10/02/2016
cet homme si trompé dans tous les évènements qui arrivent depuis quatre ans
... Est-il plus à plaindre que les trompeurs professionnels , dites-moi Dr Freud ?
A priori, oui . A seconde vue, oui encore .
Le cocu n'a plus qu'une solution, casser la gueule au cocufieur et lui rendre la monnaie de sa pièce , ce qui peut se traduire par : mettre une raclée électorale à quelques gugusses ambitieux/ses dont le meilleur des mondes possibles ne manque pas en permanence et dont on peut se passer aisément .
Hello Ass face !
« A Charles-Philippe-Théodore von Sulzbach, électeur palatin
Au château de Ferney, 9 février 1761 1
Ce pauvre vieillard suisse, cet homme si trompé dans tous les évènements qui arrivent depuis quatre ans, ce solitaire si attaché à Votre altesse Électorale, qui voudrait être à vos pieds et qui n'y est pas ; cet amateur du théâtre qui aurait pu entendre les beaux opéras représentés dans le palais de Manheim, et qui peut à peine représenter le rôle du vieillard dans Tancrède, chez les Allobroges calvinistes, prend la liberté de mettre aux pieds de Votre Altesse Électorale une nouvelle édition de ce Tancrède, dont il eut l'honneur de lui envoyer les prémices . La tragédie présente de l'Europe me fait verser plus de larmes que Tancrède n'en a fait répandre à Paris . On pleure les malheurs publics et les particuliers, et voilà à quoi l'on passe son temps dans le meilleur des mondes possibles . La Jérusalem céleste, où j’aurai l'honneur d'aller tenir mon coin incessamment, nous dédommagera de tout cela, et ce sera un vrai plaisir . Ma vraie Jérusalem serait à Schwetzingen ; je me mets à vos pieds, monseigneur, avec le plus profond respect .
Le petit Suisse V. »
1 Collini dit que cette lettre doit dater de 1759, or toutes les allusions la placent en 1761 .
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09/02/2016
employer tout votre crédit auprès de M. le duc de Choiseul, auprès de ses amis, s'il le faut auprès de sa maitresse, etc. etc. etc.
... On ne sait jamais , ça peut rapporter !
Aux pieds de sa maitresse ! Amour désintéressé !
« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental
Voici la plus belle occasion mon cher ange d'exercer votre ministère céleste . Il s'agit du meilleur office que je puisse recevoir de vos bontés . Je vous conjure mon cher et respectable ami d'employer tout votre crédit auprès de M. le duc de Choiseul, auprès de ses amis, s'il le faut auprès de sa maitresse, etc. etc. etc. Et pourquoi osai-je vous demander tant d'appui, tant de zèle, tant de vivacité, et surtout un prompt succès ? pour le bien du service, mon cher ange, pour battre le duc de Brunswik . M. Galatin 1, officier aux gardes suisses, qui vous présentera ma très humble requête est de la plus ancienne famille de Genève . Ils se font tuer pour nous de père en fils depuis Henri IV 2 . L'oncle de celui-ci a été tué devant Ostende 3, son frère 4 l'a été à la malheureuse et abominable journée de Rosbac, à ce que je crois , journée où les régiments suisses firent seuls leur devoir . Si cela n’est pas à Rosbac, c'est ailleurs, le fait est qu'il a été tué . Celui-ci a été blessé . Il sert depuis dix ans, il a été aide-major . Il veut l'être . Il faut des aides-majors qui parlent bien allemand, qui soient actifs, intelligents . Il est tout cela . Enfin vous saurez de lui précisément ce qu'il lui faut . C'est en général la permission d'aller vite chercher la mort à votre service . Faites-lui cette grâce, et qu'il ne soit point tué car il est fort aimable , et il est neveu de cette Mme Calendrin 5 que vous avez vue étant enfant . Madame sa mère 6 est bien aussi aimable que Mme Calendrin .
V.
