d'abbé Desfont... dit que vous ne lui avez jamais parlé de moi qu'en termes outrageants … Il gagne par an plus de mille écus par ses infidélités … Il avait fait contre vous un ouvrage satirique dans le temps de Bicêtre que je lui fis jeter dans le feu et c'est lui qui a fait une édition du poème de La Ligue dans lequel il a inséré des vers satiriques de sa façon ... »

10 Ébauche du projet des Lettres anglaises , futures Lettres philosophiques ?

11 Mme Marguerite-Catherine Mignot, -mère du futur abbé Mignot, de celle qui deviendra Mme Marie-Elisabeth de Fontaine, et de la future Mme Marie-Louise Denis,- était morte le 10 août, la nouvelle parvenant à V* le 25 ou 26 août .

12 Hamlet III, 1 .

13 Le futur duc de Villars qui eut avec le chevalier de Rohan des démêlés semblables à ceux de V* .

14 Lettre du comte de Bonneval sans doute .

 

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Desenfrenado Disparate (Sottise Déchainée), de Goya 

 

 

Banqueroutiers..., parricides...,voilà les gens devant qui les bégueules se prosternent

Il est bon d'être un couche-tard, j'ai pu me régaler avec ceci :

 

 

 

« A François Joumard Tison, marquis d'Argence [i]

 

Ferney 26è octobre 1761

 

Vous pardonnez sans doute, Monsieur, mon peu d'exactitude en faveur de mes sentiments que vous connaissez, et en faveur de ma mauvaise santé que vous ne connaissez pas moins. Il me semble, mon cher Monsieur, que les philosophes ont actuellement assez beau jeu. Les ennemis de la raison ont combattu pour nous, les convulsionnaires et les jésuites ont montré toute leur turpitude, et toute leur horreur. Il est certain que la fureur et l'atrocité jansénistes ont dirigé la cervelle et la main de ce monstre de Damiens. Les jésuites ont assassiné le roi de Portugal [ii]. Banqueroutiers et condamnés en France [iii], parricides et brûlés à Lisbonne, voilà nos maîtres, voilà les gens devant qui les bégueules se prosternent. Les billets de confession d'un côté, les miracles de saint Pâris de l'autre sont la farce de cette abominable pièce. Il vient de se passer chez moi une farce plus réjouissante. Un jésuite portugais est venu d'Italie se présenter à moi pour être mon secrétaire. Cela me fait souvenir de l'aumônier Poussatin que le comte de Gramont prenait pour son coureur [iv]. J'ai proposé au jésuite d'être mon laquais. Il l'a accepté. Sans Mme Denis qui n'entend point le jargon portugais, un jésuite nous servait à boire. Peut-être a-t-elle craint d'être empoisonnée. Je vous avoue que je ne me console point d'avoir manqué ce laquais-là.

 

Nous avons eu un monde prodigieux. J'ai cédé les Délices pendant trois mois à M. le duc de Villars [v]. M. de Lauraguais, M. de Chimène sont venus philosopher avec nous [vi]. M. le comte de Harcourt a amené madame sa femme à Tronchin. Mais celle-là est dévote, cela ne nous regarde pas . J'ai bâti une église et un théâtre, mais j'ai déjà célébré mes mystères sur le théâtre, et je n'ai pas encore entendu la messe dans mon église. J'ai reçu le même jour les reliques du pape et le portrait de Mme de Pompadour [vii]. Les reliques sont le cilice de saint François [viii]. Si le Saint père avait daigné m'envoyer le cordon au lieu du cilice il m'aurait fort obligé. Adieu, Monsieur, goûtez dans le sein de votre famille et de vos amis tout le bonheur que vous méritez et que je vous souhaite. Mme Denis joint ses sentiments aux miens. Je vous serai tendrement attaché toute ma vie.

 

V.

 

A Ferney 25 octobre. »

 

i JOUMARD TISON d'ARGENCE François, chevalier, marquis d'ARGENCE, seigneur des Courrières et de la Monette, né le 14 août 1719 .

http://societe-voltaire.org/cv-index.php

 

ii Attentat de septembre 1758 où le roi de Portugal Joseph 1er fut seulement blessé ; cf. lettres du 10 février 1759 aux Cramer, 19 février 1759 à d'Alembert, ..., 19 novembre 1760 à Thiriot. Les jésuites, impliqués par Pombal, n'étaient en fait pas directement responsables.

http://www.cosmovisions.com/ChronoPortugal18.htm

 

 

iii Banqueroute du père La Valette et procès perdu par les Jésuites ; cf. lettre du 31 mai 1761 à Damilaville et Thiriot.

http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2009/05/inde...

