01/11/2010
la médaille que Sa Majesté a fait frapper à l'occasion de le victoire de Fontenoy
« A Louis XV
[vers le 1er] novembre 1745
Le S. Voltaire supplie le roi de vouloir bien lui accorder la médaille que Sa Majesté a fait frapper à l'occasion de le victoire de Fontenoy ... »
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Elle fait mettre des fenêtres où j'avais mis des portes.Elle change les escaliers en cheminées, et les cheminées en escaliers
http://www.youtube.com/watch?v=Jy92VKaaarE&feature=re...
http://www.youtube.com/watch?v=xtqEIwgPM9U&feature=re...
http://www.youtube.com/watch?v=S4xulo6YbqA&feature=re...
Mam'zelle Wagnière, il me semble qu'il y a un siècle que je ne vous ai vue !
L'allée de charmilles est jonchée de feuilles et bordée encore de petits cyclamens qui vous saluent.Ecoutez-les :
http://www.youtube.com/watch?v=9ilMODfi2vM&feature=re...
Le château de Volti va prendre ses quartiers d'hiver à partir du 4 novembre au soir .Je vais devoir ronger mon frein jusqu'au printemps ...
Dédicace à la secrète secrétaire de Volti : Beethoven parce que vous l'aimez bien, je crois (et moi, itou ) :
http://www.youtube.com/watch?v=FL0u9QXNvEg&feature=re...
http://www.youtube.com/watch?v=5cELMIRPiZw&feature=re...
http://www.youtube.com/watch?v=LKtfLwvEmZo&feature=re...
« A la comtesse de La Neuville
[vers le 1er novembre 1734]
Eh bien ! Madame, il me semble qu'il y a un siècle que je ne vous ai vue ! Mme du Châtelet comptait bien aller vous voir dès qu'elle serait débarquée à Cirey [i] ; mais elle est devenue architecte et jardinière [ii]. Elle fait mettre des fenêtres où j'avais mis des portes. Elle change les escaliers en cheminées, et les cheminées en escaliers. Elle fait planter des tilleuls où j'avais proposé des ormes ; et si j'avais planté un potager , elle en ferait un parterre. De plus elle fait l'ouvrage des fées dans sa maison. Elle change des guenilles en tapisseries ; elle trouve le secret de meubler Cirey avec rien. Ces occupations la retiennent encore pour quelques jours. Je me flatte que j'aurai l'honneur de lui servir bientôt d'écuyer jusqu'à La Neuville, après avoir été ici son garçon jardinier. Elle me charge de vous assurer, et Mme de Champbonin, de l'envie extrême qu'elle a de vous revoir. Ne doutez pas non plus de mon impatience. »
i Pour échapper aux poursuites, V* a quitté précipitamment Montjeu pour Cirey en mai , suite à la condamnation des Lettres philosophiques ; Mme du Châtelet le rejoignit le 20 octobre ; cf. lettre du 8 mai 1734 à Cideville.
http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2010/06/12/j...
ii V* a avancé de l'argent au marquis du Châtelet pour faire face aux travaux nécessaires au château .
http://fr.wikipedia.org/wiki/Ch%C3%A2teau_de_Cirey
http://www.scribd.com/doc/10553080/Le-cabinet-de-physique...
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31/10/2010
Vendredi, il y a anticonsistoire au château de Tournay
http://www.deezer.com/listen-5721029
Volti apprécie beaucoup la marquise de Chauvelin .
Qu'il me soit permis, en toute simplicité, de vous dire que je la trouve un peu trop grassouillette à mon goût !
« A Horace Vasserot de Vincy [1]
Vendredi, il y a anticonsistoire [2] au château de Tournay, et probablement aussi samedi. Si M. de Vincy, M. et Mme de Sacconay daignent assister à cette œuvre de Satan, ils y trouveront la plus jolie ambassadrice qu'ait le roi Très-Chrétien [3]. Toute leur compagnie sera reçue avec plaisir, respect et reconnaissance. Point de billets, on leur retiendra des places pour quatre heures.