Aux Délices 9 février [1761] »
1 Jean-Louis Gallatin . Voir page 376 : https://books.google.fr/books?id=LQ4QVb1NWDsC&pg=PA37...
2 Contemporains de Henri IV, Claude et Marin Gallatin vécurent respectivement jusqu'à l'age de quatre-vingt deux et soixante-dix-neuf ans .
3 François Gallatin, parent éloigné, avait été tué à Ostende le 23 août 1745 : http://www.gen-gen.ch/GALLATIN/Francois/36153
V* a écrit le père, surchargé l'oncle peut être d'une autre main .
4 Jacques Gallatin avait été tué à Warburg le 30 juillet 1760 : http://www.gen-gen.ch/GALLATIN/Jaques/36114
5 Julie Calandrini, née Pellissari .
6 Née Camille Pictet .
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Vous savez agir comme écrire
... Si au moins c'était vrai ! si au moins la seule action de certains ne se résumait pas en activité littéraire, en verbiage, en vent !
Beaux parleurs, mouillez la chemise, descendez de vos perchoirs et cessez d'être de ces superbes va-en-guerre en pantoufles du type "armons-nous ! et partez !"
« A Jean Le Rond d'Alembert
A Ferney pays de Gex 9 février [1761]
Mon cher et grand philosophe, vous devenez plus nécessaire que jamais aux fidèles, aux gens de lettres, à la nation . Gardez-vous bien d'aller jamais en Prusse . Un général ne doit point quitter son armée . J'ai vu un extrait de votre discours à l'Académie 1. En vérité vous faites luire un nouveau jour aux yeux des gens de lettres . Je sais avec quelle bonté vous avez parlé de moi 2. J’y suis d'autant plus sensible que vous me couvrez de votre égide contre les gueules des cerbères . Mais mon intérêt n'entre pour rien dans mon admiration . – Pouvez-vous me confier le discours entier ? Vous savez que je n'ai pas abusé de la première faveur 3. Je serai aussi discret sur la seconde .
M. de Malesherbes insulte la nation en permettant les infâmes personnalités de Fréron . On aurait dû lui faire déjà un procès criminel . Ce n'est pas là de Malesherbes que je parle . De quel droit ce malheureux ose-t-il insulter Mlle Corneille ? et dire que son père qui a un emploi à cinquante francs par mois la tire de son couvent pour la faire élever chez moi par un bateleur de la foire ? Une calomnie si odieuse est capable d'empêcher cette fille de se marier . Mon cher philosophe je vous jure que nous donnons à Mlle Corneille l'éducation que nous donnerions à une Montmorency ou à une Châtillon, si on nous l'avait confiée . Nous y mettons nos soins, notre honneur. Si on ne punit pas Fréron, on est bien lâche . J'espère encore dans les sentiments d'honneur qui animent M. Titon et M. Le Brun . Il n'y a qu'à faire signer une procuration au bonhomme Corneille et la chose ira d'elle-même .
Vous n'avez pas probablement toute l'épître d'Abraham Chaumeix à Mlle Clairon : la voici 4. Je ne crois pas qu'il faille la publier sitôt . Il faut attendre du moins que Clairon soit guérie et Fréron châtié .
Ne mettez-vous point Diderot dans l'Académie ? Personne ne respecte l'abbé Le Blanc plus que moi, mais je ne crois pas qu'avec tout son mérite il doive passer devant Diderot . Un grand homme comme lui devrait au contraire employer son crédit pour procurer à M. Diderot cette faible consolation de toutes les injustices qu'il a essuyées .
Nous remettons tout à votre prudence . Vous savez agir comme écrire .
Votre Chaumeix ne s'appelle-t-il pas Sinon 5 dans son nom de baptême ? N'est-il pas détaché par quelque Ulysse, et Omer n'est-il pas dans le cheval ?
Il y a des gens assez mal avisés pour dire que le petit singe à face de Tersite 6 s'appelle un Omer dans le pays des singes – voyez la méchanceté . Je pense que voici le temps de faire sentir aux pédants en rabat, en soutane, en perruque et en cornette qu'on les brave autant qu'on les méprise .
