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05/11/2016

vous demandez le secret aux cloches

... et la vérité aux politiciens en période électorale !

Soyez un moment réalistes !

Les cloches résonnent, les politicards raisonnent, à moins que ce soit l'inverse , et tout le monde sort sourd , sinon sceptique , sans dessus-dessous (phrase à répéter 10 fois sans s'essouffler ) .

 cloches:

Schtroupf ! na !!

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

4 novembre [1761] 1

Du secret ! du secret ! vous en parlez bien à votre aise mes adorables anges, vous qui avez toutes les vertus . Mais vous demandez le secret aux cloches . M. le duc de Villars m'a vu faire mon œuvre des six jours . On l'a lu acte par acte, et on l'a mandé à M. de Thibouville . Mes anges que la pièce soit bonne, qu'elle vous plaise et cela suffit ; mais pour votre Cassander, rayez s'il vous plait cela de vos papiers, à moins que je n'appelle Alexandre, Alexander et le fleuve Scamandre, Scamander . À l'égard de Dieu, vous savez que toute l'antiquité dit également Dieu et les dieux, comme nous Dieu et les saints . Mais une autre fois j'aurai l'honneur de vous en dire davantage . Permettez-vous que je vous adresse mes réponses à mes confrères d'Olivet et Saurin, qui je crois me sont venues 2 par vous ?

Chantez donc la musette de Rameau 3. »

1 Daté par l'éditeur de 1762, changé en 1763, suivi par la copie Beaumarchais-Kehl qui supprime quelques lignes de la fin et les remplace par la seconde partie d'une lettre du 9 novembre 1763, donnant la date du tout . Au moment de l'impression (copie préparée) les éditeurs de Kehl finalement écartèrent cette lettre et joignirent le fragment de 1763 à une lettre du 4 décembre de cette même année, placée , sans date, dans la première moitié de novembre 1763 .

2 Tournure elliptique .

3 Cuthbert Girdlestone, dans son Jean-Philippe Rameau, 1757, estime que l'attribution de La Musette à Rameau est douteuse . Alors peut-être de Rameau : https://www.youtube.com/watch?v=jMLewEB1l7g

 

04/11/2016

On a crié au plagiaire, et au ridicule

... Goncourt, Renaudot, Fémina, Médicis, Académie Française, Jean-Freustié, Littéraire du Monde, FNAC, etc., etc., de tous ces prix littéraires nul écho de plagiat, de nègre, de banalité, de bêtise crasse, de fumisterie, de ridicule , au moins pour l'instant , pourvou qué ça doure !

A tout seigneur tout honneur , tant pis si  je me trompe : http://bibliobs.nouvelobs.com/sur-le-sentier-des-prix/201...

 ... et complément d'enquête : http://bibliobs.nouvelobs.com/sur-le-sentier-des-prix/201...

 

Voulez-vous un exemple de plagiaire ridicule ? en voici un de première grandeur, l'inénarrable BHL :

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http://www.dailymotion.com/video/xc6bie_l-hommage-des-ami...

 

 

 

« Au marquis Francesco Albergati Capacelli

Au château de Ferney 2 novembre 1761

Le malade monsieur ne peut vous écrire qu'un mot, c'est que vous pensez comme tout Paris sur la pièce dont vous me faites l'honneur de me parler 1 . On a crié au plagiaire, et au ridicule . L'auteur est d'ailleurs un homme de mérite, mais en cette occasion il a fait une grande sottise .

Daignez lire la réponse que je fais à un monsieur de Rimini ou Rimino 2 et la lui faire parvenir cachetée . Je vous demande pardon . Je n'ai que le temps de vous assurer de mon tendre respect .

Voltaire . »

1 La lettre de Capacelli ne nous est pas parvenue .

 

N'êtes-vous pas indigné comme moi, de voir des gens qui se disent gravement : passons notre vie à gagner de l'argent, cabalons, enivrons-nous quelquefois

... Et puis qui font passer des lois répréhensives en se faisant passer pour des parangons de vertu .

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Gare à l'orage électoral !

 

 

 

« A Giovanni Paolo Simone Bianchi etc.

à Rimini

[2 novembre 1761] 1

Vous avez prononcé , monsieur , l'éloge de l'art dramatique 2, je suis tenté de prononcer le vôtre . Je regardai cet art dès mon enfance comme le premier de tous ceux à qui ce mot de beau est attaché . On me dira vous êtes orfèvre , M. Josse 3, mais je répondrai que c'est Sophocle qui m'a donné mes lettres de maîtrise, et que j'ai commencé par admirer avant de travailler .