V.
Mardi [31 octobre 1759] »
1 Seigneur de Vincy et des Vaux, membre du Grand Conseil de Genève.
2 = Représentation théâtrale.
3 La jeune Mme de Chauvelin, femme de l'ambassadeur à Turin, voir page 164-165 de http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5698480t.image.f281...
http://www.photo.rmn.fr/cf/htm/CPicZ.aspx?E=2C6NU0BEA6FH
François-Claude-Bernard-Louis de Chauvelin ; http://fr.wikipedia.org/wiki/Fran%C3%A7ois_Claude_Chauvelin
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30/10/2010
Malheur aux détails : la postérité les néglige tous : c'est une vermine qui tue les grands ouvrages
Le diable est dans les détails : http://www.deezer.com/listen-3756837
Détails mineurs : http://www.deezer.com/listen-3266127
Et si en plus les détails sont tout petits : http://www.deezer.com/listen-3734083 , chanson parfaitement et justement négligée (style bouche-trou pour boucler un disque ! oublions ! continuons à oublier ou à ignorer ! )
Frais et sans prétention, j'aime bien cet air guilleret : http://www.deezer.com/listen-291806
Et je vous passe les détails !
« A Jean-Baptiste Dubos
[i]
A Cirey, 30 octobre [1738]
3
Il y a déjà longtemps, Monsieur,que je vous suis attaché par la plus forte estime ; je vais l'être par la reconnaissance. Je ne vous répèterai point ici que vos livres doivent être le bréviaire des gens de lettres, que vous êtes l'écrivain le plus utile et le plus judicieux que je connaisse ; je suis si charmé de voir que vous êtes le plus obligeant, que je suis tout occupé de cette dernière idée.
Il y a longtemps que j'ai assemblé quelques matériaux pur faire l'histoire du siècle de Louis XIV : ce n'est point simplement la vie de ce prince que j'écris, ce ne sont point les annales de son règne ; c'est plutôt l'histoire de l'esprit humain, puisé dans le siècle le plus glorieux à l'esprit humain.
Cet ouvrage est divisé en chapitres ; il y en a vingt environ destinés à l'histoire générale : ce sont vingt tableaux des grands évènements du temps. Les principaux personnages sont sur le devant de la toile ; la foule est dans l'enfoncement. Malheur aux détails : la postérité les néglige tous : c'est une vermine qui tue les grands ouvrages. Ce qui caractérise le siècle, ce qui a causé les révolutions, ce qui sera important dans cent années : c'est là ce que je veux écrire aujourd'hui.
Il y a un chapitre pour la vie privée de Louis XIV ; deux pour les grands changements faits dans la police du royaume, dans le commerce, dans les finances ; deux pour le gouvernement ecclésiastique, dans lequel la révocation de l'édit de Nantes et l'affaire de la régale [ii] sont comprises ; cinq ou six pour l'histoire des arts, à commencer par Descartes et à finir par Rameau.
Je n'ai d'autres mémoires pour l'histoire générale qu'environ deux cents volumes de mémoires imprimés que tout le monde connaît ; il ne s'agit que de former un corps bien proportionné à tous ces membres épars, et de peindre avec des couleurs vraies, mais d'un trait, ce que Larrey, Limiers, Lamberty, Roussel [iii]etc., etc. falsifient et délaient dans des volumes.
J'ai pour la vie privée de Louis XIV les mémoires de M. Dangeau, en quarante volumes dont j'ai extrait quarante pages ; j'ai ce que j'ai entendu dire à de vieux courtisans, valets, grands seigneurs, et d'autres ; et je rapporte les faits dans lesquels ils s'accordent. J'abandonne le reste aux faiseurs de conversations et d'anecdotes. J'ai un extrait de la fameuse lettre du roi au sujet de M. de Barbésieux [iv] dont il marque tous les défauts auxquels il pardonne en faveur des services du père : ce qui caractérise Louis XIV bien mieux que les flatteries de Péllisson [v].