Pour moi qui n'ai que deux jours à vivre je les mettrai à persécuter les persécuteurs mais surtout je les mettrai à vous aimer .
V. »
1 Le 19 janvier 1761, d'Alembert a prononcé ce discours intitulé « Réflexions sur l'Histoire » , qui parut ultérieurement dans les éditions de ses œuvres .Voir et écouter : http://www.litteratureaudio.com/livre-audio-gratuit-mp3/alembert-d-reflexions-sur-l%E2%80%99histoire-et-sur-les-differentes-manieres-de-l%E2%80%99ecrire.html
2 Dans ses Réflexions, d'Alembert fait allusion au secours que V* apporte à « la famille du grand Corneille. »
3 Voir lettre de D'Alembert à V* du 22 septembre 1760 [ https://fr.wikisource.org/wiki/Correspondance_%28d%E2%80%... ] annonçant l'envoi de ses Réflexions sur la poésie […] lues à l'occasion de la distribution des prix de poésie pour 1760 à L'Académie française à la fin desquelles d'Alembert avait fait l éloge de V* poète épique, dont le seul tort était « d'être français et vivant » . D'Alembert précisait : « Personne au monde n'en a de copies que vous, et je compte qu'elle ne sortira pas de vos mains . » Voir aussi page 291 : https://books.google.fr/books?id=DxBkz5nf7WAC&pg=PA54...
4 Voir page 26 : http://c18.net/18img/cl8-specimen.pdf
5 Voir lettre du 2 février 1761 aux d'Argental : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2011/02/02/on-mourra-volontiers-apres-avoir-tire-sur-les-betes-puantes.html
6 Sur cette nouvelle « scie » de V*, voir la lettre du 30 janvier 1761 aux d'Argental : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2016/01/29/un-petit-singe-ignorant-indocile-au-sourcil-noir-au-long-et-5752265.html
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08/02/2016
deux ministères à la fois ! Plus de plaisirs, plus de soupers . Il est mort s'il veut allier tout cela
... On croirait bien que V* s'adresse à un certain M. Le Foll aux multiples casquettes et qui transpire la fatigue ( à juste titre ! ) et la mauvaise foi (à tort ).
« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental, Envoyé
de Parme etc.
rue de la Sourdière
à Paris
De profundis clamavi . J'ignore tout, du pied de mes Alpes . Joue-t-on Tancrède ? Personne ne m'en dit mot . Réussit-elle ? est-elle tombée ?1 J'ai vraiment bien pris mon temps pour écrire à M. le duc de Choiseul ! C'était bien de chansons qu'alors il s'agissait !2 Le voilà donc chargé de la guerre et de la paix , deux ministères à la fois ! Plus de plaisirs, plus de soupers . Il est mort s'il veut allier tout cela . Ce qui regarde Mlle Corneille parait-il aussi important à mes anges qu'à moi ? ont-ils le temps d'y penser ? n'ont-ils pas eux-mêmes un peu d'affaires ?
Je ne sais par quel oubli je n'ai pas répondu à Lekain . Il y a un arrangement pour Œdipe 3, eh mon cher ange n'êtes-vous pas le maître absolu de tout ? À quoi sert ma voix! je n'en fais usage que pour vous regretter . Oui tous les rôles sont bien distribués , oui tout est bien . Mais M. de Richelieu est-il à Versailles ? entrera-t-il au conseil ? Et maître Omer ? que fait-il brûler ? quel plat et calomnieux réquisitoire fait-il imprimer ? J'ai cet homme en tête . J'aime l'Ecclésiaste 4. Le roi l'avait lu à son souper . Il fut fait pour Mme de Pompadour . Et un Omer !... Ah ce petit singe à face de Tersite 5 doit être puni . Que je hais ces monstres ! Plus je vais en avant plus le sang me bout . Le roman de Jean-Jacques excite aussi un peu ma mauvaise humeur .