Je vois avec plaisir que dans l'Italie, cette mère de tous les beaux-arts, plusieurs personnes de la première considération, non seulement font des tragédies et des comédies, mais les représentent . M. le marquis Albergati a fait des imitateurs . Ni vous , ni lui, ni moi, monsieur, ne prétendons qu'on fasse de l'Europe la patrie des Abdérites 4. Mais quel plus noble amusement les hommes bien élevés peuvent-ils imaginer ? De bonne foi, vaut-il mieux mêler des cartes, ou ponter au pharaon ? C'est l'occupation de ceux qui n’ont- point d'âme . Ceux qui en ont doivent se donner des plaisirs dignes d'eux .

Y a-t-il une meilleure éducation que de faire jouer Auguste à un jeune prince et Émilie à une jeune princesse ? On apprend en même temps à bien prononcer sa langue et à bien la parler . L'esprit acquiert des grâces, on a du plaisir et on en donne très honnêtement . Si j'ai fait bâtir un théâtre chez moi, c'est pour l'éducation de Mlle Corneille ; c'est un devoir dont je m'acquitte envers la mémoire du grand homme dont elle porte le nom .

Ce qu'il y avait de mieux au collège des jésuites de Paris où j'ai été élevé, c'était l'usage de faire représenter des pièces par les pensionnaires, en présence de leurs parents . Plût à Dieu qu'on n'eût que cette récréation à reprocher aux jésuites ! Les jansénistes ont tant fait par leurs clabauderies que les jésuites ont fermé leurs théâtres . On dit qu'ils fermeront bientôt leurs écoles ; ce n'est pas mon avis . Je crois qu'il faut les soutenir et les contenir 5, leur faire payer leurs dettes quand ils sont banqueroutiers ; les pendre même quand ils enseignent le parricide ; se moquer d'eux quand ils sont d'aussi mauvais critiques que frère Berthier . Mais je ne crois pas qu'il faille livrer notre jeunesse aux jansénistes, attendu que cette secte n'aime que le traité de la grâce de saint Prosper 6, et se soucie peu de Sophocle, d’Euripide et de Térence ; quoique par une de ces contradictions si ordinaire aux hommes , Térence ait été traduit par les jansénistes de Port-Royal .

Faites aimer les arts de ces grands hommes (je ne parle pas des jansénistes) , je parle des Sophocle, vous serez secondé en deçà des Alpes . Malheur aux barbares jaloux à qui Dieu a refusé un cœur et des oreilles . Malheur aux autres barbares qui disent, on ne doit enseigner la vertu qu'en monologue, le dialogue est pernicieux . Eh ! mes amis, si l'on peut parler de morale tout seul, pourquoi pas deux, et trois ?

Pour moi j'ai envie de faire afficher : on vous donnera mardi un sermon en dialogue, composé par le révérend père Goldoni . N'êtes-vous pas indigné comme moi, de voir des gens qui se disent gravement : passons notre vie à gagner de l'argent, cabalons, enivrons-nous quelquefois, mais gardons-nous d'aller entendre Polyeucte 7.

J'ai l'honneur d'être, monsieur, avec une estime infinie votre très humble et très obéissant serviteur.

Voltaire

gentilhomme ordinaire de la chambre du roi. »

1 Daté sur l'original « 15 novembre in circa 1761 . Ginevra, del sig[no]r di Voltaire in Franzese » . Kehl place cette lettre à la fin de 1763 . bianchi doit indiquer ici la date de la réception . Le mot d’accompagnement à Albergati ( lettre du même jour ) fixe le jour de l'envoi .

2 Tragedie di Lauriso Tragiense, pastore arcade . Con due ragionamenti del medessimo sopra la composizione delle tragedie, 1761 , de G. P. Bianchi

3 L'Amour médecin , Ac. , sc. 1, de Molière .

4 Les Abdérites ou Abdéritains sont des fous ; voir La Fontaine, Fables , Démocrite et les Abdéritains : http://www.la-fontaine-ch-thierry.net/democrite.htm

5 On retrouve « soutenir et contenir » dans La Balance égale (février 1762 : http://www.monsieurdevoltaire.com/article-faceties-balanc... ) , ainsi que le fait remarquer Mlle H. Frémont , « Sur un mémoire en faveur des jésuites attribué à Voltaire », Bulletin du bibliophile, 1955 . Voir : http://rnbi.rouen.fr/en/notice/le-me%CC%81diateur-dune-grande-querelle-texte-imprime%CC%81

6 Prosper d'Aquitaine , De gratia Dei et libero arbitrio, 432 ; voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Prosper_Tiro

7 On retrouve l'attaque contre Polyeucte dans : voir page 40 et suiv. : https://beq.ebooksgratuits.com/vents/Voltaire-Turc.pdf

 

vous ne voulez pas lâcher votre scène . C'est bien dommage

... Nicolas le présomptueux, vous n'êtes rien sans un pondeur de discours qui vous donne un peu de valeur ajoutée, vous êtes abrutissant et creux . Vos blagues de beauf', gardez les pour Rachida . Ite missa est .