Je suis assez instruit de l'aventure de l'homme au masque de fer, mort à la Bastille [vi]. J'ai parlé à des gens qui l'ont servi.
Il y a une espèce de mémorial [vii], écrit de la main de Louis XIV, qui doit être dans le cabinet de Louis XV, M. Hardion le connait sans doute ; mais je n'ose en demander communication.
Sur les affaires de l'Église, j'ai tout le fatras des injures de parti ; et je tâcherai d'extraire une once de miel de l'absinthe des Jurieu, des Quesnel, des Doucin, etc.
Pour le dedans du royaume, j'examine les mémoires des intendants, et les bons livres qu'on a sur cette matière. M. l'abbé de Saint-Pierre a fait un journal politique [viii] de Louis XIV que je voudrais bien qu'il me confiât. Je ne sais s'il fera cet acte de bienfaisance [ix] pour gagner le paradis.
A l'égard des arts et des sciences, il n'est question, je crois, que de tracer la marche de l'esprit humain en philosophie, en éloquence, en poésie, en critique ; de marquer les progrès de la peinture, de la sculpture, de la musique, de l'orfèvrerie, des manufactures de tapisserie, de glaces, d'étoffes d'or, de l'horlogerie. Je ne veux que peindre, chemin faisant, les génies qui ont excellé dans ces parties. Dieu me préserve d'employer 300 pages à l'histoire de Gassendi ! La vie est trop courte, le temps trop précieux pour dire des choses inutiles.
En un mot, voyez , Monsieur, mon plan mieux que je ne pourrais vous le dessiner. Je ne me presse point d'élever mon bâtiment . Pendent opera interrupta, minaeque merorum ingentes [x]. Si vous daignez me conduire, je pourrai dire alors : aequataque machina coelo [xi]. Voyez ce que vous pouvez faire pour moi, pour la vérité, pour un siècle qui vous compte parmi ses ornements [xii].
A qui daignerez-vous communiquer vos lumières, si ce n'est à un homme qui aime sa patrie et la vérité, et qui ne cherche à écrire l'histoire ni en flatteur, ni en panégyriste, ni en gazetier, mais en philosophe ? Celui qui a si bien débrouillé le chaos de l'origine des Français m'aidera sans doute à répandre la lumière sur les plus beaux jours de la France. Songez, Monsieur, que vous rendrez service à votre disciple et à votre admirateur.
Je serai toute ma vie avec autant de reconnaissance que d'estime etc.
Voltaire.
Je vous prie de me dire si le livre de La Hode [xiii] mérite que je l'achète et ce que c'est que La Hode. »
ii Droit que possédéait le roi de toucher les revenus des évêchés vacants et d'y faire lui-même des nominations écclésiastzaiqueq, ce qui fut l'occasion d'un conflit entre Louis XIV et le pape.
http://www.histariege.com/regale.htm
iii Roussel ou Rousset (de Missy) ?
iv « Mémoire ..., sur l'inconduite du marquis de Barbésieux », Revue encyclopédique, 1925.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Louis_Fran%C3%A7ois_Marie_Le...
v Paul Pellisson, historiographe de Louis XIV. Il « abusait de la permission que les hommes ont d'être laids ! » dit une de ses contemporaines.
http://books.google.be/books?id=TQYUAAAAQAAJ&printsec...
vi Dans Le siècle de Louis XIV, V* en parle sous « Particularités et anecdotes du règne... »
http://fr.wikisource.org/wiki/Le_Si%C3%A8cle_de_Louis_XIV...
vii Les Mémoires du roi, publiés en 1806 seulement.
http://books.google.be/books?id=4rxWAAAAMAAJ&printsec...
viii Les Annales politiques -de Charles-Irénée Castel, abbé de Saint-Pierre,-qui paraitront en 1757 seulement.