Ne regrettez-vous pas le chevalier d'Aydie ?6 Tous nos contemporains s'en vont . Je n'ai que deux jours à vivre, mais je les emploierai à rendre les ennemis de la raison ridicules .
Je baise le bout de vos ailes – mais vos yeux ! vos yeux !
V.
7 février [1761] »
1 Voir lettre du 25 janvier 1761 à Damilaville et Thieriot : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2016/01/24/point-de-roman-de-jean-jacques-s-il-vous-plait-je-l-ai-lu-po-5749540.html
et celle de janvier février 1761 à Cramer : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2016/02/02/je-mourrai-au-lit-d-honneur-5753828.html
2 Le coche et la mouche, de La Fontaine : http://poesie.webnet.fr/lesgrandsclassiques/poemes/jean_de_la_fontaine/le_coche_et_la_mouche.html
3 Œdipe fut souvent repris , mais il ne l'avait pas été depuis octobre 1758 : il sera repris en août 1761 pour quatre représentations .
4 Le Précis de l’Ecclésiaste : http://www.monsieurdevoltaire.com/2014/08/poeme-precis-de...
5 Voir lettre du 30 janvier 1761 à d'Argental : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2016/01/29/un-petit-singe-ignorant-indocile-au-sourcil-noir-au-long-et-5752265.html
6 Blaise-Pascal d'Aydie qui vient de mourir récemment : http://mondomicile.centerblog.net/535-le-chevalier-aydie-... ; il avait inspiré le personnage de Couci à V*dans Adélaïde du Guesclin ; voir : http://obvil.paris-sorbonne.fr/corpus/critique/sainte-beu...
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07/02/2016
J'ai trouvé de la misère et des ronces sur de la terre à pot
...
« A Louis-Paul Abeille
Aux Délices, par Genève, 7 février 1761 1
Vous ne devez douter, monsieur, ni du plaisir que vous m'avez fait,2 ni de ma reconnaissance . Je suis le moindre des agriculteurs, et dans un pays qui peut se vanter d'être le plus mauvais de France, quoiqu'il soit des plus jolis ; mais quiconque fait croître deux brins d'herbe où il n'en venait qu'un, rend au moins un petit service à sa patrie . J'ai trouvé de la misère et des ronces sur de la terre à pot . J'ai dit aux possesseurs des ronces : Voulez-vous me permettre de vous défricher ? Ils me l'ont permis en se moquant de moi . J’ai défriché, j'ai brûlé, j'ai fait porter de la terre légère, on a cessé de ma siffler, et on me remercie . On peut toujours faire un peu de bien partout où l'on est . Le livre que vous m'avez fait l’honneur de m'envoyer, monsieur, en doit faire beaucoup . Je le lis avec attention . Corneille ne me fait point oublier Triptolème 3. Agréez mes sincères remerciements, et tous les sentiments avec lesquels j'ai l'honneur d'être, monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur .
Voltaire
gentilhomme ordinaire du roi . »
1 Cette lettre est une réponse à une lettre d'Abeille du 23 janvier 1761.
2 En envoyant l'ouvrage suivant : Corps d'observations de la Société d'agriculture, de commerce et des arts établis par les États de Bretagne, 1760 de Louis-Paul Abeille et Jean-Gabriel Montaudouin ; voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Louis-Paul_Abeille et : http://cths.fr/an/prosopo.php?id=698
Voir : https://books.google.fr/books?id=991MAAAAYAAJ&printsec=frontcover&hl=fr#v=onepage&q&f=false
3 Triptolème est l'inventeur mythique de l'agriculture : https://fr.wikipedia.org/wiki/Triptol%C3%A8me
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06/02/2016
qui défend ses vers et sa prose est un sot, qui ne détruit pas la calomnie est un lâche
...
