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09/10/2010

je lui dis que je n'ai jamais cru si fermement à son infaillibilité

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 Mon cher, -trop cher,- Président Saint Sarko, je suis heureux que les hasards de la mise en ligne de quelques  lettres de Volti, permettent de commenter vos actions, que je trouve ridicules, auprès du pape. Vous aussi, chasseur avide de gri-gri papal, avez en tête cette phrase de Volti ? 

"Il est bon, mon respectable ami, que les persécuteurs des gens de bien sachent que je suis couvert contre eux de l'étole du vicaire de Dieu".

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Où le bât blesse, c'est à la qualification de "gens de bien" qui à mes yeux ne vous sied point. Vous, catholique en peau de lapin, Tartuffe, n'avez jamais autant montré vos talents d'hypocrite.

Pour votre pénitence, vous me réciterez , sur le beau chapelet que vous avez réclamé ... ce qui vous passera par la tête, ça ne peut pas être pire que ce que nous avons déjà entendu .

L'étole du vicaire ne suffit déjà pas à couvrir les horreurs de membres du clergé, alors couvrir aussi les besoins de votre ambition ...

Croyez-vous à l'amour et à la reconnaissance des cathos ? Allez ! et ne vous représentez plus !

Je n'ai jamais autant cru à votre faillibilté .

 P-S : combien a coûté ce voyage et le repas avec les princes de l'Eglise ?

 

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

Conseiller d'honneur du parlement

rue Saint-Honoré à Paris

 

A Fontainebleau 9 octobre [1745]

 

Vraiment les grâces célestes ne peuvent trop se répandre ; et la lettre du Saint-Père est faite pour être publique [1]. Il est bon, mon respectable ami, que les persécuteurs des gens de bien sachent que je suis couvert contre eux de l'étole du vicaire de Dieu. Je me suis rencontré avec vous dans ma réponse car je lui dis que je n'ai jamais cru si fermement à son infaillibilité.

 

Je resterai ici jusqu'à ce que j'aie recueilli toutes mes anecdotes sur les campagnes du roi, et que j'aie dépouillé les fatras des bureaux [2]. J'y travaille, comme j'ai toujours travaillé, avec passion. Je ne m'en porte pas mieux. Je vous apporterai ce que j'aurai ébauché. M. et Mme d'Argental seront toujours les juges de mes pensées, et les maîtres de mon cœur. »

 

1 Cf. lettre du 16 juin 1745 à d'Argenson. Parmi les manuscrits, on a du mal à discerner le texte authentique de la lettre du pape et de savoir s'il disait -comme dans la lettre diffusée par V*- s'il avait eu du plaisir à lire Mahomet . Le pape a bien envoyé à V* sa bénédiction et n'a pas publié de démenti en ce qui concerne Mahomet.

 

2 Cf. lettre à d'Argenson du 17 août.

 

L'infaillible orgueil des dirigeants :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Infaillibilit%C3%A9_pontific...

http://www.portstnicolas.net/la-question-de-l-infaillibil...

 

08/10/2010

je recommande l'Infâme à votre sainte haine

Le quai [rugueux] de Berthier : http://www.deezer.com/listen-4947088

 Sur la route [aérienne] de Berthier : http://www.deezer.com/listen-6542578

  La même, qui réveille [ chantée par des velus] : http://www.deezer.com/listen-207950

 

 

« A Louise-Florence-Pétronille de Tardieu d'Esclavelles d'Epinay

 

[septembre-octobre 1759]

 

Ma belle et chère philosophe est instamment suppliée d'envoyer chercher sur le champ frère Cramer et de lui recommander frère Berthier [1] sans perdre un seul instant. Il est vrai que frère Berthier est mort le 12 [2], mais il a apparu le 14 et son apparition sera peut être plus agréable que sa mort. A mardi, ma belle philosophe,Oola et Oliba [3] vous font mille compliments, je recommande l'Infâme [4] à votre sainte haine. »

1 Il faut « recommander » à l'imprimeur Cramer la Relation de la mort et de l'apparition du jésuite Berthier ; cf. lettres précédentes à d'Alembert le 25 août 1759,Cramer en septembre-octobre. L'impression est en cours au moins avant le 5 octobre, date du départ à Genève de Mme d'Epinay.