 

 

iv Poussatin : personnage des Mémoires de la vie du comte de Gramont ... http://fr.wikipedia.org/wiki/Philibert_de_Gramont

http://books.google.fr/books?id=_cAUAAAAQAAJ&printsec...

 

 

v V* se plaindra ensuite des dégâts faits par ses gens.

 

vi Cf. lettre du 11 octobre 1761 à d'Argental et du 21 janvier 1761 à Jean-Robert Tronchin.

 

vii Cf. lettre du 11 octobre 1761 à d'Argental.

 

viii St François d'Assise.

 

 
 

 

all that is king, or belongs to a king, frights my republican philosophy

Note rédigée les 18 et 19 août 2011 pour parution le 26 octobre 2010

NDLR . - L'anglais pratiqué par Volti diffère un peu de l'anglais contemporain, donc quelques différences orthographiques y figurent .

Amusez-vous à faire exécuter la traduction par Google , ça vaut son pesant de cacahuètes !

Je mets en ligne la traduction dans la journée , ... si Dieu veut !

 

 

« A Nicolas-Claude Thieriot

 

[26 octobre 1726]

 

… I intend to send you two or three poems of Mr. Pope, the best poet of England, and at present of all the world . I hope you are acquainted enough with the English tongue, to be sensible of all the charms of his works . For my part I look on his poem call'd the Essay upon criticism as superior to the Art of poetry of Horace ; and his Rape of the lock, la boucle de cheveux, (that is comical one) , is in my opinion above the Lutrin of Despréaux . I never saw so amiable an imagination, so gentle graces, so great varyety, so much wit, and so refined knowledge of the world as in this little performance .

 

Now, my dear Thieriot, after having fully answered to what you asked about English books, let me acquaint you with an account of my for ever cursed fortune . I came again into England in the latter end of july very much dissastisfied with my secret voiage into France 1 both unsuccessful and expensive . I had about me onely some bills of exchange upon a Jew called Medina 2 for the sum of about eight or nine thousand French livres, rekoning all . At my coming to London I found my damned Jew was broken 3. I was without a penny 4, sick to death of a violent agüe, a stranger, alone, helpless, in the midst of a city wherin I was known to no body ; my Lord and my Lady Bolingbrocke were in the country ; I could not make bold to see our ambassador 5 in so wretched a condition . I had never undergone such distress ; but I am born to run through all the misfortunes of life . In these circumstances my star, that among all its direful influences pours allways on me some kind refreshment, sent to me an English gentleman unknown to me 6, who forced me to receive some money that I wanted . And other London citizen 7 that I had seen but once at Paris, carried me to his own country house, wherein I lead an obscure and charming life since that time, without going to London, and quite given over to the pleasures of indolence and of friendship . The true and generous affection of this man who sooths the bitterness of my life brings me to love you more and more . All the instances of friendshipp indear my friend Thieriot to me . I have seen often mylord and mylady Bolingbrocke ; I have found their affection still the same, even increased in proportion to my unhappiness ; they offered me all , their money, their house ; but I refused all, because they are lords, and I have accepted all from Mr. Faulknear, because he is a single gentleman . I had a mind at first to print our poor Henry 8 at my own expenses in London, but the loss of my money is a sad stop to my design : I question if I shall try the way of subscriptions by the favour of the court . I am weary of courts, my Thieriot ; all that is king, or belongs to a king, frights my republican philosophy, I won't drink the least draught of slavery in the land of liberty .