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« A Etienne-Noël Damilaville

[vers le 1er novembre 1761] 1

Ah ! Ah ! Quand vous n'écrivez point, frère, c'est pure malice .

Ah ! Ah ! Vieux fou de Crébillon, vous ne voulez pas lâcher votre scène . C'est bien dommage . Vous l'échappez belle .

Qu’est-ce que L'Ami de la vérité ? S'il y a du bon envoyez-le au frère des Alpes .

L'avocat Moreau n'a nulle part au Mémoire historique . M. le duc de Choiseul l'a fait en trente-six heures .

Y a-t-il une relation de l'autodafé de Lisbonne 2? »

2 Dans le Sermon du rabbin Akib qui est daté du 20 novembre 1761, V* cite l'Accordao dos inquisidores contra o padre Gabriel Malagrida jesuita, de Rodrigues Galhardo, qui fut traduit par Pierre-Olivier Pinault , avocat au Parlement de Paris, sous le titre Arrêt des inquisiteurs,ordinaires et députés de la sainte Inquisition, contre le père Gabriel Malagrida, dans l'acte public de foi célébré à Lisbonne le 20 septembre 1761 . Voir page 277-278 : https://fr.wikisource.org/wiki/Page:Voltaire_-_%C5%92uvres_compl%C3%A8tes_Garnier_tome24.djvu/287

 

mais c'est donc un imbécile que ce nonce ?

... Il semble bien que non , heureusement , à ce jour . Je ne suis toujours pas un calottin, mais il est bon de se tenir au courant de toutes idées pacifistes , avec aujourd'hui Mgr Ventura ( frère caché de Lino ? ) .

Voir : http://fr.radiovaticana.va/news/2016/09/19/diplomatie_vat...

 http://www.bildarchivaustria.at/Preview/7182985.jpg

Quam stultus est ! ... selon Voltaire ! (à juste titre )

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

[vers le 1er novembre 1761] 1

Mes anges demandaient des Grizel 2, en voilà . Est-il vrai que le nonce 3 a demandé justice des Gouju 4? mais c'est donc un imbécile que ce nonce ?

Quel est l'autre imbécile qui dans notre tragédie de couvent a mis :

Elle baigne de pleurs les larmes de sa mère ?

au lieu de …..................genoux …...........

J'aimerais mieux : Elle baigne de pleurs sa malheureuse mère 5.

Mais l'Espagne ! L’Espagne se moque de nous ! L'univers s'en moque . Ah ah !

Le président De brosses est un petit fétiche aussi vilain, aussi fripon, aussi haïssable de son corps, que j'en aie jamais connu . »

1 Daté « nov. 1761 » par d'Argental .

5 Le vers entier disparut d'Olympie ; il figurait probablement à l'acte IV, sc. 4 .

 

le bien d’une nation entière est préférable à un seul homme

... Alors, pas de pitié pour les profiteurs , quels qu'ils soient ! Pas d'acc' Nicolas ? Pas d'acc' Marine ? So long !

 

 

 