 

voir note 43, et http://fr.wikipedia.org/wiki/Fellation#Histoire ;

NDLR : Je ne m'appelle pas Rachida Dati (=Antidote à l'amour) et je ne commets pas de lapsus.

 

http://www.voltaire-integral.com/Html/24/17_Relation_Berthier.html

2 Ce qui est imaginé dans la Relation .

 

3 V* commence à parler souvent de l'histoire de Oholiba et en particulier de son « déjeuner ».

http://www.biblegateway.com/passage/?search=%C3%89z%C3%A9chiel+23&version=LSG

 

4 Avant d'écrire couramment Ecr. L'Inf. (= le cléricalisme, le fanatisme, l'injustice, ...)

07/10/2010

La mauvaise volonté est plus forte que jamais

Growing up Montague : http://www.deezer.com/listen-7109512

Pour (Elisabeth ?) Montagu : http://www.deezer.com/listen-1124557

Pour Lady Jane Montague : http://www.deezer.com/listen-5494165, soft, très tendre ...

 

 

 

 

« A Jean Le Rond d'Alembert

 

7 octobre [1776]

 

Le vieux Raton, le malheureux Raton est tout ébaubi d'avoir cette fois-ci brûlé ses pattes [i] dans une occasion si honnête [ii]. Il n'y entend rien ; il soupçonne que monsieur le traducteur [iii], ne sachant comment se défendre, aura dit au hasard à l'homme dont il dépend [iv]: Monseigneur, il y a là de l'hérésie, du déisme,de l'athéisme, car il y en a partout. On l'aura cru sur sa parole, sans lire l'ouvrage, car on ne lit point.

 

Je vois bien que ni vous ni vos amis vous n'avez reçu les exemplaires que je vous avais envoyés. Je ne sais plus comment faire ; toute voie m'est interdite. La mauvaise volonté est plus forte que jamais . Je meurs désagréablement, mais je mourrai en vous aimant, mon très cher philosophe. J'aurai vu mourir la littérature en France ; vivez pour la ressusciter.

 

J'avais projeté une seconde Lettre [v] plus intéressante que la première, mais il ne m'appartient de faire aucun projet.

 

Je vous embrasse douloureusement. »

 

 

 

i Plaisanterie faisant référence à une fable de La Fontaine : http://www.la-fontaine-ch-thierry.net/singchat.htm

 

ii  Pour sa lettre à l'Académie faite en réponse au panégyrique de Le Tourneur pour Shakespeare en défaveur des auteurs français. Le 1er octobre, d'Alembert écrit que l'imprimeur de l'Académie, Moreau, a imprimé sa Lettre « ne doutant point qu'on ne lui accordât la permission de la vendre », ce qui fût refusé par le garde des Sceaux , il ajouta « On dit que les dévots de Versailles ont persuadé (au roi) que votre morceau sur Shakespeare était injurieux à la religion, quoiqu'on ait retranché soigneusement à la lecture publique tous les passages indécents du tragique anglais. »

 

iii  Le Tourneur, traducteur de Shakespeare.

 

iv  V* pense au garde des Sceaux dont dépend le secrétaire général de la Librairie ; en fait Le Tourneur a quitté la Librairie, et Condorcet le 6 octobre écrit qu'on lui a ôté cette place « dans le temps que les honnêtes gens étaient à la mode. » ; il est devenu bibliothécaire du comte de Provence.

 

v  Irène , composée à cette période, sera précédée d'une Lettre à l'Académie française qui répond à l'Apologie de Shakespeare de Mme Montagu, qui elle répondait à la première Lettre à l'Académie française.