 

I have written freely to the abbot Desfontaines, it is true, and I will allwais do so , having no reason to lay myself under any restraint 9. I fear , I hope nothing from your country . All that I wish for , is to see you one day in London . I am intertaining myself with this pleasant hope ; if it is but a dream, let me enjoy it, don't undeceive me, let me believe I shall have the pleasure to see you in London, (drawing up ) the strong spirit of this unaccountable nation . You will translate their thoughts better when you live among em . You will see a nation fond of their liberty, learned, witty, despising life and death, a nation of philosophers ; not but that there are some fools in England, every country has his madmen ; it may be, French folly is pleasanter than English madness, but by God English wisdom and english honesty is above yours . One day I will acquaint you with the character of this strange people 10, but tis time to put an end to my english talkativeness. I fear , you will take this long epistle for one of those tedious english books that I have advised you not to translate . Before I make up my letter, I must acquaint you with the reason of receiving yours so late ; t'is the fault of my correspondent at Calais , master Dunoquet . So you must write to me afterwards at my lord Bolingbroke's house , London . This way is shorter and surer . Tell all who will write to me that they ought to make use of this superscription .

 

I have written so much about the death of my sister 11 to those who had write to me on this account, that I had almost forgotten to speak to you of her . I have nothing to tell you on that accident but that you know my heart and my way of thinking . I have wept for her death, and I would be with her . Life is but a dream full of starts of folly, and of fancied and true miseries . Death awakes us from this painful dream, and gives us either a better existence or no existence at all 12. Farewell. Write often to me . Depend upon my exactness in answering you when I shall be fixed in London .

 

Write me some lines in English to show your inprovement in your learning .

 

I have received the letter of the marquess of Villars 13, and that wich came from Turky by Marseille 14.

 

I have forgot the romance wich you speak of ; I don't remember I have ever made verses upon this subject ; forget it, forget all these deliriums of my youth; for my part I have drunk of the river Lethé ; I remember nothing but my friends . »


1 V* est venu clandestinement en France vers le 20 juillet pour tenter encore de se venger du chevalier de Rohan, responsable de son embastillement et de son exil, et aussi pour chercher de l'argent .

2 Anthony Mendes da Costa ; ici commence la rétrospective des débuts de son séjour en Angleterre à partir de mai 1726 .

3 Il a fait banqueroute en décembre 1725.

4 Le père du banqueroutier, qu'il était allé trouver lui avait donné « quelques guinées » ;

5 Le comte de Broglie, pour lequel il avait une lettre de recommandation .

6 Peut-être John Brinsden, homme d'affaire de lord Bolingbroke, ou bien Furnese .

7 Le négociant Everard Fawkener , un des dirigeants d'une importante maison d'import-export . En rentrant à Londres en 1725, celui-ci s'était arrêté à Paris et y avait rencontré V* . En 1726 il accueille dans sa propriété de Wandsworth l'exilé qui y reste de juin à octobre .

9 Dans sa lettre du 16 août, Thieriot l'avait mis en garde : « Ce scélérat d'abbé Desfont... dit que vous ne lui avez jamais parlé de moi qu'en termes outrageants … Il gagne par an plus de mille écus par ses infidélités … Il avait fait contre vous un ouvrage satirique dans le temps de Bicêtre que je lui fis jeter dans le feu et c'est lui qui a fait une édition du poème de La Ligue dans lequel il a inséré des vers satiriques de sa façon ... »

10 Ébauche du projet des Lettres anglaises , futures Lettres philosophiques ?

11 Mme Marguerite-Catherine Mignot, -mère du futur abbé Mignot, de celle qui deviendra Mme Marie-Elisabeth de Fontaine, et de la future Mme Marie-Louise Denis,- était morte le 10 août, la nouvelle parvenant à V* le 25 ou 26 août .

12 Hamlet III, 1 .

13 Le futur duc de Villars qui eut avec le chevalier de Rohan des démêlés semblables à ceux de V* .

14 Lettre du comte de Bonneval sans doute .

25/10/2010

Il y a peut-être quelques vers qu'on pourrait soupçonner d'hérésie, mais si quelques théologiens s'en scandalisent, je les rendrai orthodoxes par un tour de main

 

 

 

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Irène au XXIè siècle : http://www.deezer.com/fr/#video/yves-simon/irene-irene-V3...