« A Ivan Ivanovitch Schouvalov

A Ferney par Genève 1er novembre 1761

Monsieur, je reçois par Vienne, votre paquet du 17 Septembre, que M. de Czernishew 1 me fait parvenir. Vos bontés redoublent toujours mon zèle, et j’en attends la continuation. Le mémoire sur le czarovits n’est pas rempli comme le sait votre excellence, d’anecdotes qui jettent un grand jour sur cette triste et mémorable aventure. Vous savez, monsieur, que l’histoire parle à toutes les nations, et qu’il y a plus d’un peuple considérable qui n’approuve pas l’extrême sévérité dont on usa envers ce prince. Plusieurs auteurs anglais très estimés se sont élevés hautement contre le jugement qui le condamna à la mort. On ne trouve point ce qu’on appelle un corps de délit dans le procès criminel : on n’y voit qu’un jeune prince qui voyage dans un pays où son père ne veut pas qu’il aille, qui revient au premier ordre de son souverain, qui n’a point conspiré, qui n’a point formé de faction, qui seulement a dit qu’un jour le peuple pourrait se souvenir de lui. Qu’aurait-on fait de plus s’il avait levé une armée contre son père ? Je n’ai que trop lu, monsieur, le prétendu Nestésuranoi 2(1) et Lamberti 3(2), et je vous avoue mes peines avec la sincérité que vous me pardonnez, et que je regarde même comme un devoir. Ce n’est pas très délicat. Je tâcherai, à l’aide de vos instructions, de m’en tirer d’une manière qui ne puisse blesser en rien la mémoire de Pierre-le-Grand. Si nous avons contre nous les Anglais, nous aurons pour nous les anciens Romains, les Manlius et les Brutus. Il est évident que si le czarovits eût régné, il eût détruit l’ouvrage immense de son père, et que le bien d’une nation entière est préférable à un seul homme.

C’est là, ce me semble, ce qui rend Pierre-le-Grand respectable dans ce malheur ; et on peut, sans altérer la vérité, forcer le lecteur à révérer le monarque qui juge, et à plaindre le père qui condamne son fils.

Enfin, monsieur, j’aurai l’honneur de vous envoyer d’ici à Pâques tous les nouveaux cahiers, avec les anciens, corrigés et augmentés, comme j’ai eu l’honneur de le mander à votre excellence dans mes précédentes lettres. Je vous ai marqué que j’attendais vos ordres pour savoir s’il n’est pas plus convenable de mettre le tout en un seul volume qu’en deux. Je me conformerai à vos intentions sur cette forme comme sur le reste ; mais nous n’en sommes pas encore là, il faut commencer par mettre sous vos yeux l’ouvrage entier, et profiter de vos lumières.

Il est triste que j’ai trouvé si peu de mémoires sur les négociations du baron de Goerts 4(3). C’est un point d’histoire très intéressant ; et c’est à de tels événements que tous les lecteurs s’attachent beaucoup plus qu’à tous les détails militaires qui se ressemblent presque tous, et dont les lecteurs sont aussi fatigués que l’Europe l’est de la guerre présente.

J’ai déjà eu l’honneur de vous remercier, monsieur, au nom de mademoiselle Corneille et au mien, de la souscription pour les Œuvres de Corneille. J’y suis plus sensible que si c’était pour moi-même. Je reconnais bien là votre belle âme . Personne en Europe ne pense plus dignement que vous. Tout augmente ma vénération pour votre personne, et les respectueux sentiments que conservera toute sa vie pour Votre Excellence

son très humble et très obéissant serviteur

Voltaire . »

1 Voir lettre du 30 octobre 1761 à Vorontsov : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2016/10/30/j...

2 Mémoires du règne de Pierre le Grand, ouvrage de Nestesuranoi [= baron Jean Rousset de Misy ; voir : https://books.google.fr/books?id=yWnX4zkFH7EC&printsec=frontcover&hl=fr&source=gbs_ge_summary_r&cad=0#v=onepage&q&f=false

] dont Voltaire a parlé déjà autrefois en mars 1737 à d'Argental : http://www.monsieurdevoltaire.com/article-correspondance-annee-1737-partie-2-111801183.html

et : http://www.westshore.edu/personal/mwnagle/Wciv/Peter.htm

4 Voir l'Histoire de Charles XII, livre VIII : voir page 315 et suiv. : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k37531x/f322.image

 

le terrible M. de Faventine s'oppose furieusement à la liberté de notre pauvre petit pays, c'est un homme contre lequel on aura bien de la peine à se défendre

... Changez le nom de "Faventine" et éventuellement "homme" et vous aurez un jugement tout à fait actuel sur les programmes électoraux de certains partis extrêmistes .

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« A Louis-Gaspard Fabry

Monsieur, vous savez que le terrible M. de Faventine 1 s'oppose furieusement à la liberté de notre pauvre petit pays, c'est un homme contre lequel on aura bien de la peine à se défendre . Si vous avez quelques ordres à me donner, je suis prêt à les écouter .

Puis-je vous prier, monsieur , de me faire savoir s'il n'y aurait personne en Savoie qui pût me fournir six cents coupes d'avoine à trois livres la coupe . Je vous serais très obligé .

Permettez que je vous envoie la copie de ma lettre au président De Brosses, et que je m'en rapporte à votre jugement sur son procédé et sur son procès .

J'ai l'honneur d'être bien respectueusement

monsieur

votre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire.

Ferney 1er novembre 1761. »