https://www.youtube.com/watch?v=IfyCau4yyBk
« A Claude-Philippe Fyot de La Marche
Aux Délices 6 février [1761]
Monsieur, souffrez que je vous remercie de votre lettre , je la regarde comme un bienfait . Vous y peignez la plus belle âme du monde . Elle mérite bien d'être la plus heureuse . Nous sommes sur le soir d'une bien courte journée, j'espère que cette soirée vous sera très agréable . Si vous ne daignez pas franchir nos montagnes pour venir voir notre délicieux vallon entouré d'horreurs , je descendrai sûrement chez vous du haut du mont Jura, pourvu que je puisse jouir de vos bontés et de votre charmant commerce dans une de nos campagnes . Car sans haïr les hommes je hais les villes . On n'y est point libre , on n'y jouit ni de ses amis ni de soi-même . C'est vous et non Dijon que je veux voir . Je suis à la porte de Genève et je n'y entre jamais .
Vous voyez combien je suis éloigné en tout de ce très bel esprit Fontenelle que vous voulez que je prenne pour modèle . Donnez-moi donc son cœur insensible, donnez-moi son indifférence pour tout ce qui n’était pas l'art de montrer de l'esprit et de se faire valoir 1 . Faites-moi renaître normand . Je suis bien loin d'être dans sa position . Jugez-en par le petit brimborion que je vous envoie . Vous verrez qu'il n'est pas ici question de défendre des Lettres du chevalier d'Her, ou des églogues, ou des dialogues dans lesquels les morts font des pointes . Il s'agit des plus détestables calomnies, il s’agit de parer des coups mortels ; qui défend ses vers et sa prose est un sot, qui ne détruit pas la calomnie est un lâche . Il était réservé au siècle où nous vivons d'accuser d'irréligion tous les auteurs dont on est jaloux . Si on avait laissé faire Lefranc, si on ne l'avait pas couvert de ridicules, l'usage se serait établi de n'être reçu à l'Académie qu'à condition de déclamer contre les philosophes . Il s'élevait une cabale infâme de fanatiques et d'hypocrites . Il a fallu les faire taire . C'est un service que j'ai rendu à l'Académie et aux lettres, et je vous jure que cela ne m'a pas beaucoup coûté .
J'ai fait partir de saint-Claude deux petits ballots et mes rêverie, l'un à monsieur le premier président, l'autre à monsieur le procureur général . Je les suppose arrivés . Je vous supplie monsieur de vouloir bien en donner avis à M. de Quintin 2 quand vous le verrez . Je ne lui écris point . Il ne faut pas de lettres inutiles aux hommes en place . Je ne demande pas que monsieur votre fils m'honore des mêmes bontés que vous, mais je me flatte qu'il en aura toujours un peu . Je sais qu'il est digne du plus respectable et du plus aimable des pères . Daignez ne me pas oublier auprès de M. de Ruffey . Il m'a paru qu'il a un cœur fait pour vous .
Mille très tendres respects .
Votre contemporain V. »
1 Allusion à diverses oeuvres de Fontenelle dont la dernièreest, bien entendu, les Dialogues des morts anciens et modernes , 1683 , de Bernard Le Bovier de Fontenelle ; ( https://fr.wikipedia.org/wiki/Dialogue_des_morts_%28Fontenelle%29#Dialogues_des_Morts_anciens_avec_des_modernes ) contemporaine des Lettres galantes du chevalier d'Her***; 1683 ( https://books.google.fr/books?id=vXNCAAAAcAAJ&pg=PP7&... ).
2 Sur Quintin, voir lettre du 4 janvier 1761 à Cideville : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2016/01/04/soyez-gai-vous-dis-je-et-vous-vous-porterez-a-merveilles-5738944.html
21:40 | Lien permanent | Commentaires (0)
je sais bien que ces petits recueils ne sont qu'un artifice d'éditeur pour attraper de l'argent
... Sinon quelle autre utilité pourrait-on trouver à tous ces livrets d'hommes politiques qui se font briller le nombril ?