 

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

 

25è octobre 1777

 

Messieurs et anges, laissez-là votre Agathocle, cela n'est bon qu'à être joué aux jeux Olympiques, dans quelque école de platoniciens. Je vous envoie quelque chose de plus passionné, de plus théâtral, et de plus intéressant. Point de salut au théâtre sans la fureur des passions. On dit qu'Alexis [i] est ce que j'ai fait de moins plat et de moins indigne de vous [ii], si on ne me trompa pas . Si cela déchire l'âme d'un bout à l'autre comme on me l'assure, c'est donc pour Alexis que je vous implore, c'est ma dernière volonté, c'est mon testament ; il est plus vrai que celui qui m'a été imputé par l'avocat Marchand [iii]. Je vous supplie donc, messieurs et anges, d'être mes exécuteurs testamentaires et les protecteurs de mon dernier enfant, tachez que M. le maréchal de Duras fasse sa fortune. Agathocle pourra un jour paraître et être souffert en faveur de son frère Alexis mais à présent , mes chers anges, il n'y a qu'Alexis qui puisse me procurer le bonheur de venir passer quelques jours avec vous, de vous serrer dans mes bras, et de pouvoir m'y consoler.

 

M. de Villette, votre voisin qui est à Ferney depuis quelques jours et qui a été témoin de la naissance d'Alexis, prétend que le nom de Bazille est très dangereux depuis qu'il y a eu un Bazille dans le Barbier de Séville. Il dit que le parterre crie quelquefois : Bazille, allez vous coucher [iv] et qu'il ne faut avec les Welches qu'une pareille plaisanterie pour faire tomber la meilleure pièce du monde. Je ne connais point le Barbier de Séville, je ne l'ai jamais vu ; mais je crois que M. de Villette a raison. Il n'y aura qu'à faire mettre Léonce au lieu de Bazille [v] par le copiste de la Comédie supposé que ce copiste puisse être employé. Heureusement le nom de Bazille ne se trouve jamais à la fin d'un vers, et Léonce peut suppléer partout [vi]. Voilà, je crois , le seul embarras que cette pièce pourrait donner . Il y a peut-être quelques vers qu'on pourrait soupçonner d'hérésie, mais si quelques théologiens s'en scandalisent, je les rendrai orthodoxes par un tour de main. Je me jette entre vos bras comme un homme qui revient d'un voyage de long cours n'ayant d'autre ressource que dans votre amitié. Si vous ne prenez pas cette affaire avec vivacité, avec emportement, avec rage, je suis perdu.

 

Je me mets, mon cher ange, bien sérieusement à l'ombre de vos ailes. J'envoie le manuscrit de Constantinople au quai d'Orsay [vii] par M. de Vaines. On m'a dit qu'il était encore en place jusqu'au mois de janvier. Faites -vous rendre le paquet, et ayez pitié de

 

V. »

 


ii M. de Villevieille en a fait les plus grands éloges à Condorcet le 24 octobre, après l'avoir vue jouée à Ferney.

http://www.voltaire-integral.com/Grimm/Avr1778.html...


Philippe-Charles-Francois-Joseph de Pavée, marquis de Villevielle ou Villevieille (1738-1825), ami de Voltaire et collectionneur de ses oeuvres.

 

iii Jean-Henri de Marchand a écrit le Testament politique de M. de V***, 1770

http://books.google.fr/books?id=c_VaAAAAQAAJ&printsec...

 

iv On trouve dans le Barbier de Séville Ac III, sc 2. : Bartholo : « Garder le lit ! Bazile !...

http://cesar.org.uk/cesar2/titles/titles.php?fct=edit&...

 

v Le changement fut effectué.

 

vi V* s'est arrangé pour que les noms de ses personnages d'une tragédie -telle celle de Zulime- que V* changea puis repris, ont le même nombre de syllabes et la même finale ce qui permet de les mettre en vers sans autre changement.

 

vii Où habite d'Argental.

 

 

24/10/2010

On paye cher les malheurs de nos généraux

 

 

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d’Argental

 

Aux Délices 24 octobre 1759

 

Le théâtre de Polichinelle [i] est bien petit, je l’avoue, mais mon divin ange, nous y tînmes hier neuf en demi-cercle assez à l’aise. Encore avait-on des lances, des boucliers, et on attachait des écus à l’armet de Mambrin [ii], à nos bâtons verts et clinquants, qui passeront si on veut pour pilastres vert et or. Une troupe de racleurs et de sonneurs de cor saxons chassés de leur pays par Luc composaient mon orchestre. Que nous étions bien vêtus ! que Mme Denis a joué supérieurement les trois quarts de son rôle ! Je souhaite en tout que la pièce soit jouée à Paris comme elle l’a été dans ma masure de Tournay. Madame Scaliger ! votre pièce a fait pleurer les vieilles et les petits garçons, les Français et le Allobroges. Jamais le mont Jura n’a eu pareille aubaine. Le billet adultère n’a choqué personne [iii.]. C’est le mot propre. La Sicilienne est mariée par paroles de présent comme disent nos vieux romans . Vamir [sic] Spartacus [iv], passez les premiers . Je ne suis nullement pressé . Je vous enverrai, mon cher ange, pièce, rôles et notes dans quelque temps et vous en ferez ce qu’il vous plaira.