 

Elisabeth Montagu :

http://www.facebook.com/topic.php?uid=30841695034&top...

http://www.larousse.fr/encyclopedie/litterature/Montagu/1...

http://www.oxforddnb.com/public/bluestockings/

elisabeth montagu.jpg

 

 

 

 

06/10/2010

on irait s'imaginer que les dames qui se tuent à six mille lieues d'ici font la satire de celles qui vivent à Paris

 

 

 

Majestueuse : http://www.deezer.com/listen-2745860

Aimable : http://www.deezer.com/listen-2745865

Sensible : http://www.deezer.com/listen-2745872

Elle est tout cela ...

Mlle W*** ... Pour vous, j'ai de Tendres sentiments : http://www.deezer.com/listen-2745869

 

 

 

 

« A Marie-Elisabeth de Dompierre de Fontaine

 

A Colmar, 6 octobre 1754.

 

Ma chère nièce,je pense que c'est bien assez que mes trois magots [i] vous aient plu. Mais ils pourraient déplaire à d'autres personnes ; et quoique ni vous ni elles ne soyez pas absolument disposées à vous tuer avec vos maris, cependant il pourrait se trouver des gens qui feraient croire que toutes les fois qu'on ne se tue pas en pareil cas, on a grand tort ; et on irait s'imaginer que les dames qui se tuent à six mille lieues d'ici font la satire de celles qui vivent à Paris [ii]. Cela serait très injuste ; mais on fait des tracasseries mortelles tous les jours sur des prétextes encore plus déraisonnables.

 

J'ai prié instamment M. d'Argental de ne me point exposer à de nouvelles peines . Ce qui pourrait résulter d'agrément d'un petit succès serait bien peu de chose, et les dégoûts qui en naîtraient seraient violents. Je vous remercie de vous être jointe à moi pour modérer l'ardeur de M. d'Argental, qui ne connait point le danger quand il s'agit de théâtre. C'en serait trop d'être vilipendé à la fois à l'Opéra et à la Comédie. C'est bien assez que M. Royer m'immole à ses doubles croches.

 

Ne pourriez-vous point, quand vous irez à l'Opéra, parler à ce sublime Royer [iii], et lui demander au moins une copie des paroles telles qu'il les a embellies par sa divine musique ?[iv] Vous auriez au moins le premier avant-goût des sifflets . C'est un droit de famille qu'il ne peut vous refuser.

 

Vous ne me dites rien de M. l'abbé [v]. Je le croyais déjà sur la liste des bénéfices . Votre sœur est religieuse dans mon couvent ; cependant si ma santé le permet, nous irons passer une partie de l'hiver à la cour de l'Électeur palatin, qui veut bien m'en donner la permission . Après quoi nous irions habiter une terre assez belle du côté de Lyon qu'on me propose actuellement [vi]. Mais la mauvaise santé est un grand obstacle au voyage de Manheim. J'aimerais mieux sans doute faire celui de Plombières ; si votre estomac vous y ramène jamais, mon cœur m'y ramènera. Votre sœur aura un autre régime que vous : elle n'est pas faite pour prendre les eaux avec régularité.

 

Adieu, ma chère amie ; il faut espérer que je vous reverrai encore. »

 

i La tragédie L'Orphelin de la Chine qu'il a réduite à trois actes en août. A d'Argental, le 3 août, il dit, après avoir fait cinq actes : « les cinq pavillons réguliers » étaient « trop froids » ;  alors, « il) n'a eu de ressource que d'embellir trois corps de logis ». Finalement la pièce aura cinq actes. Cf. Lettre du 6 février 1755.

http://books.google.be/books?id=izUHAAAAQAAJ&printsec...