http://books.google.be/books?id=PHQ2AAAAMAAJ&printsec...
http://fr.wikipedia.org/wiki/Charles-Ir%C3%A9n%C3%A9e_Cas...
ix On attribua -à tort- à l'abbé la création du mot « bienfaisance » qui « plait » à V* ; cf. Septième Discours sur l'homme : http://www.monsieurdevoltaire.com/article-poeme-sur-la-vr...
http://www.monsieurdevoltaire.com/article-dictionnaire-ph...
x Les ouvrages interrompus restent en suspens, ainsi que les murs qui dressaient leurs énormes menaces.
xi Et tout un appareil élevé jusqu'au ciel.
xii Dubos est secrétaire perpétuel de l'Académie française et a écrit entre autres, Histoire de l'établissement de la monarchie française dans les Gaules et Réflexions critiques sur la poésie et la peinture.
xiii La Mothe appelé La Hode, auteur de la Vie de Philippe d'Orléans, 1736 et de l'Histoire des Révolutions de France ; La Martinière va publier l'Histoire de la vie et du règne de Louis XIV ... rédigée sur les mémoires de feu M. le cte de ***, 1740-1742.
Faire recherche « La Mothe » dans : http://www.marelibri.com/search/current?maximumPrice=0&am...
Voir aussi : http://books.google.be/books?id=iE4OAAAAQAAJ&printsec...
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29/10/2010
cette lettre est bien sotte, cependant je ne l'ai point écrite
Note mise en ligne après rédaction le 15 août 2011 .
Augustus Fitz Roy
« A Augustus Henry Fitzroy, troisième duc de Grafton 1
J'ai vu dans le The Whitehall Evenening Post, du 7 octobre 1769, n° 3668, une prétendue lettre de moi à Sa majesté le roi de Prusse 2; cette lettre est bien sotte, cependant je ne l'ai point écrite.
Voltaire
Fait à Ferney le 29 octobre 1769 »
2 Le 31 octobre, V* en écrivant à Frédéric, traduit assez exactement un passage de cette prétendue lettre : « Quelle pitié si l'étendue de vos connaissances, vos talents et vos vertus ne vous servaient qu'à pervertir ces dons du ciel pour faire la misère et la désolation du genre humain. Vous n'avez rien à désirer, Sire, dans ce monde que l'auguste titre d'un héros chrétien » ; et V* dit qu'il « ne répond autre chose à l'auteur qui (lui) impute cette belle lettre que ces quatre lignes-ci : « J'ai vu ... ». » :
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Il serait bien beau à la philosophie de forcer l'ancienne magistrature à extirper ses atrocités, ou d'obtenir de la nouvelle troupe une réparation solennelle
Note rédigée le 13 août 2011 pour parution le 29 octobre 2010 .
« A Jean Le Rond d’Alembert
Mon cher et grand philosophe, je vous ai légué d'Etallonde 1, comme je ne sais quel Grec 2 donna en mourant sa fille à marier à je ne sais quel autre Grec . Il s'agit de savoir si on peut obtenir en France la grâce d’un brave officier prussien accusé d'avoir chanté à l'age de seize ans une vieille chanson de corps de garde, et d'avoir récité l'Ode à Priape de Piron connu par cette seule ode à la cour, et récompensé par une pension du roi de 1500 livres sur la cassette 3. Certainement le poing coupé, la langue arrachée 4, la torture ordinaire et extraordinaire, la roue et le bûcher n'étaient pas en raison directe du crime .
J'avais supplié le roi de Prusse de vous envoyer ou un passeport pour d'Etallonde, dit Morival, ou une attestation de son général, qui servira de ce qu'elle pourra 5. Il me mande qu'il vous l'envoie 6, et peut-être avez-vous déjà reçu cette pancarte . Vous en ferez, après la Saint-martin, l'usage que votre bienfaisance et votre sagesse vous conseilleront ; rien ne presse . Ce jeune homme reste toujours chez moi, et Mme Denis le gardera si je meurs avant que son affaire soit consommée .