 

Si M. et Mme de Chauvelin viennent dans mon ermitage des Délices [v], nous les mènerons à la comédie à Tournay. Une tragédie nouvelle et des truites sont tout ce qu’on peut leur donner dans mon pays. Mais j’ai bien peur que vous ne gardiez vos amis . Vous me mandez que M. de Chauvelin sera le jour de tous les saints chez moi . Mais ne se pourrait-il pas faire qu’il fut secrétaire d’État en attendant ? Mon cher ange, si vous n’êtes pas aussi secrétaire d’État, venez nous voir en allant à Parme . Car il faudra bien que vous alliez à Parme [vi] . Vous verrez en passant votre étrange tante [vii]. Vous ferez un fort joli voyage.

 

Que dites-vous de Luc [viii] qui, après avoir été frotté par mes Scythes, veut entreprendre le siège de Dresde ? Cette guerre ne finira point . En voilà pour dix ans . On me mande qu’on est tout consterné et tout sot à Paris . On paye cher les malheurs de nos généraux. Mais le parlement sur les conclusions d’Omer Joly raccommodera tout en faisant brûler de bons ouvrages [ix].

 

Votre abbé Zachée [x] est donc incurable ! Heureusement sa maladie ne fait pas de tort à son frère l’ambassadeur, les folies sont personnelles . Et le vieillard d’Espagnac, qu’en ferons-nous ? Il me paraît que ce grave personnage marche à pas bien mesurés [xi]. Je vous demande bien pardon de vous avoir embâté de cette négociation .

 

On m’écrivait que le chose du Portugal, comme dit Luc qui ne voulait pas l’appeler roi, avait renvoyé tous ses jésuites à l’abbé Rezzonico [xii], et en gardait seulement 18 pour les pendre, mais ces bonnes nouvelles ne se confirment pas . Je baise le bout de vos ailes , mon divin ange.

 

 

V. »

i Théâtre du château de Tournay.

ii Roi maure légendaire dont le casque (l’armet) rend invulnérable et qui doit augmenter la notoriété de Don Quichotte.

http://www.deezer.com/listen-2296934

iii La pièce de Tancrède qu’a critiquée Mme d’Argental et corrigée dans un « beau mémoire » « tout entier de sa main ». Elle y critiquait l’expression « billet adultère » qui devait se trouver acte IV, et V* lui répondait le 18 juin : « ces mots "billet adultère" ne révolteront point quand il n’y aura pas de petits maitres sur le théâtre » ; il semble qu’il les ait remplacés par "billet plein d’horreur". « De présent » = « à présent »

v Le marquis de Chauvelin devait passer en rejoignant son poste d’ambassadeur à Turin

vi Il a obtenu le poste d'envoyé à Parme.

vii Mme de Grolée, de Lyon, sœur du cardinal de Tencin, tante de d'Argental ; il faudrait lui plaire pour obtenir l'héritage du cardinal ; cf. lettre du 24 mai 1758 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2010/06/13/a...

viii Frédéric a été battu par les Russes le 12 août à Kunersdorf et en octobre son frère le prince Henri marche sur Dresde.

ix Condamnation récente de son Poème sur la loi naturelle, du livre d'Helvétius De l'esprit, et la suspension de l'Encyclopédie.

x L'abbé Henri-Philippe Chauvelin, de très petite taille (environ quatre pieds) comme Zachée dans l'évangile de St Luc.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Henri_Philippe_de_Chauvelin

 

xi Cf. lettre du 29 juin 1759 ; il s'agit de la conservation des droits seigneuriaux de la terre de Tournay en faveur de V*.

xii Au pape Clément XIII ; ils avaient été impliqués dans l'attentat contre le roi le 4 septembre 1758 ; cf. lettre aux Cramer du 10 février 1759 : les jésuites avaient été chassés le 19 janvier 1759 par Pombal qui renvoya même par la suite le nonce.