 

ii A d'Argental, le 6 octobre , V* dit craindre qu'on ne fasse « entendre (à Mme de Pompadour) que c'est non seulemement une bravade (car on va jouer Le Triumvirat de Crébillon , protégé de la marquise), mais une offense et une espèce de satire. »

http://fr.wikipedia.org/wiki/Prosper_Jolyot_de_Cr%C3%A9billon

http://books.google.be/books?id=DTgOAAAAYAAJ&printsec=frontcover&dq=triumvirat+de+cr%C3%A9billon&source=bl&ots=me8N4vHoQG&sig=ZKgqvhgl-LQU0rbJMABgTsNXUkU&hl=fr&ei=gHurTKKYEtWRjAfC5LG9Bw&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=3&ved=0CB0Q6AEwAg#v=onepage&q&f=false

 

iii Royer a fait remanier par un nommé Sireuil, sans consulter V* qui en est ulcéré, le texte de son ancien opéra Pandore. La représentation ne peut en être empêchée, V* doit se contenter d'écrire à Royer, à Sireuil, à « l'examinateur » de l'ouvrage Moncrif, pour demander que le titre en soit : Prométhée ou Pandore, ouvrage dramatique tiré des fragments de la pièce qui porte ce nom, à laquelle on a fait ajouter les ariettes et les vers convenables au musicien dans l'absence de l'auteur. Dans le même temps il demande à Lambert de réimprimer sa version.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Joseph_Nicolas_Pancrace_Roye...

 

 

iv Après avoir demandé une copie à Royer le septembre, il la recevra le octobre, envoyée par Moncrif. V* sera ulcéré par cette « rapsodie de paroles du Pont-Neuf. »

v Abbé Mignot, frère de Mme de Fontaine et de Mme Denis.

vi On lui a proposé le château d'Allaman au nord du Léman.

http://www.swisscastles.ch/Vaud/chateau/rochefort.html...

 

Je ne vois pas pourquoi l'on défendrait le transport des pensées de province à Paris , tandis qu'on permet l'exportation de Paris en province .

Note rédigée le 31 août 2011 pour parution le 6 octobre 2010

 

 

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

et à

Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'Argental

 

6è octobre 1766

 

Vraiment , mes adorables anges, je ne suis pas étonné que le prophète Élie de Beaumont 1 ne vous ait pas envoyé son mémoire pour les Sirven . La raison en est bien claire, c'est que ce mémoire n'est pas encore fait . Il m'avait mandé, il y a près de deux mois, qu'il l'avait remis entre les mains de plusieurs avocats pour le signer, et même M. Damilaville lui avait donné quelque argent de ma part . Je croyais même déjà l'ouvrage imprimé ; je me hâtais de demander un rapporteur, je sollicitais votre protection et celle de vos amis ; mais enfin, il s'est trouvé que Beaumont avait pris le futur pour le passé . Je vois qu'il a été un peu désorienté par deux causes malheureuses qu'il a perdues coup sur coup 2. Il ne faudrait pas que le défenseur des Calas se chargeât jamais d'une cause équivoque . Celle des Sirven lui aurait fait un honneur infini .

 

Il a encore, comme vous savez, un procès très intéressant au nom de sa femme 3; mais je tremble encore pour ce procès-là . Il a le malheur d'y réclamer les lois rigoureuses contre les protestants, lois dont il avait fait sentir la dureté, non seulement dans l’affaire des Calas, mais dans une autre encore que je lui avais confiée 4. Cette funeste coutume des avocats de soutenir ainsi le pour et le contre pourra lui faire grand tort, et en fera sûrement à la cause des Sirven . Cependant, l'affaire est entamée, il la faut suivre . J'ai obtenu pour cette malheureuse famille Sirven la protection de plusieurs princes étrangers, je leur ai écrit que le factum était prêt 5. S'il ne paraît pas, ils seront en droit de croire que je les ai trompés . Je ne me rebute point, mais je suis fort affligé .

 

Je ne le suis pas moins que vous n'ayez pas reçu le Commentaire sur les délits et les peines par M. Christin, avocat de Besançon 6. Je sais bien que M. Jannel a des ordres positifs de ne laisser passer aucune brochure suspecte par la voie de la poste ; mais cette brochure est très sage, elle me paraît instructive ; il n'y a aucun mot qui puisse choquer le gouvernement de France ni aucun gouvernement . Je reçois tous les jours par la poste tous les imprimés qui paraissent, on les laisse tous arriver sans aucune difficulté . Je ne vois pas pourquoi l'on défendrait le transport des pensées de province à Paris , tandis qu'on permet l'exportation de Paris en province .