Le roi de Prusse m'a dit qu'il charge son ministre de recommander d'Etallonde au garde des Sceaux . Mme la duchesse d'Anville a déjà disposé M. de Miromesnil 7 à être favorable à d'Etallonde . Nous avons dans l'ancien parlement et dans le nouveau des hommes sages et justes , qui m'ont donné parole de faire réparer autant qu'il sera en eux l'arrêt des cannibales, qui d'un trait de plume ont assassiné La Barre en personne, et d'Etallonde en peinture 8, arrêt qui par parenthèse ne passa que de deux voix 9.
Il reste à voir s'il faut ou qu'il fasse juger son procès, ou qu'il demande des lettres honteuses de grâce . Je suis absolument pour la révision, parce que j'ai vu les charges . Une grâce n'est que l'aveu d'un crime . Il serait bien beau à la philosophie de forcer l'ancienne magistrature à extirper ses atrocités, ou d'obtenir de la nouvelle troupe une réparation solennelle des infamies punissables de l’autre tripot . Ce problème des deux corps est aussi digne d'être résolu par vous que le problème des trois corps .
Nous en parlerons dans quelque temps . Je recommande aux deux Bertrands 10 cette bonne œuvre ; Raton mourant n'est plus bon à rien.
Ne voyez-vous pas quelquefois M. d'Argental ? Il connait cette affaire, il a un grand zèle .
Tout cela n'est pas trop académique, mais cela est humain et digne de vous . Ce n'est plus Damilaville minor dont je vous parle, j'espère qu'il ne vous importunera plus 11.
Adieu, digne homme .
V.
N.B.- Un fils du comte de Romanzof vient de faire des vers français dont quelques-uns sont encore plus étonnants que ceux du comte de Chowalof . C'est un dialogue entre Dieu et le Révérend Père Hayer, auteur du Journal chrétien . Dieu lui recommande la tolérance, Hayer lui répond :
Ciel ! que viens-je d'entendre , ah ! ah ! je le vois bien,
Que vous-même, Seigneur, vous ne valez plus rien .
Tout n'est pas de cette force .
29 d'octobre [1774]»
1 Le 28 septembre, V* a écrit à d'Alembert et à Condorcet : « … je vous confie une affaire plus intéressante, et je la mets sous votre protection ... » ; voir page 375 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k800416/f380.image.r=.langFR
3 Ce n'est pas pour cette ode que Piron composa dans sa jeunesse qu'il reçut une pension de mille livres , mais pour le dédommager d'avoir été exclu de l'Académie française à la demande de Boyer, ancien évêque de Mirepoix (l' « âne de Mirepoix » comme disait V*).
Ode à Priape (NDLR : ode au langage cru, appréciée par Fontenelle entre autres) : page 9 : http://books.google.fr/books?id=wQ0_AAAAcAAJ&pg=PA9&a...
6 Le 8 octobre, Frédéric II avait répondu à V* qui lui avait demandé un témoignage qu'il ne pouvait intervenir personnellement, qu’il pouvait seulement « envoyer le témoignage du général à M. d'Alembert » et faire « écrire à mon ministre à Paris qu'il dise un mot en faveur du jeune homme au nouveau chancelier ». Le 20 octobre, il écrit qu'il envoie à d'Alembert un « attestat » du commandant de Wesel.
Voir page 378 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k800416/f383.image.r=.langFR
et page 382 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k800416/f387.image.r=.langFR
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Frère Rhubarbe à frère Gaillard, salut
http://www.deezer.com/listen-879783
http://www.deezer.com/listen-3583280
« A Jean-Martin de Prades
[à Monsieur l'Abbé de Prades lecteur du Roi à Potsdam
(endossé)par l'adresse de votre très humble et très obéissant serviteur Leipsic ce 8 9bre 1755 . Ami Dumont.]