Viennent s'y ajouter pour le plus grand plaisir financier des éditeurs et des auteurs-collaborateurs ( nous avons ici une clientèle captive toute désignée, dite des apprenants ! ) la foultitude de bouquins et brochures pour apporter la nov-langue ( ou novlangue ) en 2400 mots dont notre malheureuse jeunesse ignore la plupart . WTF l'ortografe , d'abor je cose francè mieu que toi !
Combien ne comprennent pas la moitié de ce génie du verbe Raymond Devos : https://www.youtube.com/watch?v=HmMAbYnWBWs
« A Etienne-Noël Damilaville
6 février 1761 1
J'abuse un peu , monsieur, des bontés de l'aimable correspondant que Dieu m'a donné : voici encore un exemplaire de la lettre al signore Albergati avec la jolie estampe de Gravelot 2.
Voici à présent tous mes besoins que j'expose à votre charité .
Je voudrais que M. de Sainte-Croix pût avoir la lettre à M. Albergati, c'est une petite amende honorable qu'on lui doit . Je voudrais que la petite vengeance honnête que j'ai prise de l'outrecuidant auteur de L’Excellence italienne fût publique 3, et que copie collationnée fût envoyée aux intéressés du dit mémoire . Je voudrais que M. Thieriot n'exténuât point les témoignages d'estime que je dois à M. Le Brun ; et que M. Le Brun fit punir Martin Fréron, non pas d'avoir trouvé son ode mauvaise, mais d'avoir outragé personnellement M. Corneille le père 4, sa fille, et Mme Denis qui daigne lui donner l'éducation la plus respectable .
Il me semble que tous les honnêtes gens devraient se liguer pour obtenir le châtiment de Martin, car enfin, monsieur, quelle famille sera en sûreté s'il est permis à un folliculaire d'entrer dans le secret des familles, de dire qu'une fille de condition sort du couvent pour être élevée par un bateleur, d'insulter au malheur de son père, de dire qu'il vit d'un emploi de cinquante francs par mois ? Si l'on abandonne ainsi l'honneur des familles à l'insolence des gazetiers, il faudra se faire justice soi-même .
Je prie M. Thieriot de vouloir bien m'envoyer les recueils J, L 5: je sais bien que ces petits recueils ne sont qu'un artifice d'éditeur pour attraper de l'argent, et qu'il est fort impertinent de vendre en détail en des in-douze ce qui se trouve dans des in-folio, mais puisque j’ai H, il faut bien avoir I .
Je suis indigné et affligé du roman de J.-J. Rousseau 6; je supplie M. Thieriot de ne me point envoyer cet ouvrage . J'attends avec une impatience extrême celui de La Popelinière .
Mille tendres amitiés à tous les frères, 7je les prie de s'unir toujours à moi dans l'amour de Dieu et du roi et dans la haine des hypocrites et des fanatiques . »
1 On trouve aussi des éditions datées par erreur du 16 janvier 1761 .
2 Cette estampe est le frontispice représentant Fréron dans l'édition de Tancrède ; voir lettre du 5 février 1761 à Cramer : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2016/02/04/p... . Cette image satirique devait originairement être dans L’Écossaise : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/9/95/Marti...
3 Voir lettre du 24 janvier 1761 à Deodati Tovazzi : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2016/01/22/si-le-peuple-a-forme-les-langues-les-grands-hommes-les-perfe-5748670.html
4 Le père manque sur la première édition .
5 C'est un périodique publié sous le titre Recueil A (B, C, etc.) de 1745 à 1762, édité par Gabriel-Louis-Calabre Pérau et autres ;voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Gabriel-Louis_P%C3%A9rau ;
voir aussi la lettre du 7 janvier 1760 à Louis-François Prault ; http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2015/01/17/s-il-se-presente-quelque-occasion-de-vous-marquer-l-envie-ex-5536020.html
6 Ce début de paragraphe supprimé sur le manuscrit manque dans la première édition de Kehl ; l'édition 2 le remplace par J'ai lu le roman de Rousseau ; mais .
7 Depuis je les prie, cette fin manque dans l'édition 2 .
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