 

Je suis encore plus surpris qu'on n'ait pas respecté l'enveloppe de M. de Courteilles, et que l'on prive un conseiller d’État d'un écrit sur la jurisprudence . Vous recevrez cet écrit par quelque autre voie, et vous jugerez si on doit le traiter avec tant de rigueur .

 

Vous n'ignorez pas qu'on a fait en Hollande deux éditions de quelques unes de mes lettres 7 qu'on a cruellement falsifiées, et auxquelles on a joint des notes d'une insolence punissable contre les personnes du royaume les plus respectables. On m'a conseillé de m'adresser à un nommé M. du Clairon,8 qui est, dit-on, actuellement commissaire à la marine, ou consul à Amsterdam ; il est auteur d'une tragédie de Cromwell qu'il a dédiée à M. le duc de Praslin . Je ne veux pas croire qu'il soit trop instruit du mystère de cette abominable édition , mais je crois qu'il peut aisément se procurer des lumières sur l'éditeur .

 

M. le prince de Soubise, et plusieurs autres personnes d'une grande distinction sont très outragées dans ces lettres . Il est nécessaire que je mette au moins dans les journaux un avertissement 9 qui démontre et qui confonde la calomnie . Heureusement les preuves sont nettes et claires ; j'ai en main les certificats de ceux à qui j'avais écrit ces lettres qu'un faussaire a défigurées 10. J'espère que M. du Clairon qui est sur les lieux voudra bien me donner des éclaircissements sur cette manœuvre infâme . Je lui écris qu'ayant comme lui M. le duc de Praslin pour protecteur, j'ai quelque droit d'espérer ses bons offices dans cette conjoncture à l'abri d'une telle protection, que le livre est imprimé par Michel Rey, imprimeur de Jean-Jacques Rousseau à Amsterdam, que Jean-Jacques y est loué,11 et les hommes les plus respectables chargés d'outrages ; que je le supplie de vouloir bien me donner sur cette œuvre d'iniquité les notions qu'il pourra acquérir, et que tous les honnêtes gens lui en auront obligation . Je me flatte que M. le duc de Praslin permettre la liberté que je prends de dire un mot dans cette lettre de mon attachement pour lui, et de la protection dont il m'honore . »


1 L'avocat Jean-Baptiste Jacques Élie de Beaumont.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Baptiste-Jacques_%C3%89lie_de_Beaumont

2 V* pense à l'affaire de La Luzerne où Beaumont n'a pas obtenu entièrement gain de cause, et peut-être à l'affaire de Roncherolles ou plutôt à l'affaire Potin (de l'été 1764).

3 Beaumont veut faire « rentrer » sa femme « dans une terre de sa famille vendue à vil prix »(la terre de Canon en Calvados) . Mais pour cela il « demande la confiscation du bien d'un protestant » écrira V*.

4 V* pense sûrement à l'affaire Potin : on voulait faire reconnaître la légitimité de son mariage, et par ce biais, reconnaître la légitimité du mariage des protestants .

6 Son propre Commentaire sur le livre des délits et des peines par un avocat de province : http://www.voltaire-integral.com/Html/25/37_Delits.html ; voir lettre du 23 juin à Damilaville .

7 Lettres de M. de Voltaire à ses amis du Parnasse, 1766 : http://books.google.fr/books?id=vzMHAAAAQAAJ&printsec=frontcover#v=onepage&q&f=false

V* soupçonne Robinet .

8 Antoine Maillet du Clairon, consul de France à Amsterdam . V* lui écrit et dans sa deuxième lettre il lui signale que l'éditeur des Lettres l'a accusé de vol de manuscrit .