Aux Délices près de Genève
29 octobre [1755]
Frère Rhubarbe à frère Gaillard, salut,
Je suis très fâché que frère en Belzébuth, frère Isaac [i] soit malingre et mélancolique. C'est la pire des damnations. Conservez votre santé et votre gaieté. J'enverrais de tout mon cœur aux pieds du très révérend père prieur [ii] le seizième chant de scandale [iii] qu'il demande. Mais je n'en ai point fait [iv]. Une douzaine de jeunes Parisiens plus gais que moi s'amusent tous les jours à remplir mon ancien canevas, chacun y met du sien. On dit qu'on imprime l'ouvrage de deux ou trois façons différentes [v]. Tout ce que je peux faire, c'est de protester en face de la sainte Église . Si le très révérend père prieur voulait mettre dans son cabinet de livres un exemplaire corrigé de L'Orphelin de la Chine, j'aurais l'honneur de le lui adresser en toute humilité, car malgré l'excommunication que l'exaltation de l'âme, les frictions de poix-résine, et la dissection des cerveaux de géant [vi] m'ont attirée, je crois que sa noble paternité a des entrailles de charité ; et elle doit savoir que j'étais un frère servant très attaché au père prieur, pensant comme lui et disant mon office à son honneur et gloire. J'ai un petit monastère auprès de Lausanne sur le chemin de Neuchâtel, et si ma santé me l'avais permis j'aurais été jusqu'à Neuchâtel pour voir milord Maréchal [vii], mais j'aurais voulu pour cela des lettres d'obédience.
Il m'est venu ici deux jeunes gens de Paris [viii], qui m'ont dit qu'il y a un nommé Poinsinet [ix] à qui on a fait accroire que le roi de Prusse l'avait choisi pour être précepteur de son fils, mais que l'article du catholicisme était embarrassant. Il a signé qu'il serait de la religion que le roi voudrait.
Il apprend actuellement à danser et à chanter pour donner une meilleure éducation au fils de Sa Majesté, et il n'attend que l'ordre du roi pour partir. Pour moi, j'attends tout doucement la fin de mes coliques, de mes rhumatismes, de mes ouvrages et de toutes les misères de ce monde. Je vous embrasse.
V. »
i D'Argens.
ii Frédéric.
iv En 1755, il y eut trois éditions pirates avec six états typographiques différents.
http://www.eroticabibliophile.com/books_pucelleorleans.php
www.frissonesthetique.com/revue/no5/pdf/54voltaire.pdf
v V* soupçonna Frédéric d'être à l'origine de la fuite ;
cf. lettre du 15 juin 1755 à d'Argental : pages 656-657 : http://books.google.be/books?id=7SQtAAAAYAAJ&pg=PA795...
vi Références aux théories de Maupertuis dont V* se moqua en 1752-1753 (cf. Diatribe du docteur Akakia :
http://www.voltaire-integral.com/Html/23/08DIAL.htm#DIATRIBE DU DOCTEUR AKAKIA): « il a imaginé le moyen de connaître la nature de l'âme ... en disséquant des têtess de géants », « il conseille d'enduire un malade de poix-résine », « il espèrequ'un peu plus de chaleur et d'exaltation dans l'imagination pourra servir à montrer l'avenir... »
vii Envoyé de Prusse, gouverneur de Neuchâtel ; V* n'aura pas les lettres demandées.
http://fr.wikipedia.org/wiki/George_Keith
http://books.google.be/books?id=ERI6AAAAcAAJ&printsec...
viii Pierre Patu (26 ans) et Charles Palissot (25 ans).
Patu : http://fr.wikipedia.org/wiki/Claude-Pierre_Patu
Palissot : http://fr.wikipedia.org/wiki/Charles_Palissot_de_Montenoy
ix Antoine-Alexandre-Henri Poinsinet, auteur comique à qui il semble que l'on ait fait croire que Frédéric a un fils .
http://fr.wikipedia.org/wiki/Antoine-Alexandre-Henri_Poin...
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