9 Intitulé Appel au public , publié dans le Journal encyclopédique du 15 novembre .

10 V* demande des certificats à Damilaville, à Deodati, à Lacombe, au duc de La Vallière .

11 L'éditeur des Lettres parle effectivement des « rares talents », de l'éloquence, des « paradoxes ingénieux et séduisants » de J.-J. Rousseau.

05/10/2010

Il ne faut point railler les scélérats, il faut les pendre

 http://www.deezer.com/listen-317109

 

Quand j'entends ça, c'est moi qui ai envie de me pendre : sinistre !! http://www.deezer.com/listen-4152284

 

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville

 

4 octobre 1767

 

Mon cher ami, tandis que vous imprimez l'éloge de Henri IV sous le nom de Charlot, on l'a rejoué à Ferney, mieux qu'on ne le jouera jamais à la Comédie [i]. Mme Denis m'a donné en présence du régiment de Conti, et de toute la province, la plus agréable fête [ii]que j'aie jamais vue. Les princes en peuvent donner de plus magnifiques, mais il n'y a point de souverain qui en puisse donner de plus ingénieuse.

 

J'attends avec impatience le recueil qui achève d'écraser les pédants du collège. Savez-vous bien que l'impudent Cogé [iii] a eu l'insolence et la bêtise de m'écrire ?[iv] J'avais préparé une réponse qu'on trouvait assez plaisante [v], mais je trouve que ces marauds-là ne valent pas la plaisanterie. Il ne faut point railler les scélérats, il faut les pendre. Voici donc la réponse que je juge à propos de faire à ce coquin [vi]. Il m'est très important de détromper certaines personnes sur le Dictionnaire philosophique que Cogé m'impute. Vous ne savez pas ce qui se passe dans les bureaux des ministres, et même dans le Conseil du roi, et je sais ce qui s'y est passé à mon égard.

 

Je pense que l'enchanteur Merlin peut bien me rendre le service d'imprimer la réponse à Cogé, et vous pourrez la faire circuler pour achever d'anéantir ce misérable.

 

Je recommande toujours une faible édition de Charlot,[vii] afin qu'on puisse corriger dans la seconde ce qui aura paru défectueux dans la première. Il se peut très bien faire que les Welches qui ont applaudi depuis trois ans des pièces détestables se révoltent contre celle-ci. Il y a plus de goût actuellement en province qu'à Paris, et bientôt il y aura plus de talents. J'ai entre les mains un manuscrit admirable contre le fanatisme,[viii] fait par un provincial. J'espère qu'il sera bientôt imprimé.

 

Je vous supplie, mon cher ami, de donner à Thiriot les rogatons de vers qui sont dans mon paquet [ix]. Cela peut servir à sa correspondance [x].

 

Je vous embrasse plus tendrement que jamais.

 

Je tiens qu'il est très bon qu'on envoie cette Lettre à Cogé,[xi] à ses écoliers, et aux pères des écoliers ; il ne s'agit pas ici de divertir le public, et de plaire, il s'agit d'humilier et de punir un maraud impudent. »

i Charlot ou La Comtesse de Givry ; V* à Voisenon, le 19 octobre, dit qu'il a chez lui les La Harpe et Chabanon qui sont « d'excellents acteurs » et que Mme Denis «a joué supérieurement » dans Charlot .

http://www.theatre-classique.fr/pages/programmes/edition....

 

ii Pour la St François.

iii Cogé au lieu de Coger ; cf. lettre du 3 août 1767 à d'Alembert, moquerie : « le faquin nommé Coger ... dit Cogé pecus. »

iv Lettre publiée dans Pièces relatives à l'Examen de Bélisaire.

v La Défense de mon maître, que V* désigne à Marmontel, le 14 octobre dans le même contexte.

vi Lettre de Gérofle à Cogé ; V*, à Marmontel : il a « trouvé qu'un pareil coquin ne méritait pas la plaisanterie (de La défense de mon maître) et qu' il valait mieux lui faire dire par (s)on laquais tout uniment qu'il est un maraud qui mérite punition. »

vii Le 2 octobre, V* « demandait en grâce ... que Merlin ne tire pas plus de 750 exemplaires. »

viii (?) ses Lettres à S.A. Mgr le prince de **** sur Rabelais et sur d'autres auteurs accusés d'avoir mal parlé de la religion chrétienne, et dont, le 4 décembre, il veut envoyer un exemplaire à son correspondant.

http://www.voltaire-integral.com/Html/26/24_Rabelais.html

 

ix (?) Vers récités à la fête dont La Correspondance littéraire fait un compte-rendu.

x Thiriot est alors correspondant littéraire de Frédéric.

Protégez bien Ferney, Madame, car il peut devenir quelque chose de bien joli

Note rédigée le 2 septembre 2011 pour parution le 5 octobre 2010

 

"Protégez bien Ferney", Monsieur le maire François Meylan, "car il peut devenir quelque chose de bien joli" .

Ce message tombera-t-il dans l'oreille d'un sourd ? J'espère bien que non  .

En tout cas, j'aime bien le remarquable empêcheur de tourner en rond /détourner les ronds , qui figure dans l'article suivant : http://www.paperblog.fr/584983/voltaire-meylan-decotte-et-le-chatelard/

façade est chateau volti.jpgL'arbre du premier plan, qui enquiquinait bien ceux qui voulaient photographier le chateau depuis le portail principal, a été abattu, car malade .

 

 

« A Anne-Madeleine-Louise-Charlotte-Auguste de La Tour du Pin de Saint-Julien 1

 

5è octobre 1775

 

Protégez bien Ferney, Madame, car il peut devenir quelque chose de bien joli. Figurez-vous qu'hier le bas de votre maison était illuminé, que toute votre ville l'était depuis le fond du jardin du château, jusqu’aux défrichements, et jusqu'au grand chemin de Meyrin , que toutes les troupes étaient sous les armes, et escortaient quarante cinq carrosses au bruit du canon . Il y eût un très beau feu d'artifice ; et la journée finit comme toutes les journées, par un grand souper .

 

Vous me demanderez pourquoi tout ce tintamarre ? C'était , ne vous déplaise, pour M. St François d'Assise . Et pourquoi tant de fracas pour ce saint ? C'est qu'il est mon patron, et que ce n’était pas ce jour là la fête de Monsieur Saint Julien, car on en aurait fait davantage pour lui . Saint François se met toujours aux pieds de Saint Julien . Nos ennemis continuent toujours d'assurer que notre affaire ne se fera point ; que le Conseil n'est point de l'avis de M. Turgot, et qu'on n'ira pas changer les usages du royaume pour un petit pays aussi chétif que le nôtre 2. Je les laisse dire, et je m'en rapporte à vous . Ils crient que M. Trudaine a déjà voulu une fois tenter ce changement, et n'a pu y réussir 3. Et moi je suis sûr qu'il réussira quand vous lui aurez parlé .

 

J'accable de lettres notre protectrice . J'ai tant de plaisir à lui parler du bien qu'elle nous fait, que j'oublie même de lui demander pardon de la vivacité de mes importunités . Elle sait que je suis encore plus occupé d'elle que de ses bienfaits ; elle sait que mon cœur, tout vieux qu'il est, est peut-être encore plus sensible aux grâces que pénétré de reconnaissance ; elle sait combien j’aimerais à lui écrire, quand même je n'aurais point de remerciements à lui faire .

 

Agréez, Madame, les respects de votre ville, et surtout les miens .

 

V. »

 

1 Voir note 8 : [PDF] LA MAISON FUSIER voltaire-a-ferney.org/resources/Les+th$C3$A9$C3$A2tres+de+Voltaire.pdf

2 Voir ces projets de changement, concernant notamment la suppression des corvées, du monopole du sel , … lettre du 29 août 1775 à Moultou : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2010/08/28/attendez-vous-vous-autres-genevois-nos-voisins-aux-choses-le.html

3 En 1761 ; lettre à V* du 22 mars .